dimanche 28 février 2016

"J'veux du cuir"


Gloria Friedmann, Bonjour tristesse, Centre Pompidou 1996

L'autre jour j'ai entendu l'artiste Gloria Friedmann rappeler que chez les amis des animaux tout le monde n'a pas aimé son installation "Bonjour tristesse", créée à partir de la dépouille d'un cheval entièrement vidé de sa matière.  Pour relativiser la chose, elle  a rappelé que tout porteur de chaussures en cuir, au bout du compte, est un complice des tueurs d'animaux.


Pour décourager l'utilisation de chaussures en cuir de veau, je propose de faire comme pour les cigarettes : il faut d'abord les "banaliser", puisque les différences esthétiques incitent à la consommation. Comme modèle universel je suggère le mocassin, qui est sobre et unisexe.  Sur  chaque côté de la chaussure  on  gravera en lettres capitales la formule  : "Nuit gravement à la santé du veau".

vendredi 26 février 2016

La place du loup





Loup presque vivant (simulacre)

Avant-hier j'ai rencontré ce loup au Musée de la chasse et de la nature. C'est un des loups surnuméraires prélevés tous les ans (par le Démiurge) pour régler l'équilibre faunistique. J'ai attendu un moment et lorsque les gens étaient partis je lui ai dit : "Tu attires les touristes, mon vieux.  Désormais tu es une vedette. Tu plais aux amis des loups et aux amis des amis des loups.  Dans ton genre tu es bien sympathique,   mais à cause de toi, maintenant, il y a plein de monde dans les bois, on dirait Yellowstone et bientôt Disneyland. Alors, finalement, je préfère te retrouver  ici, naturalisé, au n.62 de la rue des Archives".

mercredi 24 février 2016

Trophées éphémères




Trophées éphémères au marché de Brest 

En matière de chasse j'aime bien citer Hemingway parce que je le considère à la fois un écrivain efficace (même si ce n'est pas mon genre, à quinze ans j'adorais Salinger) et un grand colporteur de clichés cynégétiques. Hemingway, en effet, est un "chasseur de base" qui exprime admirablement ce que les autres chasseurs formulent moins bien que lui. L'autre jour, en commentant son admiration pour le koudou qu'il terrasse à la page 191 de Les vertes collines d'Afrique, j'étais tenté de le taxer d'hypocrisie : "Monsieur Hemingway, vous venez d'abattre ce noble animal, trouvez-vous logique (trouvez-vous décent) de vous attarder sur sa beauté et  sur sa fraicheur ?"

Cela dit, si Hemingway est hypocrite, il n'est pas le seul.
J'ai l'habitude d'acheter des  saucissons au marché de Brest. Il y en a aux figues, aux cèpes, aux noisettes (n'oublions pas le porc, qui donne de la consistance au tout)*.  Il y en a aussi au taureau, au chevreuil, au sanglier,  animaux qui sont  mis en valeur non pas en raison de leurs vertus esthétiques, comme dans le trophée conventionnel,  mais pour leurs vertus alimentaires. En décantant les qualités gustatives de ces "trophées éphémères"  (saucisses, terrines et autres  rillettes de gibier), serais-je plus innocent, je veux dire moins hypocrite  qu'Hemingway?

"Ce n'est pas la même chose", diront certains, "le taureau n'a pas été tué dans une corrida et le chevreuil et le sanglier - qui sont en fait des bêtes d'élevage - n'ont pas été tués par des chasseurs".

Bref,  si la viande du taureau n'a pas été contaminée par l'action  du toréador,  si la viande du sanglier ou du chevreuil n'a pas été souillée par la jouissance du chasseur,  nous pouvons les consommer sans problème.


* Le porc, chez nous,  étant moins noble que le koudou, son immolation pose moins de résistances morales (et ce n'est pas la moule qui dira le contraire).

lundi 22 février 2016

Drôles de trophées 3


William Holman Hunt, Isabella and the Pot of Basil, 1868


On peut garder aussi la tête de son amoureux à la maison. C'est la cas de Lisabetta da Messina, la protagoniste d'une nouvelle de Giovanni Boccaccio (Le Décaméron, quatrième journée, cinquième nouvelle).  Lorsqu'elle découvrit que ses frères,  contrariés par ses choix sentimentaux, avaient fait tuer son amant,  elle déterra le cadavre, découpa la tête et la dissimula  dans un pot de basilic qu'elle installa dans sa chambre.

Depuis que je connais cette histoire je regarde avec méfiance tout pot de basilic.

Drôles de trophées 2

Tête de sanglier dans un restaurant de Casta, en Haute-Cose (cliché de Sergio Dalla Bernardina)

Un trophée accroché au mur :  quelle drôle d'idée, que de conserver une tête coupée à la maison.  Mais pas tant que cela, finalement. Les Jivaros le faisaient régulièrement. Tout le monde sait qu'ils gardaient chez eux des têtes humaines savamment  miniaturisées. C'étaient les têtes de leurs ennemis, au départ, mais avec des incantations, des procédures rituelles et des offrandes appropriées, elles devenaient des présences amicales voire même protectrices. 

C'est toujours réconfortant d'être entouré par des amis.


Mercredi prochain je participerai à un rendez-vous organisé par le Musée de la chasse et de la nature consacré au thème de l'animal naturalisé (19h30, 62, rue des Archives).  Ceci explique mon insistance sur le thème des trophées. 

samedi 20 février 2016

Umberto Eco et le Petit Chaperon Rouge


 Gustave Doré : La grand-mère du Petit Chaperon Rouge se faisant passer pour un loup.

Dans l'univers des amis des animaux il y a vraiment de tout : des gens tout à fait normaux (la majorité, je crois), des gentils anarchistes, des philanthropes, des utopistes, mais aussi des opportunistes, des petits sadiques reconvertis (ce n'est pas moi qui le dis, c'est Freud) et - ce sont les  pires - des moralistes, ceux qui ont  remplacé l'intégrisme religieux par des formes tout aussi obtuses d'intégrisme laïque. Je dédie à ces derniers ce morceau jubilatoire d'Umberto Eco, penseur subtil et iconoclaste qui vient de nous quitter.

Comment réécrire le Petit Chaperon rouge

Les diktats du « politically correct », on le sait, ont amené à réécrire jusqu’aux fables traditionnelles, afin qu’elles ne contiennent aucune allusion à aucun type d’infériorité ni ne lèsent aucun droit d’aucune minorité, y compris les sept nains, appelés désormais « adultes de taille non standardisée ». En vertu de ces exigences, je me suis amusé à revisiter Le Petit Chaperon Rouge, en respectant très scrupuleusement l’ensemble des choix religieux, politiques ou sexuels. Pour que l’his¬toire se déroule dans un climat politiquement correct, je l’ai située aux États-Unis, par ailleurs riches en forêts habitées par des animaux sauvages.
Donc, le Petit Chaperon Rouge est un être humain qui heureusement n’a pas atteint l’âge de l’adolescence et qui par un beau matin s’aventure dans le bois, où il ne ramasse ni champignons ni fraises car il appartient à l’APLDDLN, Association Pour La Défense De La Nature. Notre fillette est juste impatiente de rencontrer des loups, étant membre de l’APLITEEALMA, Asso¬ciation Pour L’Interaction Totale Et Égalitaire Avec Le Monde Animal. Par bonheur, elle rencontre un loup inscrit à l’ADAH, Association Des Animaux Hommo-sexuels, laquelle encourage les rapports sexuels libres entre animaux et membres du genre humain.
Ils se donnent rendez-vous au motel le plus proche, où le loup va l’attendre, se préparant à l’accouplement, vêtu d’une somptueuse robe de chambre. Mais, tapie dans l’ombre, veillait Mère-Grand. Nous tairons les associations dont l’aïeule du Petit Chaperon Rouge est membre, sachez seulement qu’elle est pour la pédophilie, l’inceste, le cannibalisme, et non végétarienne de surcroît. Impatiente de s’unir à sa très jeune petite-fille, Mère-Grand se rend au motel, dévore le loup et prend son apparence, car elle est aussi membre du CAI, Caucus of Animal Impersonators.
Le Petit Chaperon Rouge, emplie de désir, arrive, marche vers la chambre nuptiale où elle croit que le loup l’attend, mais elle tombe nez à nez avec Mère-Grand qui aussitôt abuse d’elle et la boulotte. Toute¬fois, elle l’avale tout rond car, j’ai oublié de le dire, l’ancêtre appartient à une association religieuse, hygié¬niste et diététique, laquelle énonce que c’est péché et pas casher de mâcher des substances animales et ordonne donc de les avaler tout rond, chose qui ne me semble pas plus incroyable que de prescrire l’infibulation ou de proscrire les transfusions sanguines.
Tandis que le Petit Chaperon Rouge gît dans les vis¬cères de sa grand-mère, survient le Non-Chasseur. Membre d’une association d’écologistes radicaux imposant de tuer les humains qui mangent de la chair animale, il est aussi affilié - son rôle humanitaire l’exige - à la NRA, la National Rifle Association, laquelle se fonde sur un amendement de la Constitution (interprétable de manière très souple) qui autorise tout citoyen à détenir une arme. Ayant identifié sa cible - la grand-mère dévoreuse de loups et donc non res¬pectueuse de la vie animale - le Non-Chasseur tire, la tue puis la pourfend (il milite en effet dans une asso¬ciation pour l’incitation au don d’organes), et voilà que le Petit Chaperon Rouge sort sain et sauf du ventre ancestral. Le loup aussi, je suppose, mais en ce qui concerne mon histoire, il est hors jeu.
La maman, heureuse, embrasse son enfant et s’em¬ploie à lui faire oublier cette triste mésaventure en lui assurant un futur lumineux. En effet, le Non-Chasseur présente une émission animalière très populaire contre la chasse, et l’on sait combien les mères sont emplies d’espoir lorsqu’elles mènent leurs filles prépubères aux animateurs télé afin que se nouent entre eux des liens d’affectueuse amitié, présages d’engagements à coups de milliards.
Cependant, le Non-Chasseur, dont on a déjà esquissé la forte trempe morale, refuse d’entrer en relation amoureuse avec le Petit Chaperon Rouge, car c’est en réalité un gay compagnon de Robin des Bois.
Très fâchées, mère et fille se rappellent que, tandis qu’il trucidait Mère-Grand, le Non-Chasseur fumait la pipe. Elles le dénoncent donc aux autorités publiques pour tabagisme, incitation au vice, pollution de l’envi¬ronnement, dissémination d’agents cancérigènes et, par conséquent, tentative de massacre.
La peine de mort étant toujours en vigueur dans cet Etat, le Non-Chasseur est condamné à la chaise élec¬trique. Le Pape adresse un vibrant appel mais il l’en¬voie via les Postes italiennes si bien qu’il arrive avec plusieurs mois de retard. Par ailleurs, les décharges électriques ne polluant pas l’atmosphère, personne ne se mêle de protester. Le Non-Chasseur mourut et tout le monde (les autres) vécut très heureux. (1996)


Umberto Eco in Comment voyager avec un saumon, Livre de Poche, 1992, pp. 173-174.

mercredi 17 février 2016

Drôles de trophées


 Cliché de Sergio Dalla Bernardina
 

"Pourquoi devrais-je accrocher des morceaux de cadavre à la maison?",  m'a demandé un chasseur de l'arrière-pays corse qui, en dépit de sa réputation,  n'avait pas de trophées à me montrer*. On peut comprendre sa réticence : la conservation  des restes du gibier présente en effet des aspects funéraires. Inversement, on pourrait dire que la mise en esthétique des restes des  défunts (la fétichisation de leurs objets personnels, l'exposition de leurs portraits retouchés et embellis comme on le fait pour les trophées) a quelque chose de cynégétique.



Tout récemment on a appris la disparition de Renato Bialetti, inventeur d'une célèbre cafetière (la Moka Bialetti) qui a pas mal contribué à la diffusion du  stéréotype de l'italien moustachu avec sa tasse de caffè ristretto  perpétuellement à la main.


Ses cendres, nous apprend la presse,  on été recueillies dans une moka Bialetti grand format. Où sera déposée la relique? Au cimetière, ce qui est tout à fait normal. Mais en Italie, si on y tient, on peut garder ce genre de  souvenirs chez soi. On peut installer le grand-père sur la commode,  à côté de ses coupes et de ses médailles, entouré par des têtes de chevreuil naturalisées.   

* J'ai un doute, il a probablement dit "un morceau de charogne", mais le concept ne change pas.

Pour plus d'informations et quelques images je renvoie à l'article de Elisa Sola publié hier dans le Corriere Della Sera online

 

lundi 15 février 2016

"Et je me penchai sur lui". Sur qui tire Hemingway?





Koudou exemplaire (d'après Wikipédia)
 
"C'était  un énorme, magnifique koudou mâle, mort sur le flanc, ses cornes de grandes spirales sombres, largement écartées et incroyables tandis qu'il gisait mort à cinq mètres de l'endroit où nous étions quand j'avais tiré un instant plus tôt. Je le regardai, grand, avec des longues jambes d'un gris uni avec les raies blanches et les grandes cornes, recourbées, fières, brunes comme la chair d'une noix aux pointe d'ivoire, les grosses oreilles et sa grande belle encolure, à l'épaisse crinière, le chevron blanc entre ses yeux et le blanc museau, et je me penchai sur lui et le touchai pour essayer d'y croire. Il était couché sur le côté par où était entrée la balle et il n'y avait pas une marque sur lui et son odeur était douce et agréable comme l'haleine des bestiaux et l'odeur de thym après la pluie". (Ernest Hemingway, Les vertes collines d'Afrique, Paris, Gallimard, 1978, p. 191).



Le koudou d'Hemingway n'a pas de pattes, il a de "longues jambes". Dans les récits de chasse l'anthropomorphisation de la proie est parfois tellement poussée que l'on pourrait se demander si l'animal traqué et mis à mort ne remplace pas, sur le plan fantasmatique, un être humain.



N'y aurait-il pas des rêveries de ce genre dans l'action du taxidermiste? *



* Oui, c'est vrai, il y a chasseur et chasseur, taxidermiste et taxidermiste.




samedi 13 février 2016

La Saint Valentin approche


Phoques amoureux

" Le spécisme  est à l'espèce ce que le racisme est à la race, et ce que le sexisme est au sexe", déclarent les membres du mouvement antispéciste. 



Je sais qu'il ne faudrait pas en parler, que c'est une idée scandaleuse, mais je trouve que si, comme certains le prétendent, la frontière homme/animal n'est qu'une construction idéologique, les relations entre espèces différentes devraient être monnaie courante, ce qui n'est pas le cas. Même chez les antispécistes, manifestement il reste quelques préjugés.

mercredi 10 février 2016

Sémaphores




Trophée sarde


Dans ses emplois rhétoriques  l'animal fonctionne comme un sémaphore, un "porteur de signes" permettant de lancer les messages les plus disparates ("l'animal pense que... " "au nom de l'animal je déclare que ..."). Une fois mort, à la limite, l'animal devient encore plus sémaphorique. Après l'avoir naturalisé, je peux l'exposer dans un endroit de mon choix, le bichonner, le dépoussiérer régulièrement, converser avec lui et lui faire dire, justement, tout ce que je veux : que nous sommes devenus les meilleurs copains, par exemple, ou que les autres, ceux qui tuent les animaux et qui ne respectent pas l'environnement, sont des grands méchants.



Autrefois, à la campagne, les gens exposaient le corps de certains animaux  pour adresser un message à leurs congénères. Ils accrochaient par exemple les restes d'une corneille à la porte de la grange pour signifier aux autres corneilles qu'elles n'étaient pas les bienvenues. Cela peut paraître horrible, avec  tout ce que nous savons aujourd'hui sur l'intelligence des corneilles, mais c'était dans le style de l'époque.



Plus récemment à Ormea (région Piémont), des bergers exaspérés ont accroché une tête de loup dans le panneau d'affichage de la "Communauté de montagne". Je pense qu'ils s'adressaient à la fois à administrateurs et aux loups. Cela voulait dire : "Ici on ne veut pas de loups" (ni d'administrateurs, par ailleurs)



À en juger de leurs drapeaux nationaux, les Sardes et les Corses faisaient de même avec les Maures*.



*Je sais que la Sardaigne et la Corse, pour l'instant, ne sont pas des nations.
  

lundi 8 février 2016

Le sexe des anges


Beato Angelico : Annunciazione (particulier)


"Qui veut faire l'ange fait la bête", écrivait Blaise Pascal dans ses aphorismes. Un propos de ce genre, aujourd'hui, serait irrecevable, l'exemplarité des anges ayant été remise en question ainsi que la bêtise des bêtes.

*** 
Discuter sur le sexe des anges est-il toujours d'actualité?

Une réponse au choix :

1)  Oui

2) Non, assez de pornographie!


3) C'est un vieux débat, discutons plutôt sur le genre des anges

samedi 6 février 2016

Eco-schizophrénie


Alpes-Maritimes : agents de l'ONF prélevant un loup surnuméraire

"L'Etat français - lisons-nous dans le Monde du 23 janvier - a fixé à 36 le nombre maximum de loups qui pourront être abattus pour la période 2015-2016, au titre de dérogations à leur statut d’espèce protégée". Avec les 14 loups tués dans les Alpes-Maritimes on a presque atteint le quota, seuls deux ou trois exemplaires restent à prélever.                                                    
                                           °°°
Léon, dans sa malchance, s'en est plutôt bien sorti. "Le loup avec les os cassés a recommencé à courir", écrit le quotidien la Repubblica dans le style évangélique qui lui est propre (le côté gauche du quotidien online est consacré aux aspects néfastes de l'actualité, le droit  aux bonnes nouvelles, dont celle-ci). Renversé par un automobiliste dans les environs d'Imola, en Emilie Romagne, ce pauvre carnassier de huit mois s'était fracturé le bassin et le genoux.  Promptement amené au Centre pour la tutelle de la faune sauvage et exotique - Monte Adone, il a été soigné, guéri, baptisé (on l'a appelé Léon parce qu'il est fort comme un lion), muni d'un collier GPS et libéré. Il fallait  voir comment il gambergeait, Léon, en regagnant la Wilderness.

Selon les derniers relèvements il se dirige à toute vitesse vers les Alpes- Maritimes*.   

*Je n'ai pas pu vérifier la fiabilité de cette dernière information.

http://www.lemonde.fr/biodiversite/article/2015/12/23/les-abattages-de-loups-se-multiplient-en-france_4836820_1652692.html#0mwMJbHPV47c5u1C.99

http://video.repubblica.it/cronaca/la-storia-di-leon-il-lupo-con-le-ossa-rotte-e-tornato-a-correre/227058/226345



jeudi 4 février 2016

La classification des animaux à l'époque du politiquement correct



Gravure illustrant la conversation entre deux "non-humains" 


Dans certains milieux on a pris l'habitude de  remplacer  le terme  "animal", considéré comme discriminatoire,  par  le néologisme  : "non-humain".  Il ne faut plus concevoir notre monde comme un univers cloisonné, les humains d'un côté et les animaux de l'autre. Chaque communauté est un "collectif" composé par des humains (les femmes, les hommes et leurs enfants) et par des non-humains (leurs chiens, leurs chats, leurs vaches, leurs agneaux, leurs hamsters...).
Cette redéfinition des rapports entre les espèces me semble particulièrement bien trouvée. Je la pousserais même plus loin : pour ne pas stigmatiser le loup je propose de ne plus le qualifier de carnassier. Dorénavant, appelons-le plutôt un "non-herbivore".


P.S. Hier soir j'ai mangé du "non-humain" en sauce bourguignonne.  Un peu lourd, peut-être,  mais savoureux.