lundi 30 octobre 2023

Infiltrés

 

 


Pas beaucoup d'idées, ce matin. Juste l'image de cette vache qui cherche à se faire passer pour un mouton.

vendredi 27 octobre 2023

A la place du berger


Préalpes de Vénétie.  Oeuvre de l’artiste Erica Brazzo en hommage aux peintre Giovanni Segantini  (Cliché Sergio Dalla Bernardina)

Dans la région alpine, découragés par la présence des loups, certains bergers mettent fin à leur activité. Ici et là, on les remplace par des silhouettes métalliques rappelant leur ancienne présence dans les lieux.

lundi 23 octobre 2023

La mort indolore du crabe bleu

 


Crabe bleu n'ayant pas souffert pendant sa cuisson

Tu te souviens de Beatrice, celle qui tient ces beaux discours sur le bien être animal? Eh bien, je l’ai choppée avant-hier  au supermarché avec un sac plein de crabes bleus. Je lui ai demandé : «  Mais ils ne souffrent pas? » Elle m’a répondu : « Tu sais … c’est une espèce invasive… Et j’ai ma technique : je les place deux  heures dans le congélateur, lorsqu’ils sortent ils sont tellement engourdis qu’ils ne s'aperçoivent de rien. 

vendredi 20 octobre 2023

Du chien au loup (autour de quelques métaphores animalières)



Cliché du photographe luxembourgeois Pol Aschman (emprunté dans le site : https://www.ifp.cz/fr/galerie-35/event2506-exposition-luxembourg-annees-50#/

En Italie, à cause des événements récents, on est revenu sur les accords de Schengen. Il faut rétablir les contrôles aux frontières pour empêcher l’arrivée de terroristes isolés, ces improvisateurs autodidactes moins faciles  à repérer que les membres d’un réseau. Dans un premier temps, pour les définir, la presse italienne a utilisé la formule « cani sciolti » (chiens en liberté). Après, on doit avoir trouvé que cette métaphore  ne convenait pas (à qui? à la communauté canine, peut-être, qui ne mérite pas ces généralisations arbitraires). Depuis deux jours on parle donc di lupi solitari, à savoir de « loups solitaires ». J’attends les remontrances des amis du loup*.     

* Tout en étant solitaires, ces loups solidarisent avec les terroristes organisés. On pourrait donc les qualifier de lupi solidali (loups solidaires). L’esprit de  solidarité, on le sait, est une des principales caractéristiques de ces canidés sauvages.

mercredi 18 octobre 2023

Le chant de la truffe

 

Nature morte du photographe Patrick Mollema exposée à  la Biennale de Tulle la semaine passée

J’ai appris beaucoup de choses  à la Biennale Européenne d’histoire locale de Tulle. La première qui me vient à l’esprit est que la truffe, inodore tant qu’elle est vigoureuse, développe son parfum en mourant. C’est poétique et décadent à la fois. Une esthétique fin de siècle.

J’ai pu aussi constater  que, lorsqu’on quitte les grandes concentrations urbaines pour  se déplacer au coeur du Pays,  on peut parler des animaux qu'on aime et mange  à la fois (une chose n’empêchant   pas l’autre) sans trop de dérangements.

vendredi 13 octobre 2023

Les gloutons européens convergent à Tulle

Pieter Brueghel le Jeune, Douzième nuit, 1619

Je plaisante, juste pour faire le pitre. Il n’y aura pas que des carnivores, en tout cas. Et ce ne sera pas pour faire la fête, la circonstance est sérieuse. Il s’agit de la 2ème Biennale européenne d’histoire locale, 13-15 octobre 2023,  Tulle en Corrèze : Boire et manger localement Histoires de terroirs (https://www.biennale-tulle.fr/). Le programme est très chargé. Dimanche, dans ce cadre, je participerai à une table ronde sur le thème :  « Les viandes : pratiques et imaginaires ».

A partir de mardi prochain je profiterai de ce blog, où je traite habituellement des thèmes abordés dans cette rencontre (le végétarisme, l'antispécisme, le bien être animal, la mort animale, le statut de la viande, le statut du chasseur  et celui du gibier etc.), pour  restituer par écrit mon intervention.

mercredi 11 octobre 2023

Des trous dans le bois

 

 



 - Pas un champignon. Mais ce n'est pas possible !

- Tu ne sens pas une odeur de charogne?

lundi 9 octobre 2023

Un tweet de trop (sur la disparition d’une espèce)

 


 


Il y a un animal dont je regrette la disparition. C’est le petit oiseau de Twitter.  Je n’ai jamais su utiliser convenablement  ce « service de microblogging » particulièrement frugal, propice à des manières d’argumenter différentes des miennes. Mais la bestiole de l’icône était très attachante. Le nouveau symbole m’intimide. Il me fait penser à des codes secrets, à des plans militaires pour la conquête de la planète, à des bagnoles noires de ploutocrate garées sur le trottoir. Bref, je ressens dans cette substitution  des ondes mortifères*. Lugubre,  la lettre X remplace quelque chose  qui n’est plus-là.  Elle signifie :  « Circulez, il n’y a  plus rien à voir. L’oiseau est parti».

 

* C'est ma perception, bien évidemment,  et il ne faut pas me prendre au sérieux. D'autres trouveront dans ce changement de logo quelque chose de dynamique, novateur, captivant etc.

samedi 7 octobre 2023

L’ornithophobie d'Yves Klein

« Alors que j’étais encore un adolescent, en 1946, j’allai signer mon nom de l’autre côté du ciel durant un fantastique voyage « réalistico-imaginaire ». Ce jour-là, alors que j’étais étendu sur la plage de Nice, je me mis à éprouver de la haine pour les oiseaux qui volaient de-ci, de-là, dans mon beau ciel bleu sans nuage, parce qu’ils essayaient de faire des trous dans la plus belle et la plus grande de mes œuvres. Il faut détruire les oiseaux jusqu’au dernier. »*

Vraiment un drôle de type, ce Klein. Un cancre charmant. J’aurais bien aimé, je ne dirais pas le rencontrer (je n'aurais rien eu de fabuleux à lui raconter et ça m'aurait embarrassé), mais être assis dans une table à côté de la sienne, dans un restaurant niçois,  et écouter en cachette ses élucubrations. J’ai bien connu son sosie (dont la ressemblance n'était pas que physique), qui nourrissait pour lui une admiration sans bornes.

P.S. Kafka non plus n’aimait pas trop les oiseaux. Leur chant insistant  le perturbait.


*Yves Klein, « Manifeste de l’hôtel Chelsea, New York, 1961 » , sur www.yvesklein.com, 1961

jeudi 5 octobre 2023

Encore sur les chiens de la villa de Maser


 


Il faut dire que dans la villa palladienne de Maser le rapport aux chiens est assez particulier. Il est courant que, dans les grandes propriétés, on utilise des chiens au tempérament agressif* pour inviter les inconnus à ne pas entrer. Ici  - et le panneau n'est pas récent -, on invite les inconnus à ne pas laisser sortir les chiens.

* On serait tenté de qualifier ce tempérament de fascistoïde, mais on se tromperait.

mardi 3 octobre 2023

Le mystère des chiens de la villa de Maser




Lorsqu’on visite la villa palladienne de Maser, dans la campagne de Trévise, on est accueilli par trois petits chiens pas redoutables du tout. Ils restent-là à prendre le soleil, sans rien dire.  Vous leur faites signe : « Ah que tu es sympathique ». Ils s’en fichent éperdument. L’intérieur de la villa est tout aussi solaire et proportionné que la façade extérieure. Il faut chausser  des pantoufles, pour ne pas abimer le sol*.  Rendu ridicule par ces charentaises dignes d'une pièce de la Commedia dell'Arte, on patine comme on peut  dans les quelques pièces ouvertes au public (pas nombreuses, pour être franc). Dans la salle dite du chien (elle s’appelle également  la Stanza della Sacra Famiglia con santa Caterina) je tombe sur le même chien qui nous a snobés à l’entrée, mais peint par le Véronèse. En quittant la villa je demande à la dame de la réception : « Vous connaissez  la race des petits chiens là-dehors? Ils ressemblent terriblement aux chiens de la fresque ». « Ce sont des bâtards. Leurs parents sont arrivés ici il y a quelques temps. On les a gardés ».  Je sors perplexe : ou elle m’a menti, ou il  s’agit d’un cas de  métempsychose.

* On nomme d'ailleurs Palladiennes ce genre de surfaces obtenues par l'agglomération de marbres précieux.