vendredi 29 septembre 2017

Les accidents de chasse et leurs racines mythiques


Les funérailles du chasseur par les animaux de la forêt

"Si les accidents de chasse nous passionnent, c’est aussi qu’ils sont imprégnés d’une véritable matière tragique au sens classique du terme. L’accident de chasse met en scène la famille, les alliances, les rivalités. Le père tue son fils (Abraham et Isaac, même si dans l’épisode biblique cela se termine bien) ; le fils tue son père (Œdipe et Laïos) ; un frère tue l’autre frère (Caïn et Abel) ; deux frères s’entretuent (Étéocle et Polynice) ; le petit fils tue son  grand-père (Persée et Acrisios) ; un chasseur centre en pleine figure son meilleur ami avec l’hypothèse immédiate, de la part du public, d’une relation adultérine à l’origine du décès (Hamlet). Un vieillard foudroie son petit fils en le prenant pour un lièvre (rupture du lien de descendance) et retourne l’arme contre lui. Deux amis s’entretuent en visant le même pinson (« mimétisme » et « double monstrueux », en jouant un peu avec le vocabulaire girardien).  Et après, pour rester dans le cadre des suggestions mythiques, il y a tout ce qui est de l’ordre de la métamorphose, de l’ambiance mystérieuse qui entoure les gestes qui ont pour théâtre la forêt : « Il était sûr d’avoir vu des sangliers. Manque de chance, juste avant de tirer ils ont pris la forme d’un couple de fiancés ». « Il croyait avoir vu passer un beau chevreuil. Hélas, c’était l’invité du maire, avec sa veste de chasse en peau de chamois ».

Extrait de mon article "Mort (et résurrection?) du chasseur", in Anthony Goreau-Ponceaud, Nicolas Lemoigne éd.) Chasse, chasseurs et normes. Bordeaux, Maison des Sciences de l'Homme d'Aquitaine, 2017, p. 31-40


"Se gli incidenti di caccia ci appassionano, è anche perché sono impregnati di un'autentica materia tragica in senso classico. L'incidente di caccia mette in scena la famiglia, le alleanze, le rivalità. Il padre uccide il figlio (Abramo e Isacco, anche se l'episodio biblico finisce bene); il figlio uccide il padre (Edipo e Laio) ; un fratello uccide l'altro (Eteocle e Polinice) ; il  nipote uccide il nonno (Perseo e Acrisio) ; un cacciatore centra in pieno il suo migliore amico,  con l'ipotesi immediata di una relazione adulterina all'origine del decesso (Amleto). Un vecchio folgora il nipote prendendolo per una lepre (rottura del legame di discendenza) e rivolge l'arma contro se stesso. Due amici si uccidono a vicenda tirando sullo stesso fringuello ("mimetismo e doppio mostruoso", giocando un po' con il vocabolario di René Girard). E poi, per restare nel quadro delle suggestioni mitiche, c'è il fascino delle metamorfosi, dell'aura misteriosa che circonda i gesti che hanno per teatro la foresta : "Era sicuro di aver di aver visto dei cinghiali. Colpo di sfortuna, subito prima del tiro si sono trasformati in una coppia di fidanzati". "Credeva di aver visto passare un bel capriolo. Purtroppo era l'invitato del sindaco con la sua bella giacca di pelle scamosciata".

mercredi 27 septembre 2017

L´operation Blitzkrieg anti-carnivores


Cela ne pouvait arriver qu'en Roumanie, le pays de Dracula et de Ceausescu. Eh bien oui, les Roumains ont décidé d'abattre  150 ours  e 73 loups.  En fait, ils avaient prévu de tuer 557 ours, 657 loups et 482 lynx,  mais les animalistes se sont opposés. Pourquoi toute cette haine vis-à-vis de ces nobles représentants de la faune sauvage? Ignorance? Jalousie? Sens de la réalité?


Non poteva succedere che in Romania, il paese di Dracula e di Ceausescu. I romeni hanno deciso di abbattere 150 orsi e 73 lupi. A dire il vero avevano previsto di uccidere 337 orsi, 657 lupi e 482 linci, ma gli animalisti si sono opposti. Perché tanto odio nei confronti di questi nobili rappresentanti della fauna selvatica? Ignoranza? Invidia? Senso della realtà?

lundi 25 septembre 2017

Le paradoxe de l'œuf et de la poule (artificiels)



Odilon Redon  : L'Œuf (1885)

Je viens d'apprendre que des étudiantes de l'université d'Udine ont mis au point un œuf végan. Il ressemble à un œuf, il en partage la saveur et les  qualités nutritionnelles,  mais ce n'est pas un œuf.  Si on me proposait de le goûter  je le ferais sans problème*.

Ce qu'en revanche  je ne mangerai jamais, sauf à mon insu (n'en déplaise à Bill Gates et aux autres promoteurs de cette innovation alimentaire), c'est la viande artificielle, la viande in vitro.  J'aurais le sentiment d'ingurgiter un fibrome.

* C'est tout juste mon avis, celui  d'un acteur social parmi tant d'autres.

Scopro che delle studentesse dell'Università di Udine hanno realizzato un uovo vegano. Sembra un uovo, ne condivide il sapore e le qualità nutritive, ma non è un uovo. Se  me lo proponessero, lo assaggerei senza problemi. Quello che invece non mangerò mai salvo a mia insaputa (non spiaccia a Bill Gates e agli altri promotori di questa innovazione alimentare), è la carne artificiale, la carne in vitro. Avrei l'impressione di ingurgitare un fibroma.

samedi 23 septembre 2017

Avec le taon


Taon

Lorsqu'on est des étrangers  (c'est mon cas  en France, même si j'y ai passé une bonne partie de ma vie*),  on a du mal à saisir certaines nuances phonétiques. Cette carence  nous permet ne nous livrer à toute une série de jeux de mots particulièrement imbéciles**.

* C'est mon cas également en Italie, pour être franc.
**Pour ce qui concerne la controverse autour de la bonne manière de prononcer le mot
"taon", je renvoie au site suivant,  qui commence citant  l'Encyclopédie de Diderot &  D'Alembert. C'est passionnant : 
http://fr.lettres.langue.francaise.narkive.com/esK1OPsw/prononciation-de-taon


"Taon" vuol dire tafano, ma suona come "temps" (tempo). Il titolo fa riferimento a una canzone bella ma piagnucolosa di Léo Ferré . Quando si è stranieri (come le sono io in Francia anche se ci ho passato buona parte della mia vita - lo sono ormai  anche in Italia), si stenta a cogliere certe sfumature fonetiche. Questa carenza ci permette di indulgere a  tutta una serie di giochi di parole particolarmente imbecilli.

jeudi 21 septembre 2017

Je t'aime moi non plus (encore un mot sur Hitler et son amour pour la faune sauvage).



Je reviens sur mon dernier billet. En  observant mieux la femelle qui, tout en étant près du Führer, regarde ailleurs, j'ai un horrible soupçon : les deux chevreuils sont peut-être empaillés.

Après tout ce qui a été dit sur l' "écologisme nazi" ce serait bizarre de découvrir que les deux destinataires de cet "acte d'amour", en réalité, sont  deux cadavres.  

Torno sull'ultimo messaggio. Osservando meglio la femmina che, pur essendo vicinissima al Führer, guarda altrove, ho un orribile sospetto : i due caprioli forse sono impagliati. Dopo tutto quello che è stato detto sull' "ecologismo nazista" sarebbe buffo scoprire che i due destinatari di questo "atto d'amore", in realtà,  sono due cadaveri. 

mardi 19 septembre 2017

Le prix Hitler



Il y a quelques années la Federfauna*, montrant peut-être un peu trop d'empressement dans l'interprétation des sources historique, avait créé le Premio Hitler (Prix Hitler), destiné à distinguer les "animalistes" les plus intransigeants**.
I y a quelques jours, en cherchant dans l'iconographie hitlérienne  des exemples de  fidélité canine, je suis tombé sur une photo exploitée par la Federfauna  qui immortalise le Führer pendant qu'il sympathise avec deux chevreuil (un petit et peut-être sa maman, j'aurais du mal à préciser).
Cette image conventionnelle ne fait pas avancer le débat autour de l'écologisme présumé d'Adolf Hitler. Mais elle est intrigante. En la regardant je pense au dictateur qui, ému par la scène dont il est protagoniste, est persuadé d'être bon. Je suis prêt à penser que son entourage aussi est en train de se dire: "Cet homme, au bout du compte, est bon". Ce qui me désole est que les chevreuils aussi, manifestement, éprouvent le même sentiment.

Cela démontre qu'en matière d'animaux on peut se sentir bon à peu de frais.

Cela damontre aussi que même les animaux, à qui l'on prête cependant un instinct sans faille,  peuvent facilement se tromper.

Je reste persuadé que nous pouvons  continuer à manger de la viande sans besoin d'"hitlériser"  le point de vue de ceux qui s'y opposent.

*Confederazione Sindacale degli Allevatori, Commercianti e Detentori di Animali (Confédération Syndicale des Eleveurs, Commerçants et Propriétaires d'Animaux)

** À Partir du syllogisme : "Hitler était végétarien, Hitler n'aimait pas la chasse. Donc les végétariens qui s'opposent à la chasse  sont des nazis.  Il semblerait en fait  que le prétendu végétarisme d'Hitler, ainsi que  l'environnementalisme des Nazis  soient des contrevérités historiques.  Cf. à ce propos : https://animalesenzaltro.wordpress.com/

Qualche anno fa la Federfauna, mostrandosi forse un po' troppo rapida nell'interpretazione delle fonti storiche, aveva creato il "Premio Hitler" destinato a ricompensare gli animalisti più intransigenti. Giorni fa, cercando nell'iconografia hitleriana degli esempi di fedeltà canina, mi sono imbattuto in una foto, sfruttata dalla Federfauna, che immortala il Führer mentre simpatizza con due caprioli (un piccolo e forse sua madre, stento a precisare). Questa immagine non fa avanzare il dibattito intorno all'ecologismo presunto di Adolf Hitler, beninteso. Ma è curiosa. Guardandola penso al dittatore che, commosso dalla scena di cui è protagonista, è convinto di essere buono. Sono pronto a credere che anche il suo entourage sta dicendosi "Quest'uomo, in fin dei conti, è buono". Quello che mi rattrista è che anche i caprioli, manifestamente, provano lo stesso sentimento.
Questo prova che in materia di animali ci si può sentire buoni senza troppa fatica.
Questo prova inoltre che anche gli animali, ai quali siamo soliti attribuire un istinto infallibile, si sbagliano facilmente.
Resto persuaso che possiamo continuare a mangiare della carne senza bisogno di "hitlerizzare" quelli che non sono d'accordo.

dimanche 17 septembre 2017

L'abolition des frontières : Cathérine et Cyra, un même combat?


Laying down the Law, or Trial by Jury (Procès avec Jury) Sir Edwin Landseer - 1840

A-t-on le droit de se débarrasser d'un époux violent et tortionnaire en ayant recours à la manière forte? En principe non, mais cela se discute. C'est la raison pour laquelle on a sollicité la grâce présidentielle pour Madame Catherine Sauvage ayant mis fin à son calvaire par un geste drastique.


Et lorsqu'on est un chien, a-t-on le droit de se libérer d'une maîtresse violente et tortionnaire en ayant recours à la manière forte? Cela se discute aussi. C'est la raison pour laquelle 86.000 personnes ont signé une pétition en faveur de Cyra, bergère allemande domiciliée dans le nivernais qui est passée très près de l'échafaud. "L’enquête avait révélé que la propriétaire du chien, prénommée Liliane, avait des problèmes d’alcool et qu’elle avait pour habitude de battre ses chiens. « Elle les tabassait », avait avoué son mari aux enquêteurs. C’est ce dernier qui l’avait découverte, gisant sur son canapé dans une mare de sang"*. Loin d'être violente, selon les experts qui l'ont examinée, Cyra est un chien sociable et plein de vie".


Morale : pourquoi n'avait-t-on pas de bonnes raisons pour supprimer Cyra? Parce que Cyra avait de bonnes raisons pour supprimer Liliane**.

*http://www.20minutes.fr/societe/2106615-20170719-nevers-chien-devore-maitresse-euthanasie

** C'est ainsi que je résume le point de vue des pétitionnaires.


Abbiamo il diritto di sbarazzarci di un coniuge violento e torturatore ricorrendo alla maniera forte? In principio no, ma si discute. È la ragione per cui è stata chiesta la grazia presidenziale per la signora Catherine Sauvage che ha messo fine al suo calvario con un gesto drastico (ai danni del marito). E un cane ha il diritto di sbarazzarsi di un coniuge violento e torturatore ricorrendo alla maniera forte? In principio no, ma si discute.
È la ragione per cui 86.000 persone hanno firmato una petizione in favore di Cyra, pastore tedesco domiciliata nella regione di Nevers che è sfuggita di un pelo al patibolo. "L'inchiesta aveva rivelato che la proprietaria del cane, di nome Liliane, aveva dei problemi d'alcool e aveva l'abitudine di battere i suoi cani. "Li bastonava", ha confessato suo marito agli investigatori. È quest'ultimo che l'ha scoperta, distesa sul sofà in una pozza di sangue". Lungi dall'essere violenta, secondo gli esperti che l'hanno esaminata, Cyra è un cane socievole e pieno di vita. Morale: perché non c'erano delle buone ragioni per sopprimere Cyra? Perché Cyra aveva delle buone ragioni per sopprimere Liliane.


vendredi 15 septembre 2017

Tranches de vie/tranches de mort

L'antiphrase est une figure de style qui consiste à employer, par ironie ou par euphémisme (ou par naïveté), un mot, une locution ou une phrase, dans un sens contraire à sa véritable signification. 

En mangeant du jambon nous mangeons les tranches d'un mort, c'est indiscutable. Mais y-a-t'il  vraiment besoin de nous le rappeler?

Mangiando del prosciutto mangiamo le fette di un morto, è indiscutibile. Ma è davvero necessario ricordarcelo?

mercredi 13 septembre 2017

Tais-toi, l'ennemi écoute




Je reviens sur les caméras dans les bois. En effet, même en l'absence de caméras il faut être prudents. Les Corses le savent bien qui ont inventé le proverbe :  "In u pratu un cacà, in u boscu un parlà". Mussolini prenait ces même précautions et  au début des années 1940 a tapissé les  murs italiens avec le slogan "Taci : il nemico ti ascolta".  Freud aussi, à  sa manière, nous rappelle que dans la ville ou dans les bois quelqu'un nous surveille : c'est notre Surmoi.


Torno sulle telecamere nei boschi. In effetti, anche in assenza di telecamere bisogna essere prudenti. I Corsi lo sanno bene, visto che hanno inventato il proverbio "In u pratu un cacà, in u boscu un parlà". Mussolini prendeva le stesse precauzioni e agli inizi degli anni Quaranta ha tappezzato i muri italiani con lo slogan "Taci, il nemico ti ascolta". Anche Freud, a modo suo, ci ricorda che nei boschi o in città qualcuno ci sorveglia : è il nostro Superio.

lundi 11 septembre 2017

L'individu et l'espèce



Je continue avec mes histoires d'éradication. A chaque fois j'ai du mal. Il y a deux jours c'était le tour d'un noisetier (un peux bas de gamme, me dira-t-on, mais une vie est toujours une vie). En l'arrachant je lui ai tenu le discours d'Aldo Leopold, forestier et écologue américain (1887-1948)  : "Tu ne dois pas être triste, je supprime l'individu mais je préserve l'espèce". Ce disant, je lui ai montré la belle touffe de noisetier qui pousse sur le talus : "C'est moi-même qui l'ai plantée". "Ah ben si c'est comme cela ... ", a-t-il répondu. Il avait l'air soulagé.


Continuo con le mie storie di sradicamenti. Ogni volta mi dispiace. Due giorni fa era il turno di un nocciolo ("fascia bassa", dirà qualcuno, ma una vita è sempre una vita). Sradicandolo gli ho tenuto il discorso di Aldo Leopold, noto ecologo americano  (1887-1948) : "Non devi essere triste, sopprimo l'individuo, è vero, ma preservo la specie". Dicendo questo gli ho mostrato il bel cespuglio di nocciolo che cresce sul terrapieno. " Sono io che l'ho piantato". "Ah beh, se è così ...", ha risposto. Aveva l'aria sollevata.

samedi 9 septembre 2017

Malthusianisme végétal


Ferdinand Hodler (1853-1918) : Bûcheron

Comme je le rappelle périodiquement, si on a des regrets pour les animaux,  le sort des plantes aussi peut susciter notre compassion. Tous les ans c'est la même histoire. Des nouveaux venus poussent dans le jardin. Ils sont sains et beaux. Ils ont choisi de s'y installer parce qu'ils s'y trouvent bien. Ils donneraient des bons résultats. De temps en temps, à la limite, on peut en garder un, et encore... Les autres ils faut les éliminer comme on faisait autrefois avec les chatons. "Les chats, aujourd'hui,  on les stérilise", m'a fait remarquer quelqu'un qui s'y connaît en étique animale". "Ah c'est vrai. Alors je ferai stériliser mon jardin".


Come ricordo periodicamente, se abbiamo dei rimorsi per gli animali anche il destino delle piante può destare la nostra compassione. Ogni anno è la stessa storia. Dei nuovi arrivati spuntano nel giardino. Sono belli forti e hanno scelto di installarsi lì perché si trovano bene. Darebbero degli ottimi risultati. Di tanto in tanto, al limite, possiamo tenerne uno. Ma gli altri vanno eliminati come si faceva una volta con i gattini. "I gatti, oggi, si sterilizzano" mi ha detto qualcuno che se ne intende di etica animale. "Ah, è vero. Allora farò sterilizzare il giardino".

jeudi 7 septembre 2017

Sauvetages balnéaires



J'apprends qu'au Brésil 300 baigneurs viennent de sauver une baleine à bosse de 10 mètres échouée sur une plage près de Rio. Ce n'est pas une nouvelle, c'est une parabole. C'est un message qui éduque la population tout en la flattant (il célèbre notre bonté et nous encourage à continuer comme cela). Autrefois, chez les scouts, on aidait les vieilles dames à traverser la route. Aujourd'hui on sauve sur les plages les baleines à bosse.
Voilà des belles vacances, édifiantes, saines et morales : "Qu'as-tu fait pendant les vacances?"  "J'ai sauvé une baleine à bosse de 10 mètres". "La mienne, hélas, n'en faisait que 6".  Il y a de la philanthropie dans l'air, heureusement,  et le quotidien La Repubblica nous en fait part tous les jours. Plus je  pense à ces élans d'altruisme collectif, plus je me sens généreux. Et c'est grâce à La Repubblica, à son directeur et à son comité de rédaction*.

Scopro che in Brasile 300 bagnanti hanno salvato una megattera di 10 metri spiaggiata vicino a Rio.  Non è una notizia, è una parabola. È un messaggio che educa e lusinga la popolazione (celebra la nostra bontà e ci incoraggia a continuare così). Una volta, dai boyscout, si aiutavano le vecchiette ad attraversare la strada. Oggi  si salvano sulle spiagge le megattere.
Insomma, delle belle vacanze, edificanti, sane e morali. "Cosa hai fatto durante le vacanze?" "Ho salvato una megattera di 10 metri".  "La mia purtroppo ne faceva solo 6". C'è della filantropia nell'aria, per fortuna, e il quotidiano La Repubblica ne rende conto tutti i giorni. Più penso a questi slanci di altruismo collettivo, più mi sento anch'io generoso. E questo grazie alla Repubblica, al suo direttore e al suo comitato di redazione.


* https://video.repubblica.it/natura/brasile-bagnanti-salvano-megattera-di-10-metri-spiaggiata-vicino-a-rio/283254/283869. Les images de l'article, en fait, sont émouvantes. J'attire néanmoins l'attention sur le titre du reportage : "Il cuore grande dei bagnanti" ("Le grand cœur des baigneurs"). L'Italie, c'est vrai, est le pays du mélodrame. 

mardi 5 septembre 2017

Le Bestiaire estival de la Repubblica


 

C'est peut-être la chaleur, même si je ne vois pas trop le lien, toujours est-il que l'été est une saison propice, dans la presse,  pour parler des animaux. Tout dernièrement, en lisant  La Repubblica j'ai appris que des baigneurs pervers ont pris des selfies à côté d'un bébé dauphin en train d'agoniser. Quelques jours plus tard, heureusement, des baigneurs gentils (on ne pouvait pas rester sur les méchants ...) ont sauvé un autre dauphin, plus grand, qui n'arrivait plus à quitter la plage. Parmi les mauvaises nouvelles on regrette le décès de Kasatka, une orque acrobate qui se produisait dans le parc Sea World de San Diego, et de Chantek, un orang-outan particulièrement doué capable de décrire, par le langage des signes,   le trajet qui amenait à son restaurant préféré. Les lions de mer, avant de regagner la liberté, se donnent des bisous.


Forse è il caldo, anche se il nesso non mi è troppo chiaro, fatto sta che l'estate è una stagione propizia, nella stampa,  per parlare degli animali. Negli ultimi tempi, leggendo La Repubblica, ho appreso che dei bagnanti perversi si sono fatti dei selfies a fianco di un cucciolo di  delfino che stava agonizzando. Qualche giorno dopo, per fortuna, dei bagnanti buoni (non bisogna darla vinta ai cattivi ...) hanno salvato un altro delfino, più grande, che non riusciva a prendere il largo.  Tra le brutte notizie vanno segnalati i decessi di Kasatka, un'orca acrobata che si produceva nel parco  Sea World di San Diego, e di Chantek, un orango particolarmente dotato capace di descrivere, con il linguaggio dei segni, il percorso che conduce al suo ristorante preferito. I leoni di mare, prima di riconquistare la libertà,  si danno dei bacetti.

dimanche 3 septembre 2017

Nemo propheta in patria (le nouveau chien présidentiel)


Ce qui est beau, dans le choix d'un labrador, c'est qu'il n'est pas un chien de dictateur. Il n'est pas là pour faire peur, pour montrer la toute-puissance de son maître. Il n'est pas Blondi, la bergère allemande d'Adolphe Hitler qui, paraît-il,  répondait à ses ordres avec la dévouement et la précision d'un automate.

J'ai participé tout récemment  à une réflexion conduite par la journaliste Daphnée Leportois autour de la question : "Verra-t-on un jour un chat à l'Elysée"? (Lien Slate .webloc) Cela m'a inspiré quelques remarques supplémentaires que je livre ici.

La raison principale de la présence d'un chien à côté du président, aujourd'hui, est la même qui pousse les marginaux à se montrer avec un chien à l'entrée des supermarchés : on montre qu'on s'occupe de quelqu'un de façon désintéressée et on suscite immédiatement de la sympathie. C'est un message d'ordre éthologique. Ça marche à chaque coup. Mais pour que cela marche, pour que cela soit attendrissant,  il faut que  ce "quelqu'un" soit dépourvu de tout pouvoir. Susciter cette tendresse  dans l'espace public en serrant des bébés dans les bras  est désormais interdit, reste le droit de le faire avec des chiens.

Le nouveau labrador présidentiel est croisé avec un griffon. Il s'agit donc d'un labrador qui n'en est pas un. Cela  correspond parfaitement à la volonté de Macron d'incarner simultanément plusieurs  sensibilités politiques. En matière canine, il est à la fois le président des labradors, des griffons et des sans pedigree. Némo - c'est son nom -  est gentil. Il permet néanmoins de mettre en scène un rapport de subordination.
On l'a appelé Némo - dit-on - en l'honneur de Jules Verne*  et du célèbre capitaine  de Vingt mille lieues sous les mers. Moi j'y vois une autre explication. En  fait Nemo, en latin, veut dire "personne", ainsi que  "nul", "pas une personne", "sans valeur", "méprisable". N'être personne signifie  ne pas avoir d'ancêtres, n'appartenir à aucun lignage, à aucune  race : "tu n'es personne, tu es un pauvre bâtard. C'est bien pour cela qu'on t'a choisi. Parce que cela fait "philanthrope"".
 Je pense que le couple Macron est trop cultivé pour ne pas avoir fait ce rapprochement (et peut-être trop optimiste quant à la naïveté de ses interlocuteurs). Il n'empêche que le choix macronien présente  des aspects sympathiques.  On est resté sur le Labrador, c'est vrai, mais sans fermer la porte à d'autres partenaires.

* Ma maîtresse l'appelait Giulio Verne, j'ai toujours crû qu'il était italien.


Ho partecipato recentemente a una riflessione animata dalla giornalista Daphnée Leportois sul tema  "Vedremo un giorno un gatto all'Eliseo?". Ne ho ricavato  qualche osservazione supplementare che trascrivo qui. La ragione principale della presenza di un cane a fianco del presidente, oggi, è la stessa che spinge i marginali a mostrarsi con un cane all'uscita del supermercato :  ci si occupa di qualcuno in modo disinteressato e si suscita immediatamente della simpatia. È un messaggio di carattere etologico. E funziona a colpo sicuro. Ma perché funzioni, perché il messaggio intenerisca, bisogna che questo "qualcuno" non abbia alcun potere. Suscitare questa tenerezza stringendo un bambino tra le braccia oggi è proibito, resta il diritto di farlo con i cani (e fino a un certo punto). Il nuovo labrador presidenziale è incrociato con un grifone. È dunque  labrador fino a un certo punto. Questo corrisponde  perfettamente alla volontà di Macron di incarnare simultaneamente varie sensibilità politiche. In materia canina, Macron è nel contempo presidente dei labrador, dei grifoni e dei senza pedigree. Nemo - si chiama così - è gentile. Permette tuttavia di mettere in scena, e quindi di simboleggiare, un rapporto di subordinazione. Ufficialmente, lo hanno chiamato Nemo in onore di Jules Verne e del celebre capitano di Ventimila leghe sotto i mari. Io intravvedo un'altra spiegazione. Nemo, in latino, significa "nessuno", ma anche "insignificante", "non persona" "senza valore", "disprezzabile". Non essere nessuno significa non avere antenati, non appartenere a una stirpe, a una razza : "tu non sei nessuno, sei un povero bastardo. Ed è per questo che ti ho scelto. Per mostrare la mia filantropia". Penso che la coppia Macron sia troppo istruita per non aver colto questo risvolto (e forse troppo ottimista quanto all'ingenuità dei suoi interlocutori). Ciò non toglie che la scelta macroniana abbia degli aspetti simpatici. Si è rimasti sul Labrador, è vero, ma senza chiudere la porta ad altri partner.

vendredi 1 septembre 2017

La psychanalyse à l'envers des Indiens d'Amazonie



Lucas Cranach l'Ancien, Chasse au cerf1529 

Rêver d'une scène de chasse, selon Carl Gustav Jung (qui à la différence de Freud, pourtant, ne mettait pas la sexualité au premier plan) revient à rêver  l'acte sexuel*.  La chasse est le contenu manifeste, l'accouplement le contenu latent. Chez les Achuar étudiés par l'anthropologue Philippe Descola c'est  le contraire : " Les [rêves] kuntuknar constituent des augures favorables à la chasse et leur signification latente s'interprète par une inversion terme à terme de leur contenu manifeste. [...] Ainsi, rêver d'une femme bien en chair qui invite au coït en exhibant son sexe ou rêver d'une foule de gens qui se baignent bruyamment dans une rivière annonce une rencontre avec des pécaris à lèvres blanches [...]. Dans les deux cas, il faut savoir déchiffrer.

*  Carl Gustav Jung , Man and his Symbols, Aldus Books Limited, London, 1979 [1964], p.,29
**  Philippe Descola, Les lances du crépuscule. Relations Jivaros, Haute-Amazonie, Paris, Plon, (Coll. Terres Humaines), 1993, p. 125


Sognare una scena di caccia, secondo Carl Gustav Jung  (e benché a differenza di Freud  non mettesse la sessualità in primo piano) equivale a sognare  l'atto sessuale.  La caccia è il contenuto manifesto e l'accoppiamento il contenuto latente. Tra gli Achuar  studiati da Philippe Descola è esattamente il contrario : "I sogni kuntuknar costituiscono dei presagi favorevoli alla caccia e il loro significato latente si interpreta invertendo il loro contenuto manifesto. Così, sognare una donna prosperosa che invita al coito esibendo il  sesso o sognare una folla che si bagna rumorosamente nel fiume annuncia un incontro con un pecari a labbra bianche". In entrambi i casi bisogna saper decifrare.