Pierre-Auguste Renoir - Femme au chat
Un chapitre de mon ouvrage L’éloquence des bêtes, édité chez Métailié en 2006, s’appelle « Du zoophile à l'ethnophile. L'amitié homme/animal comme modèle de subordination ». Son sujet est tellement indécent qu’il n’a jamais suscité la moindre réaction. Il parle du plaisir de notre espèce pour la domination. Cette domination, prend souvent la forme d’une protection : j’aime mon chien parce qu’il m’adore. J’aime le prolétaire tant qu’il a besoin de mon soutien. À savoir : j’aime le prolétaire pourvu qu’il le reste.
Peut-on, décemment, participer à une manifestation en défense des libertés individuelles et des droits de l’homme lorsqu’on tient son chat enfermé à la maison 24 heures sur 24 ?*
* Cela vaut aussi pour les chiens d'appartement qui ont droit, comme les taulards, à une heure d'air par jour. On pourrait contourner ma question en avançant que les humains et les non-humains n'ont pas les mêmes droits, mais il s'agirait d'un escamotage. D'un propos spéciste.
...Effectivement, je culpabilise mais je ne manifeste pas pour les libertés individuelles C'est vrai que je défend la mienne et je ne devrais pas en priver mes chats, la vérité c'est que je suis hyper possessive (ce qui ne veut pas dire grand chose , c'est un mot "utile" pour dire les choses en raccourci. ça me fait penser à une vieille chanson de Renaud
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=7xloigWAzkQ&list=RDlQy_fexNxIU&index=4
Si vous ne manifestez pas pour les libertés individuelles vous avez le droit d'emprisonner votre chat.
RépondreSupprimerComme souvent, vous mettez le doigt où ça fait mal.
RépondreSupprimerC’est un sujet énorme, qui nous place face à notre part d’ombre, et tragique, au sens où, même en pleine lumière, il n’y a pas de bonne solution.
Pour l’esquiver et faire honneur, moi aussi, à Renaud, je propose d’écouter la chanson « Baltique », qui articule cette idée de subordination avec celle de la réciprocité affective qui est au cœur du dilemme.
Armelle Sêpa.
Merci pour cette référence touchante. Dans ma vie, j’ai solidarisé beaucoup avec mes chiens et mes chats avec le sentiment d’être davantage leur père, ou leur frère, que leur maître. Le problème est que tous les maîtres ont ce sentiment. Cela rentre dans la catégorie : « Comédie de l’innocence ».
RépondreSupprimerAvec Maurice au moins, vous pouvez manifester sans état d'âme! :D
RépondreSupprimerMaurice è libre, c’est vrai, mais nos rapports sont complexes. Son point de vue est très variable et il me prend pour un distributeur de croutes de polenta.
RépondreSupprimerIl a bon gout, Maurice!
SupprimerMais de là à dire qu'il est libre tout en entretenant sa dépendance à la polenta, vous exagérez!
J'adopte exactement la même méthode avec mon chat et ses croquettes (en espérant qu'un voisin ne lui fournisse pas de la paté)
Pourrions-nous décemment participer à une manifestation de défense des animaux tout en ayant de telles pratiques? Hervé A.
C’est bien ce à quoi je faisais allusion. Je soupçonne Maurice de se présenter comme l’image même de la liberté mais d’avoir en fait plusieurs maîtres, pour ne pas dire protecteurs, qui pourvoient à son alimentation.
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