mardi 30 mai 2017

La place du tigre (à savoir : l'économie de la violence chez les non-violents)




Une chasse au tigre à Anvers - Gravure L'illustration XIXème

"On a dit des Kadars, une tribu de chasseurs du sud de l'Inde, qu'ils ne connaissaient pas la violence et qu'ils ne faisaient pas étalage de leur virilité, car toutes leurs antipathies étaient canalisées vers un but extérieur, le tigre". " (Bruce Chatwin, Le chant des pistes, Paris, Grasset, Le livre de poche, 1988).

Lorsque, comme chez nous, il n'y a plus de tigres à haïr, qui prend leur place?

"Si dice dei Kadar, una tribù di cacciatori dell'India meridionale, che non conoscessero la violenza e non facessero sfoggio della loro virilità perché tutte le loro antipatie erano canalizzate verso un bersaglio esteriore, la tigre" " (Bruce Chatwin, Le chant des pistes, Paris, Grasset, Le livre de poche, 1988). Quando, come da noi, non ci sono più tigri da odiare, chi prende il loro posto?

dimanche 28 mai 2017

Scène de chasse dans les Alpes Orientales


 
Pieter Huys, La tentation de saint Antoine (particulier)



Je m'en souviens comme si c'était hier. J'avais à peu près dix ans. Je me promenais sur la colline derrière la maison. Dans le chemin de terre j'ai vu apparaître une Fiat 600. Le conducteur était habillé en civil, son voisin était en uniforme. Ils se sont arrêtés tout près de moi, juste un peu plus bas.  Un petit chien couleur orange est sorti de la voiture et s'est lancé sur les traces d'un lièvre. L'homme en uniforme brandissait un pistolet tout aussi petit que son chien. J'ai aperçu quelque chose remuer sur ma droite et j'ai crié : "Il est là, il est là!" Le policier a tiré trois coups d'affilée. C'était le chien. Heureusement il l'a raté.  

Me ne ricordo come se fosse ieri. Avevo più o meno dieci anni. Girovagavo sulla collina dietro la casa. Nella strada sterrata è apparsa una 6OO Fiat. Il conduttore era in abito civile, l'altro portava la divisa. Si sono fermati vicino a me, appena sotto. Un cagnolino arancione è uscito dalla macchina e si è lanciato sulle tracce di una lepre. L'uomo in divisa brandiva una pistola piccola come il suo cane. Ho visto muoversi qualcosa sulla destra e ho gridato : "È là, è là!". Il poliziotto ha tirato tre colpi uno dietro l'altro. Era il cane. Per fortuna lo ha sbagliato. 

vendredi 26 mai 2017

Fausses étymologies : la Urszene chez les ours



"HEY THERE, IT'S YOGI BEAR" (A Hanna-Barbera Production) 

C'est le printemps. Maman ourse s'apprête à recevoir son partenaire. Pudiquement, elle éloigne son fils, un garçonnet de deux ans. Cette scène attendrissante en raison de son anthropomorphisme (enfin, cela dépend des sensibilités), nous est offerte par La Repubblica du 16 mai*. C'est une illustration parfaite de ce que les psychanalystes appellent la "Scène primitive".

"La  Urszene (scène primitive, primordiale, originaire) désigne la scène des rapports sexuels des parents (ou des figures parentales), observée ou fantasmée, construite et interprétée par l’enfant en termes de violence exercée par le père. Elle représente une énigme, et génère une grande excitation sexuelle. Avec la scène de séduction et la menace de castration, elle représente l’un des trois grands fantasmes dits « originaires », à la fois moteurs et organisateurs de la vie fantasmatique"*.

Selon Sigmund Freud les visions de ce type sont à l'origine de la névrose infantile. Cela pourrait expliquer l'agressivité relevée chez  certains ours, notamment au printemps.

È primavera. Mamma orsa si prepara a ricevere il partner. Pudicamente allontana il figlio, un ragazzino di due anni. Questa scena che intenerisce a causa del suo antropomorfismo (tutto dipende dalle sensibilità, a me per esempio non intenerisce più di tanto) ci è offerta dalla Repubblica del 16 maggio.
"La Urszene (scena primaria, primordiale, originaria), designa la scena dei rapporti sessuali dei genitori (o delle figure parentali) osservata o fantasticata, costruita e interpretata dal bambino in termini di violenza esercitata dal padre. Rappresenta un enigma e genera una grande eccitazione sessuale. Con la scena di seduzione e la minaccia di castrazione rappresenta uno dei tre grandi fantasmi detti "originari", ad un tempo motori e organizzatori della vita fantasmatica".
Secondo Sigmund Freud le visioni di questo tipo sono all'origine della nevrosi infantile.

 Questo potrebbe spiegare l'aggressività di certi orsi, soprattutto  in primavera.

*https://video.repubblica.it/natura/abruzzo-mamma-orsa-in-amore-allontana-il-cucciolo/275916/276496

*(Cf. Michèle Bertrand et Marina Papageorgiou (https://www.cairn.info/revue-francaise-de-psychanalyse-2010-4-page-965.htm).


mercredi 24 mai 2017

Énergies hybrides


La cour Carrée du Louvre

Pour dire renard, en italien,  on dit volpe. Autrefois on disait golpe (comme goupil). Le bon prince, selon Niccolò Machiavel, doit être golpe et lione à la fois : "Puis donc qu'un Prince doit savoir bien user de la bête il en doit choisir le renard et le lion".

Drôle d'espèce, cet hybride  renard/lion. Il doit en rester quelques exemplaires dans la cour du Louvre.  Je crois en avoir aperçu un il y a trois ou quatre semaines. Il trottinait tout seul en direction de la pyramide.

Volpe, in passato si diceva golpe (che somiglia al  francese goupil, oggi desueto). Un buon principe, secondo Machiavelli, deve saper essere volpe e leone ("Sendo, dunque, uno principe necessitato sapere bene usare la bestia, debbe di quelle pigliare la golpe e il lione; perché il lione non si defende da’ lacci, la golpe non si defende da’ lupi. Bisogna, adunque, essere golpe a conoscere e’ lacci, e lione a sbigottire e’ lupi").

Strana specie quest'ibrido volpe/leone. Ne deve restare qualche esemplare cour Carrée. Credo di averne intravisto uno qualche settimana fa. Procedeva solitario in direzione della piramide.

lundi 22 mai 2017

Une hirondelle ne fait pas le printemps (mais alors pas du tout)


Hirondelle 

C'était une ville de province sans industries. L'air était propre. Sous les porches de la place centrale les hirondelles avaient fait leurs nids. Le public des cafés était en train de se diversifier. Â côté des autochtones, de plus en plus rares, on pouvait voir des extracommunautaires. Ils étaient contents d'être là, tout près des "communautaires",  dans des cafés élégants du centre ville. Les hirondelles étaient gaies mais très salissantes.  Au mois d'avril  les nids se mirent à disparaître, on ne voyait plus que leur marque ronde sur le mur. On accusa les commerçants de faire le ménage pendant la nuit. La rumeur circula auprès des clients habituels, un mixte de bienpensants et de bobos.   Indignés, ils quittèrent les lieux pour aller boire leurs apéritifs ailleurs.  Cette rumeur ne circula pas, en revanche,  auprès des extracommunautaires qui se retrouvèrent tous seuls dans les confortables fauteuils en paille tressée. Ils en déduisirent qu'on ne les aimait pas et, meurtris,  quittèrent à leur tour les lieux. Des herbes folles, désormais, poussent entre les pierres en granite gris de la place centrale.


Era una città di provincia senza fabbriche. L'aria era pulita. Sotto i portici della piazza centrale le rondini avevano fatto il nido. Il pubblico dei caffè stava cambiando. A fianco degli autoctoni, sempre più rari, si vedevano degli extracomunitari. Erano felici di essere là, vicini ai comunitari, nei caffè eleganti del centro-città. Le rondini erano allegre ma sporcavano parecchio. Ad aprile i nidi cominciarono a sparire, restava giusto il loro marchio rotondo sul muro. Vennero accusati i commercianti. La diceria circolò tra i clienti abituali, un misto di benpensanti e di radical-chic. Indignati, lasciarono il luogo per andare a bere l'aperitivo da un'altra parte. La diceria non circolò invece tra gli extra-comunitari che, di punto in bianco, si ritrovarono soli nelle confortevoli poltroncine di vimini. Ne dedussero che nessuno li amava e, avviliti, abbandonarono a loro volta la zona. Le erbacce, ormai, spuntano tra le pietre di granito grigio della piazza centrale.

samedi 20 mai 2017

Préférer une race à un'autre


Chiens élégants mais un peu tristes dans une vitrine du Boulevard Raspail

Je sais qu'il faudrait l'éviter, mais tout au long des élections présidentielles françaises, en prenant connaissance des  différents candidats, je me demandais : s'ils étaient des animaux, à quelle espèce  appartiendraient-ils?  Je crois bien avoir  reconnu, à côté des espèces les plus prévisibles,  un dromadaire,  un koala  et une paire de caméléons. 

L'autre question qui me venait à l'esprit - c'est presque la même - concerne l'animal préféré par les prétendants à la charge suprême. Du point de vue électoral, chérir un animal plutôt qu'un autre n'est pas sans importance : "Il a été vu à côté d'un labrador,  d'une carpe,  d'un ragondin ..." "Il aime fréquenter les braques de Weimar ..." .

Les humains et les non humains,  aujourd'hui, ne sont plus séparés par une frontière infranchissable : ils forment des collectifs. Je commente la chose dans une revue en ligne qui vient tout juste de naître et dont je livre l'adresse :
http://revue-sesame-inra.fr/chiens-de-classe-pour-homme-de-classe/

So che non bisognerebbe, ma durante le elezioni presidenziali francesi, guardando i diversi candidati, mi domandavo : se fossero degli animali a quale specie apparterrebbero? A fianco delle specie più prevedibili mi sembra di aver riconosciuto un dromedario, un koala e un paio di camaleonti.
L'altra domanda che mi ponevo  - praticamente la stessa - riguardava l'animale preferito dai pretendenti alla carica suprema. Dal punto di vista elettorale, amare un animale piuttosto che un altro ha la sua importanza "È stato visto in compagnia di un labrador, di una carpa, di un procione ..." "Gli piace frequentare i Weimaraner).
Al giorno d'oggi gli umani e i non umani non sono più separati da una frontiera invalicabile, costituiscono anzi dei collettivi. Ne parlo brevemente in una rivista appena nata di cui allego l'indirizzo :  

http://revue-sesame-inra.fr/chiens-de-classe-pour-homme-de-classe/

jeudi 18 mai 2017

Ça pullule dans les bois (autour de la sanctification du loup)


Loup exaspéré par la pression médiatique s'en prenant à un membre de l'association Férus.

Dans les Alpes de Vénétie, où j'aime me promener depuis mon enfance, sont arrivés les loups. Il y aurait aussi quelques chacals dorés et  des ours, pour ne pas parler des renards qui ont toujours été là. Faut-il parler de "retour de la Wilderness?" Ne plaisantons pas. C'est l'arrivée de  WWF Italy, de Legambiente, des journalistes de  National Géographic,  Oasis et Géo, des membres de Canislupus Italia, de CAP Loup (Collectif des Associations pour la Protection du Loup), d'Artus et de toute une ribambelle d'éco-voyeurs.

Où doit-on se rendre, aujourd'hui, pour ne pas tomber sur des protecteurs de l'environnement? 

Nelle Alpi venete, dove amo aggirarmi sin dalla più tenera infanzia, sono arrivati i lupi. Ci sarebbero anche degli sciacalli dorati, qualche orso e delle volpi, che sono sempre state lì. È il ritorno della Wilderness? Non diciamo scemenze. Parliamo piuttosto dell'arrivo  di WWF Italy, di Legambiente, dei giornalisti di National Géographic,  Oasis et Géo, dei  membri di  Canislupus Italia, di CAP Loup (Collectif des Associations pour la Protection du Loup), di Artus e di  un vasto assortimento  di eco-guardoni.


Deve dobbiamo andare, oggi, per non imbatterci in qualche protettore della natura?

mardi 16 mai 2017

"Pauvres chevaux". La cérémonie du 14 mai.


 

Chevaux tout à fait conscients de leur rôle symbolique

- T'as vu les chevaux? Ils marchent comme un corps de ballet. Quelle scène superbe. Et l'idée de monter sur un truc militaire blindé. J'y aurais jamais pensé. Mais il a raison eh, il a raison. Il ne  fallait pas laisser aux fachos le monopole du patriotisme.
- Pauvres chevaux,  combien de souffrances pour apprendre à marcher tous ensemble!
- Mais pas du tout. Regarde-les. À mon avis il sont contents. Ils sont même fiers d'être là.

- Hai visto i cavalli? Marciano come un corpo di ballo. Che scena superba. E l'idea di salire su quel coso militare blindato. Non ci avrei mai pensato. Ma ha ragione eh, ha ragione. Non bisognava lasciare ai fascisti il monopolio del patriottismo.
- Poveri cavalli, quanto hanno dovuto soffrire per imparare a marciare tutti insieme!

- Ma cosa dici? Guardali. Secondo me sono contenti. Sono addirittura fieri di essere là.

dimanche 14 mai 2017

Drôle de philanthrope



Chenil vide

Une amie à moi avait un voisin un peu spécial. De temps à autre il allait à la fourrière récupérer des chiens abandonnés. Il choisissait les plus abîmés. Il les réconfortait, il les soignait, il les remettait en état de marche. Et à la fin, trouvant qu'ils étaient trop gâtés, il les pendait.


Una mia amica aveva un vicino un po' speciale. Di tanto in tanto andava al canile municipale a recuperare dei cani abbandonati. Sceglieva i più malandati. Li confortava, li curava, li rimetteva a nuovo. E poi, trovandoli troppo viziati, li impiccava.

vendredi 12 mai 2017

L214 et la scène sanglante


La versione italiana è in fondo alla pagina



Image prise au stand de l'association L214 au Salon du bien-être animal de Guipavas


Le 28 avril le tribunal correctionnel d’Alès a condamné à 8 mois de prison  un employé de l'abattoir du Vigan filmé par des membres de l'association L214 pendant qu'il maltraitait des animaux  destinés à l'abattage. Je n'ai rien à objecter. La scène - j'ai préféré ne pas la regarder - est sûrement choquante. J'ai en même temps le sentiment  que la vision d'une mise à mort "sans sévices" (une mise à mort "euthanasique") serait au fond tout aussi troublante. Ce qui ne justifie pas l'employé en question.



Il 28 aprile il tribunale di Alès ha condannato a 8 mesi di reclusione  un impiegato del macello di Vigan filmato dai membri dell'associazione L214 mentre maltrattava degli animali destinati alla macellazione. Non ho niente da obbiettare. La scena, che ho preferito non guardare, è sicuramente scioccante. Nello stesso tempo   ho l'impressione che la visione di una messa a morte senza sevizie (una messa a morte "eutanasica") sarebbe in fondo altrettanto  perturbante. Il che non giustifica l'impiegato in questione.

mercredi 10 mai 2017

Y a d'la joie


Hirondelles et caméra de vidéosurveillance

Y a d'la joie, bonjour bonjour les hirondelles. Y a d'la joie dans le ciel par dessus le toit. Y a d'la joie et du soleil dans les ruelles. Y a d'la joie partout y a d'la joie*.

*Y a d'la joie - Charles Trenet


C'è della gioia, buongiorno rondinelle. C'è della gioia nel cielo sopra il tetto. C'è della gioia e del sole nei vicoli. C'è della gioia, ovunque c'è della gioia.   

lundi 8 mai 2017

Érotisme sylvestre (sur qui tire le chasseur?)

La versione italiana è in fondo alla pagina

Jean-Paul Reti, Diane et Actéon,d'après un dessin de Pierre Klossowski, 1990 

Je viens de participer à une publication presque pornographique (je plaisante, le contexte est académique et les intentions des auteurs sont plus que sérieuses). Il s'agit du dernier numéro de la revue Terrain consacré à l'orgasme ("Jouir?, n.67, 2017). On y parle de l' exhibitionnisme pudique des Amazoniens, de Wilhelm Reich, des plaisirs de  la flagellation, de l'oreiller comme partenaire et autres merveilles. Je profite de ce cadre pour développer un de mes thèmes préférés :  sur le plan fantasmatique le chasseur anthropomorphise sa proie qui devient un rival ou un objet de désir.  La poursuite, la mise à mort et la consommation d'un être féminisé rappellent de près l'acte sexuel (passion, excitation, volupté ...).

Il semblerait  que les chasseurs les plus émotifs, au beau milieu de leur performance, éprouvent parfois des orgasmes authentiques. Mais je pense qu'il s'agit d'une rumeur. Personnellement je n'ai  recueilli que des témoignages indirects.

Erotismo silvestre (su chi tira il cacciatore?)
Ho partecipato a una pubblicazione quasi pornografica (scherzo, la circostanza è accademica e le intenzioni degli autori più che serie). Si tratta dell'ultimo numero della rivista Terrain ("Jouir?", n. 67, 2017) consacrato all'orgasmo. Vi si parla dell'esibizionismo pudico in Amazzonia, di  Wilhelm Reich, dei piaceri della flagellazione,  del cuscino come  partner erotico  e altre meraviglie. Approfitto del contesto per sviluppare uno dei miei temi preferiti :  sul piano fantasmatico il cacciatore antropomorfizza la preda   che diventa un rivale o un oggetto di desiderio. L'inseguimento, la messa a morte e il consumo di un essere femminilizzato ricordano da vicino l'atto sessuale (passione, eccitazione, voluttà ...).

Sembra che i cacciatori più emotivi, nel bel mezzo della loro prestazione, provino a volte un orgasmo autentico. Ma io credo si tratti di una diceria. Personalmente non ho raccolto che testimonianze indirette.

samedi 6 mai 2017

Exploitations symboliques (dites-le avec un animal)

(La versione italiana è in fondo alla pagina)

C'est tellement courant qu'on n'y pense même pas, mais pour quelle raison, tout en s'adressant à des humains, ces deux messages mettent en scène des animaux?

1) Pour ne pas porter atteinte à la dignité humaine.

2) Parce que c'est plus "sympa".

3) Parce qu'on l'a toujours fait (Ésope, Phèdre etc.).

4) Autres hypothèses.

Sfruttamenti simbolici (ditelo con l'animale)
È così scontato che non ci si pensa, ma per quale ragione, pur rivolgendosi  a degli esseri umani, questi  messaggi mettono in scena degli animali?
1) Per non offendere la dignità umana
2) Perché è "più simpatico".
3) Perché lo abbiamo sempre fatto (Esopo, Fedro e compagnia bella)

4) Altre ipotesi

jeudi 4 mai 2017

Les tentations de la viande? (sexophiles et sexophobes)


Pieter Huys, La tentation de saint Antoine (1550 environ)


Le tentazioni della carne, dit-on en italien. Et on entend par-là ce que les Français appellent "Les tentations de la chair".  Le fait est que le mot carne, en italien, signifie aussi bien chair que viande.  Saint Antoine, dans certaines représentations picturales,  subit les deux tentations à la fois. Dans un tableau du flamand Pieter Huys, par exemple,  une femme peu habillée lui tend une assiette avec des saucisses, une tête de bœuf et autres cochonailles. C'est la tentazione della carne au double sens du terme.

Parfois je me demande si derrière le refus de la viande, ne se cache pas, à peine dissimulé, le refus de la chair.*



Le tentazioni della carne, dicono gli Italiani. È quello che i Francesi chiamano : "Les tentations de la chair". Il fatto è che la parola carne, in italiano significa sia "viande" (la carne che compriamo dal macellaio) che "chair" (la carne umana). Sant'Antonio, in certe rappresentazioni pittoriche, subisce le due tentazioni simultaneamente. In un quadro del fiammingo Pieter Huys, per esempio, una donna seminuda gli porge un piatto con delle salsicce, una testa di manzo e salumi non meglio identificati. È la tentazione della carne nel doppio senso del termine. A volte mi chiedo se dietro il rifiuto della carne/alimento non si nasconda, appena dissimulato, il rifiuto della sessualità e dei piaceri che le sono connessi.
  

mardi 2 mai 2017

Damien Hirst, le roi du formol


(La versione italiana è in fondo alla pagina)
 

La navette pour Venise

Il a travaillé dans une morgue. Plus tard il s'est rendu célèbre en exposant des cadavres de requin, de cochon, de mouton immergés dans le formol (des corps coupés en deux, souvent,  montrant au public leur contenu). 

À l'aéroport de Venise je suis tombé su un bus customisé  annonçant l'exposition de Damien Hirst au Palazzo Grassi.  J'ai trouvé qu'il avait avait un air sinistre, comme s'il attendait des nouvelles pièces  à taxidermiser.

Damien Hirst, il re della formalina
Ha lavorato in un obitorio. Poi è diventato famoso esponendo degli squali, delle pecore,  dei maiali immersi in grandi teche di vetro (spesso tagliati in due per mostrarne al pubblico il contenuto). All'aeroporto di Venezia c'era un autobus  customizzato che annunciava  l'esposizione di Damien Hirst a Palazzo Grassi. Il veicolo aveva qualcosa di tetro, come se attendesse l'arrivo di nuovi soggetti da imbalsamare.