dimanche 19 janvier 2025

Quand on aperçoit les oreilles du lièvre

 

Dans le billet précédent j’ai évoqué la proposition de Raphaël Larrere de transformer les grands prédateurs en gibier chassable et sa réflexion autour des raisons qui empêchaient de réguler la démographie des ours et des loups par des plans d’abattage gérés par les chasseurs. Ce refus, constatait Larrère, ne venait pas des doutes éventuels quant à l’efficacité de la stratégie. Le véritable enjeu concernait la légitimité même de la chasse. Autrement dit : « Si on est contre la régulation sélective des ours et des loups par les  chasseurs, qui aurait tout l’air de marcher,  c'est parce qu’on est contre la chasse en général ».

Un article de  2003  ( accessible à l’adresse suivante https://www.jstor.org/stable/1480073 ) permet de saisir le raisonnement de Larrère dans son intégralité).

Ce matin, en lisant un proverbe breton, j'ai pensé  aux plans d’abattage et au mythe émergent de l'écologisme rural (un écologisme « atavique transmis d'une génération à l'autre depuis la nuit des temps  ... ») :  

 « Quand on aperçoit les oreilles du lièvre, c’est tout de suite qu’il faut l’assommer ».

Derrière la métaphore, on mesure la distance qui sépare la gestion contemporaine du « capital faunistique » des manières  plus expéditives d’aborder le sujet chez les non-modernes.

L'apparition d'un lièvre? Une occasion à ne pas manquer !

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