Manifeste s'inspirant d'une sculpture en bronze, réalisée en 1938, qui faisait partie d'un monument commémorant le discours de Benito Mussolini à Dalmine en 1919.*
De temps en temps, dans mes recherches et dans ce blog, je reviens sur une évidence : l’attraction pour les grands prédateurs peut aller au-delà (ou rester en deça), de la simple admiration naturaliste. Comme je le rappelle dans Le retour du prédateur ** ou dans Faut qu’ça saigne***, l’aigle l’ours et le loup peuvent charmer en raison de l'emprise létale qu’ils exercent sur les autres animaux. La violence inhérente à leur éthologie peut encourager des parallélismes (darwinisme social, légitimation de la loi du plus fort, etc ...) et susciter des identifications. Nous savons à quel point les régimes autoritaires aiment mobiliser, dans leur symbolique, toutes sortes de fauves et d’oiseaux de proie.
J’y pense en relation à la nouvelle exposition de Maurizio Cattelan (Bergame, Palazzo della Ragione, du 7 juin au 26 octobre). L'affiche nous propose un aigle revisité (« déconstruit », dirait-on aujourd’hui). Son message est clair : faut-il effacer les symboles du fascisme? Non, il faut les conserver et les montrer. Il faut les obliger à rester parmi nous et à nous rendre des comptes. Parce lorsqu'on oublie le passé, on risque de le voir ressurgir à peine déguisé.
*(Cf. l’article : https://www.repubblica.it/cultura/2025/06/01/news/cattelan_mostra__in_italia_il_fascismo_non_e_mai_finito-424641594/?ref=RHLM-BG-P25-S1-F-fogliettone%27
** Le retour du prédateur. Mises en scène du sauvage dans la société post-rurale, Presses Universitaires de Rennes, 2011 ?
*** Faut qu’ça saigne. Écologie, religion, sacrifice. Éds. Dépaysage, 2020
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