Un troupeau longe le fleuve à proximité du centre ville. Liza Minelli assiste au défilé (Cliché S.D.B.)
Je suis en train de traduire Le retour du prédateur en italien, ce qui explique l’insistance avec laquelle je reviens sur un texte qui a désormais quinze ans. Il commence et il se termine avec des références aux animaux sauvages dans les centres habités. Je ne m’en souvenais presque plus. Ce qui m’inspire l'évidence suivante : on écrit des choses, après on oublie. D’autres, les lisent … et ils oublient aussi.
« La prédiction [du
prophète] semble se réaliser. Nouveaux « mendiants », les sangliers
circulent en ville, nourris de spaghetti par des gens compassionnels. Les ours polaires sont soignés par des
dentistes alors que les chats et les chiens, encore plus proches de l’homme
qu’ils l’étaient auparavant, vont
chez le psychologue et prennent du Prozac. Las de vivre dans les bois, les piverts s’installent dans les
maisons secondaires et creusent des trous dans les fenêtres « à
l’ancienne » (c’est ce qu’on appelle la multipropriété : lorsque les
humains s’absentent les pivert réaménagent). Grâce à la médiation des chiens
« Patou », le loup habite déjà ou presque avec l’agneau. Le
paysan, dûment apprivoisé, ne s’oppose plus à l’ensauvagement de ses terres (ici et là, il faut
l’avouer, on trouve encore quelques poches de résistance, mais avec l’aide d’un
bon négociateur …)». Le retour du Prédateur. Mises en scène di sauvage dans la société postrurale, PUR, 2011, p.122.
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