vendredi 30 juin 2017

Iceberg est sauvée. Vive le Danemark.


Dogue Argentin, race crée dans les années 1930 par Monsieur Antonio Nores Martinez et sa famille. Ici,  porte-plume en cristal en vente sur le net.

Oui, parce qu'elle a failli être supprimée, cette chienne de deux ans introduite au Danemark par un cuisinier italien. Son maître  ignorait que les  dogues argentins sont interdits dans ce pays, pourtant assez tolérant dans d'autres domaines. Se promenant dans les jardins publics, Iceberg s'est disputée avec un congénère et a mordu le citoyen qui tentait de les séparer. Quelques jours plus tard, les gendarmes ont rendu visite à l'immigré italien, ont prélevé son chien argentin (né en Italie mais résident au Danemark) et l'ont amené au commissariat pour l'éliminer.  C'est la règle pour les chiens inscrits dans la liste noire.

L'opinion publique a réagi. Des chanteuses et des personnalités du monde politique ont manifesté leur désaccord. La presse s'est emparée de l'affaire. Certains journaux  ont accusé les Danois d'avoir des préjugés raciaux. Dans le quotidien la Repubblica  on qualifie Iceberg,  ce sujet adulte d'au moins 30 kilos,  de "cagnolina" (petite chienne). Selon le Corriere della Sera, la blessure du citoyen trop zélé ne dépassait pas les 3 millimètres (tant pis pour lui, d'ailleurs, de quoi se mêle-t-il?).  Et après tout - lisons-nous dans La Repubblica - la dogue femelle*  n'a fait que "suivre son instinct". Ben alors, si c'est naturel ...

En quelques jours la pétition pour sauver Iceberg à atteint les 340.000 signatures.  Monsieur Esben Lunde Larsen, ministre de l'Environnement et des Politiques Alimentaires  s'est alors attendri. Iceberg sera rapatriée.

J'imagine déjà ses retrouvailles joyeuses,  dans les jardins publics de sa ville natale, avec Titanic,  jeune Bichon maltais.

* On ne dit plus "cagna", à savoir "chienne" parce c'est devenu offensant

Sì, perché ha rischiato di essere soppressa, la cagna di due anni introdotta in Danimarca da un cuoco italiano. Il padrone ignorava che i doghi argentini sono al bando in questo paese (peraltro piuttosto tollerante in altri settori).  Durante una passeggiata nei giardini pubblici Iceberg si è azzuffata con un altro cane e ha morso il cittadino che ha tentato di separarli. Qualche giorno dopo le forze dell'ordine si sono presentate a casa dell'immigrato italiano, hanno prelevato il cane argentino  (nato in Italia ma residente in Danimarca) e lo hanno portato al commissariato per eliminarlo.  È la norma, per i cani iscritti nella lista nera.
L'opinione pubblica ha reagito. Cantanti e personalità politiche hanno espresso il loro disappunto. La a stampa si è impossessata dell'affare. Alcuni giornali hanno accusato i Danesi di avere dei pregiudizi razziali.  Nel quotidiano la Repubblica  Iceberg,   soggetto adulto di almeno 30 chili, è definita una "cagnolina". Secondo il Corriere della Sera, la ferita del cittadino  zelante non superava i tre millimetri (peggio per lui, del resto, di cosa si immischia?).  E in fin dei conti, leggiamo sempre  su Repubblica - la femmina di dogo*  non ha fatto che  "seguire il proprio istinto". Se è naturale  ...  non c'è problema.

In pochi giorni la petizione per salvare Iceberg ha raggiunto le 340.000 firme. Esben Lunde Larsen, ministro dell'Ambiente e delle Politiche Alimentari,  si è intenerito. Iceberg sarà rimpatriata. Immagino già l'incontro gioioso, nei giardini pubblici della sua città natale, con Titanic,  giovane barboncino.



mercredi 28 juin 2017

Le mana et le marché aux puces




 Marché aux puces brestois


Pendant un moment, pour définir les pouvoirs occultes  de  certains objets ou de certains individus on avait pris l'habitude de parler  de "mana", terme passepartout d'origine polynésienne.  



Les marchés aux puces sont encombrés d'objets de ce type, bourrés de charme et d'énergies mystérieuses.   Ils agissent sur l'acheteur. Ils le rendent nostalgique. 



Nostalgie de quoi? Le "mana" des vieux objets, c'est une lapalissade, a beaucoup à voir avec la mort.



Per un certo periodo, per definire i poteri occulti di certi oggetti o di certi individui, era invalsa l'abitudine di parlare di "mana", termine passepartout di origine polinesiana. Nei mercati delle pulci pullulano gli oggetti di questo genere,  pieni di fascino e di energie misteriose. Agiscono sull'acquirente. Lo rendono nostalgico. Il mana dei vecchi oggetti - è un truismo ma lo dico lo stesso - ha molto a che vedere con la morte.

lundi 26 juin 2017

Se reproduire : un besoin presque vital


Voici une perle issue d'une épreuve d'examen toute récente (le cours s'appelle  : "De l'humain animalisé à l'animal humanisé") : 

"En plus d'avoir les mêmes besoins que les animaux, l'homme garde un comportement animal au niveau de la reproduction. Celle-ci est en effet un besoin presque vital pour l'homme autant que pour l'animal".

J'aime bien le "presque". 

Ecco una perla uscita da un esame recente (il corso si chiama "Dall'umano animalizzato all'animale umanizzato"):


"Oltre ad avere gli stessi bisogni degli animali, l'uomo conserva dei comportamenti "animali" a livello della riproduzione. La riproduzione  infatti è un bisogno quasi vitale sia per l'uomo che per l'animale". Mi piace il "quasi".  

samedi 24 juin 2017

Tous animalistes? (Gardez-moi de mes amis ...)

Affiches brestoise aux consonances étrangères.


Même s'ils sont devenus plus conciliants, pendant longtemps les Antispécistes ont regardé avec méfiance les "Amis des animaux" (trop émotifs, d'après eux, et pas assez rationnels). On peut les comprendre : un abîme sépare la sobriété de ces militants anonymes de l'interventionnisme "bling-bling" de certains défenseurs de la cause animale
     
On vient de me signaler une affiche montrant que la crainte d'être côtoyés par des individu(e)s peu recommandables est toujours d'actualité chez les disciples de Peter Singer.  Pour des rasions mystérieuses cette affiche est en italien. Que fait-elle à Brest? (Je n'y suis pour rien). Dans quelle mesure les Antispécistes brestois et leurs homologues  italiens se ressemblent-ils?*

Anche se sono diventati più concilianti, gli Antispecisti hanno a lungo guardato con sospetto agli "Amici degli animali" (troppo emotivi, secondo loro, e non abbastanza razionali). Possiamo capirli  : un abisso separa la sobrietà di questi militanti anonimi dall'interventismo  mondano dei  difensori ufficiali  della causa animale (vecchi e soprattutto nuovi).
Stando all'immagine che ho appena ricevuto, tra i discepoli di Peter Singer  la paura di essere identificati a degli individui/e poco raccomandabili  è ancora di attualità. Mistero : perché il manifesto è in italiano? Cosa ci fa a Brest? (Io non c'entro niente). In che misura gli Antispecisti francesi assomigliano agli italiani?

* Cf. aussi le site : antispefa.noblogs.org/tag/fuori-i-fascisti-dallantispecismo/

jeudi 22 juin 2017

Neutraliser, abattre ... une controverse franco-belge.



- Le terroriste  à la gare de Bruxelles, t'as lu?  Les médias belges  disent qu'il a été  "neutralisé",  que l' "homme est décédé". Le Français disent qu'il a été "abattu". Comme une bête, quoi". 

- Finalement, je trouve les Français  plus sincères.

- Oui mais, est-ce que cela n'incite pas au terrorisme?

- Vaste question. Mais alors, fallait-il écrire qu'il a été euthanasié?

- Il terrorista alla stazione di Bruxelles, hai visto? I media belgi dicono che è stato "neutralizzato", che l"l"uomo è deceduto". I Francesi dicono che è stato "abbattuto". Insomma, come una bestia.
- In fin dei conti trovo i Francesi più sinceri.
- Si, ma non è un'istigazione al terrorismo?

- Vasta questione. Ma allora cosa bisognava scrivere,  che gli hanno praticato l'eutanasia?

mardi 20 juin 2017

Jardinage et biopouvoir


Papillon inattendu venu mettre du désordre dans notre jardin

Dans le traitement du jardin nous exprimons nos rapports à l'altérité.  Certains jardiniers s'entourent d'espèces rares et exotiques. Ils aiment les étrangers, oui, mais pourvu qu'ils aient de la classe. D'autres, plus "branchés", mettent en valeur ceux qui arrivent sans invitation, amenés par l'eau ou par le vent (c'est la poétique de Gilles Clément et de son Éloge des vagabondes*). D'autres encore  tiennent à la pureté ethnique : "Moi, Monsieur, je ne garde que les espèces bien de chez nous ...". On connait le cas de ces jardiniers contradictoires qui, tout en  se réclamant de l'autochtonie, cherchent à masquer leurs racines rurales. Ils donnent alors une chasse impitoyable aux pissenlits et autres plantes adventices susceptibles de rappeler  les prés et,  par là, la campagne et ses habitants.  Il y a ensuite ceux qui militarisent leur jardin avec des murs en béton et des barbelées. Une fois rassurés, ils exercent un contrôle méthodique sur tout ce qui bouge. C'est le modèle "Chacun chez soi etc.". Ils ont un jardin de patriote. Mais leur pelouse, bien rasée et toujours impeccable,  n'a rien de typiquement français.


Nel modo di trattare il giardino esprimiamo il nostro rapporto con l'alterità. Certi giardinieri si circondano di specie rare ed esotiche. Amano gli stranieri purché siano di classe. Altri, più sofisticati, mettono in valore quel che arriva spontaneamente portato dall'acqua dal vento e dagli uccelli (è la poetica di Gilles Clément e del suo Éloge des vagabondes*). Altri ancora privilegiano la purezza etnica "Io, caro mio, non tengo che piante delle nostre parti ... ". Certi giardinofili, piuttosto contraddittori,  rivendicano la loro autoctonia vergognandosi, nello stesso tempo,  delle  radici rurali. Danno allora una caccia senza quartiere ai radicchi di campo e altre piante avventizie che ricordano appunto i campi e, di conseguenza, la campagna e i suoi abitanti. Ci sono poi quelli che militarizzano il giardino con muri di cinta e filo spinato (i più estremisti). Una volta al sicuro, esercitano un controllo metodico su tutto quello che si muove o osa muoversi. È il modelle "Moglie e buoi dei paesi tuoi". Hanno un giardino da patrioti. Ma il loro prato, ben rasato e sempre impeccabile, non ha  niente di tipicamente francese.

*Clément, G. (2002). Éloge des vagabondes. Paris, Nil Éditions.

dimanche 18 juin 2017

Noms d'ours (de l'entendement chez les animaux)

Ours comprenant fort bien ce qu'on lui dit 

Est-ce que les animaux comprennent ce qu'on leur dit? Bien sûr que oui. Et ils le comprennent même lorsqu'ils ne sont pas là. À tel point qu'en Anatolie on évite d'appeler l'ours par son nom de peur qu'il n'arrive. On le désigne par une périphrase du genre : "La poire sauvage", "Le chauve", "La joie de la montagne", "Le gentleman de la forêt". 

Personnellement, en pouvant choisir, je préférerai que l'on m'appelle "La joie de la montagne".

Gli animali capiscono quello che gli si dice? Certamente. E lo capiscono anche quando sono assenti. A tal punto che in Anatolia si evita di chiamare l'orso con il suo vero nome per paura che arrivi. Lo si designa con una perifrasi del genere "La pera selvatica", "Il calvo", "La gioia della montagna", "Il gentleman della foresta.
Personalmente, potendo scegliere, preferirei essere chiamato "La gioia della montagna".  

vendredi 16 juin 2017

Une baleine de trop pour Bob Dylan


Baleines

Rien ne va plus pour Bob Dylan. On l'a accusé d'avoir  snobé le prix Nobel (ce qui n'est pas complètement faux). Après, on lui a reproché d'avoir rédigé son discours d'acceptation du prix à la dernière minute et pour des raisons bassement lucratives. Il semblerait maintenant que ses références à Moby Dick ne viennent pas du texte original mais d'un résumé pour étudiants qu'il a trouvé sur le net.

La prochaine étape, peut-être, sera une plainte du WWF pour instigation à la chasse à la baleine. 


Tempi cupi per Bob Dylan. È stato accusato (non senza ragione) di aver snobbato il premio Nobel. Poi di aver redatto il suo discorso di accettazione all'ultimo momento e per ragioni bassamente lucrative. Sembra ora che i suoi riferimenti a Moby Dick non vengano dal testo originale ma da un riassunto per studenti che ha trovato su Internet. La prossima tappa, forse, sarà una denuncia del WWF per istigazione alla caccia alla balena.

mercredi 14 juin 2017

Une société contre le mal : L214 et l'abolition des bouchers


Stand végétarien exhibant l'ouvrage de Charles Patterson

L'autre jour, à Paris, les membres du mouvement L214 ont manifesté pour l'abolition des abattoirs. Pour étayer leur position, que je trouve légitime bien que plutôt irréaliste (pour le moment),  ils ont recours à des images fortes. Ils comparent par exemple les abattoirs aux camps de la mort. Ils citent parfois  Charles  Patterson (Un éternel Treblinka, Calmann-Lévy,  2008),  nous rappelant que les tortionnaires les plus cruels étaient des anciens bouchers.  L'ensemble du pamphlet  de Patterson joue sur l'équivalence boucher=tortionnaire.

Mon boucher étale des voitures de plus en plus luxueuses, d'un noir brillant et avec des vitres fumées. Parfois je me demande s'il n'a pas vendu son âme au diable.


L'altro giorno, a Parigi, i membri del movimento L214 hanno manifestato per l'abolizione dei mattatoi. Per argomentare la loro posizione, che trovo legittima benché per il momento poco realista, ricorrono a delle immagini forti. Paragonano per esempio i mattatoi ai campi di sterminio. A volte citano   Charles  Patterson (Un'eterna Treblinka. Il massacro degli animali e l'Olocausto, Roma, Editori Riuniti, 2003), il quale sostiene che gli aguzzini più crudeli erano degli ex macellai.  L'insieme del pamphlet di Patterson gioca sull'equivalenza macellaio=aguzzino.
Le automobili del mio macellaio sono sempre più lussuose, di un nero brillante e con i vetri oscurati. A volte mi chiedo se non abbia venduto l'anima al diavolo.

lundi 12 juin 2017

La sagesse des anciens (sur la prolifération des animaux sauvages)




Pascal Bernier :  Accident de chasse

En France, tout le monde le sait,  le nombre d'animaux sauvages augmente chaque année*. Les collisions aussi: 35.000 accidents par an, selon une estimation non officielle. 

D'où l'actualité de cet adage issu du monde de la vénerie:  "Le sanglier vous envoie à l'hôpital, le cerf au cimetière".

*Le nombre de certains animaux sauvages, pour être plus précis.

In Francia, tutti lo sanno, la selvaggina aumenta di anno in anno. E aumentano anche le collisioni (35.000 incidenti all'anno, secondo una stima non ufficiale). Di qui  l'attualità di questo adagio venatorio : "Il cinghiale vi manda all'ospedale, il cervo al cimitero.

samedi 10 juin 2017

Bisous de chèvre chez les Animalistes italiens





Militant du nouveau Parti animaliste italien

On dirait une blague. Eh bien non, c'est la pure vérité. Pour l'instant je me  limite à l'annoncer telle qu'elle a été rapportée par le quotidien La Repubblica du 20 mai :

"Milano, Berlusconi fonde un nouveau parti, le Mouvement animaliste. Aux élections il pourrait atteindre 20% des votes. “Nous tablons sur les 7,5 millions de familles qui ont un animal à la maison, prêtes à appuyer avec Forza Italia [c'est le parti du Commendatore] toutes les propositions de loi”. Ses conseils : “Faites comme moi en 1994”. E aussi : “Tous les matins je vais dans mon parc avec des brebis, des agneaux et des chiens qui donnent des bisous aux petites chèvres”".

Je commenterai le tout la tête froide.


Sembra una farsa. E invece è la pura verità. Per ora mi limito ad annunciarla come è stata riportata dal quotidiano La Repubblica del 20 maggio : “Milano, Berlusconi fonda un nuovo partito: Movimento animalista, alle elezioni potrebbe arrivare al 20%". "Puntiamo sui 7,5 milioni di famiglie che hanno un animale in casa, con Forza Italia pronti ad appoggiare tutte le proposte di legge". I consigli: "Fate come me nel '94". E poi: "Ogni mattina vado al parco con pecore, agnelli e cani che danno i baci alle caprette". Mi riservo di commentare  il tutto a mente fredda.

jeudi 8 juin 2017

Du fascisme chez les animaux (et aussi : peut-on qualifier un suicide de "fasciste"?)


L'histoire des mulets assassins me donne l'occasion de revenir sur une idée à laquelle je tiens : depuis que l'on a  prouvé l'existence d'une conscience et même d'une morale chez les animaux, on a le droit  d'affirmer qu'il y en a de sympathiques et d'odieux, de tolérants et de fascistes. Je définis  comme "fasciste"  la  disposition  affective et morale de celui qui cherche à imposer ses désirs par la force* : "Tu veux me quitter? Tu viendras dans l'autre monde avec moi". "Tu t'en vas? Eh bien, tu m'auras toujours dans la conscience". Crime passionnel ou crime fasciste? Suicide passionnel ou suicide fasciste? Les deux.

*On peut donc être intrinsèquement fasciste tout en militant à gauche.


Questa storia di muli assassini mi offre l'occasione per tornare su un'idea che ho già esposto : da quando è stato provato  che anche gli animali hanno una coscienza e una morale,  è lecito affermare che ne esistono di simpatici e di odiosi, di tolleranti e di fascisti (nella misura in cui il fascismo, prima di essere un'opzione politica, è la disposizione affettiva e morale di chi cerca di imporre i propri  desideri con la forza). "Vuoi lasciarmi? Ebbene, mi seguirai nella tomba". "Te ne vai? Mi avrai sulla coscienza". Delitto passionale o delitto fascista? Suicidio passionale o suicidio fascista? Entrambi.

mardi 6 juin 2017

Pour en finir avec les mulets assassins


Johann Heinrich Füssli : Le cauchemar (détail)

Nait-on "mulet assassin" ou le devient-on? Va savoir. Chez les mulets servant sous le drapeau, de toute façon, les raisons pour s'énerver ne manquaient  pas. Certains soldats recrutés  contre leur volonté, par exemple, voyaient dans le mulet un  représentant de l'État, une sorte de fonctionnaire  à quatre pattes.   Il profitaient alors de l'intimité de l'écurie pour le soumettre à toute une série de vexations que la décence m'empêche de détailler. Et après, pour expliquer l'irascibilité du mulet, il y avait le poids de la cargaison. Porter sur son dos une centaine de kilos de ferraille,  à terme,  peut faire sauter les nerfs*.

Gamin, j'ai assisté à une scène ravissante. À côté de la maison passait le chemin qui menait à la montagne. Presque tous les jours  on voyait transiter les chasseurs alpins avec leurs mulets. Ils allaient s'entraîner dans les hauteurs en prévision d'une guerre  qui, heureusement, n'eut pas lieu (si vis pacem, para bellum).   Parfois on voyait passer également des moines. Je ne sais pourquoi, ces moines étaient habillés en blanc.  Le chemin montait et faisait un large virage. J'étais tout près de la grille du jardin. Attiré par le vacarme je suis sorti. Tout le monde courrait. Les militaires cherchaient à récupérer  un mulet blanc qui s'était débarrassé de sa pièce d'artillerie et fonçait   comme une boule de bowling en  direction des moines. Ces derniers fusaient à gauche et à droite comme des possédés en dévoilant des mollets de cycliste et une vigueur inattendue. Le chemin était blanc, le mulet était blanc et les moines aussi. Dans ma candeur d'enfant, je savourais  le spectacle comme si j'étais au cinéma.

* 132k au maximum, pour être précis.

Si nasce "muli assassini" o lo si diventa? Chissà. Tra i muli arruolati nell'esercito, in ogni caso, le ragioni per innervosirsi non mancavano. Certi soldati reclutati contro la loro volontà, per esempio, vedevano nel mulo un rappresentante dello Stato, una specie di funzionario a quattro zampe. Approfittavano allora dell'intimità della scuderia per sottoporlo a tutta una serie di vessazioni che la decenza mi impedisce di dettagliare. E poi, per spiegare l'irascibilità del mulo, c'era anche il peso del bagaglio. Portare sulla schiena un centinaio di chili di ferraglia (132 chili al massimo, per essere precisi), può, alla lunga, far saltare i nervi.

Da piccolo ho assistito a una scena favolosa. A fianco della casa passava la strada che portava in montagna. Quasi ogni giorno, in fila indiana,  si vedevano passare gli alpini con i loro muli. Andavano ad esercitarsi sulle cime in previsione di una guerra che, per fortuna, non ci fu (si vis pacem, para bellum). A volte passavano anche dei monaci. Non so per quale ragione, quei monaci erano vestiti di bianco. La strada saliva facendo un'ampia curva. Stavo armeggiando vicino al cancello del giardino e, attirato, dal clamore uscii. Tutti correvano. I soldati cercavano di fermare un mulo bianco che si era liberato del suo pezzo di artiglieria e filava come una palla da bowling in direzione dei frati. Questi ultimi schizzavano a destra e a sinistra come degli indemoniati mostrando dei polpacci da ciclista e un vigore inatteso. La strada era bianca, il mulo era bianco e anche i monaci erano bianchi. Ho degustato lo spettacolo, nel mio candore infantile,  come se fossi al cinema.

dimanche 4 juin 2017

Stigmates : le mulet assassin


Ce n'était pas politiquement correct, mais lorsqu'un mulet avait tué un soldat et portait un ruban rouge en signe de distinction,  la troupe l'appelait "le mulet assassin".  À son côté, normalement, on mettait une recrue tout aussi exubérante ou qui méritait, pour quelques raisons particulières, un traitement spécial. Qualifier ces mulets d'"assassins" était injuste et stigmatisant.  Parfois ils avaient tout simplement eu peur. Parfois "ça leur avait échappé".

Mon frère s'est toujours montré peu compatible avec le service militaire. Pour qu'il devienne un "vrai mec" on l'avait donc expédié dans une de ces casernes de frontière, remplissant des fonctions hautement pédagogiques, que l'on qualifiait,  officieusement, de "casernes punitives". Il en est revenu avec des souvenirs inoubliables, comme cette histoire de "stigmatisation animalière" qu'il m'a racontée:

À côté du mulet, normalement, on mettait un jeune paysan car les paysans, en principe, ont plus de familiarité avec les animaux.  Le protagoniste de cette histoire, un jeune homme de la plaine, s'aperçut tout de suite que le mulet, en dépit de son ruban rouge, était d'un genre très sensible. Il n'était pas du tout méchant, il avait tout juste besoin d'affection. C'est ainsi qu'ils devinrent les plus grands copains du monde.  Le cliché criminalisant fut ainsi démenti. Le jour du retour à la vie civile,  d'ailleurs, parfumé et endimanché, le soldat alla saluer pour la dernière fois son ami qui, d'un coup de patte bien asséné,  mit brusquement fin à ses jours.

J'ai deux hypothèses sur le comportement du mulet.

Stimmate : il mulo assassino.

Non è politicamente corretto,  ma quando un mulo aveva ucciso un soldato e portava un fiocco rosso come segno distintivo, la truppa lo chiamava "il mulo assassino".  A suo fianco, normalmente, veniva messa una recluta altrettanto esuberante o che meritava, per ragioni particolari, un trattamento speciale. Qualificare questi muli di "assassini" era ingiusto e stigmatizzante. A volte avevano preso semplicemente paura. A volte, "gli era scappato".

Mio fratello si è sempre mostrato poco compatibile con il servizio militare. Per farlo diventare un "vero uomo" lo avevano spedito in una di quelle caserme di frontiera che svolgono funzioni altamente pedagogiche definite - ma solo ufficiosamente -  "caserme punitive". Ne è tornato con dei ricordi indimenticabili, come questa storia di "stigmatizzazione animale".

Ad occuparsi del mulo, normalmente, mettevano un giovane di estrazione rurale nella misura in cui i contadini, a priori, hanno  maggior familiarità con gli animali (parlo degli erbivori domestici, non dei barboncini). Il protagonista di questa storia, un giovane della Bassa, si rese subito conto che il mulo, malgrado il fiocco rosso, era di un genere molto sensibile. Non era cattivo, aveva soltanto bisogno di affetto. E così divennero grandi amici. Il cliché criminalizzante fu così smentito. Il giorno del congedo, del resto, profumato e vestito a festa, il soldato andò a salutare per l'ultima volta l'amico che, con un calcio ben assestato, mise repentinamente fine ai suoi giorni.

Ho un punto di vista sul comportamento del mulo.  




vendredi 2 juin 2017

Le sens caché des accords de Paris



Je croyais que la communauté internationale s'était réunie à Paris  préoccupée par le sort de notre planète.  En écoutant hier soir Donald Trump  j'ai découvert que c'était pour comploter  contre les États-Unis d'Amérique*.

*Toute ma sympathie va aux citoyens Américains -  sûrement majoritaires - qui assistent impuissants à cette glauque mascarade (chaque Pays, comme le dit un proverbe italien, a son Berlusconi).  


Credevo che la comunità internazionale si fosse riunita a Parigi preoccupata per le sorti del pianeta. Ascoltando ieri Donald Trump ho invece scoperto che l'accordo raggiunto era contro gli Stati uniti d'America. Rivolgo la mia simpatia ai cittadini americani - sicuramente maggioritari - che assistono impotenti a questa squallida mascherata (Ogni Paese, come dice un adagio  italiano, ha il Salvini che si merita).

jeudi 1 juin 2017

La vie des humains et celle des mulets (approche comparative)

 Soldats et mulets dans un cadre exotique

Je pense que c'est une rumeur, parce que ce serait trop, comment dire ... . Mais il semblerait qu'en matière de mulets, pendant un long moment, l'armée italienne ait été presque antispéciste. Chez les chasseurs alpins la vie d'un mulet ne valait pas moins cher que celle d'un soldat. Lorsque, pour des raisons variables que j'évoquerai prochainement, un mulet mettait fin à l'existence du soldat qui l'avait en consigne, on ne s'en débarrassait pas.  On se limitait à  le "distinguer" avec un ruban rouge censé marquer sa dangerosité. Lorsqu'il tuait son deuxième soldat cela devenait plus sérieux.


Penso sia una diceria, perché sarebbe troppo, come dire ... Ma sembra che in materia di muli, per un lungo periodo, l'esercito italiano abbia mostrato chiare tendenze animaliste. Tra gli Alpini la vita di un mulo non valeva meno di quella si un soldato (ma è sicuramente una diceria, ci mancherebbe altro). Quando, per ragioni varie che evocherò prossimamente, un mulo poneva fine all'esistenza del soldato che lo aveva in consegna, non veniva rimosso. Ci si limitava a distinguerlo con un fiocco rosso per indicarne la pericolosità. Quando uccideva un secondo soldato, la cosa diventava più seria.