jeudi 30 septembre 2021

J’ai vu un sauvage et on a communiqué (un dauphin au port de commerce)

 


 

Brest. Je me promène distraitement au port de commerce et tout à coup je tombe sur un dauphin. Je ne suis pas le seul à l’avoir repéré. Je découvre qu'ici tout le monde le connait. Les gens sont contents.  Et moi aussi.  Je pense : les bêtes sauvages chez nous, nous chez les bêtes sauvages …  c’est l’abolition des frontières,  la remise en cause des catégories … c’est la plénitude, la fête perpétuelle. … l’autre c’est moi et moi je suis l’autre … c'est la fin des différences ... le joyeux bordel*. Pendant que je souris au dauphin en lui disant "Ciao bello" je me figure en détail ce monde amélioré.

Je repars avec le sentiment que, finalement,  lorsque les animaux sauvages étaient  vraiment sauvages j’étais encore plus content.

 

* C’est grossier, je sais, mais je reprends fidèlement les mots de mon informateur.

mardi 28 septembre 2021

La partition des hirondelles


 


Les hirondelles préparent leur départ.  C'est un lieu commun, je sais, mais ça fait penser à une partition musicale.

dimanche 26 septembre 2021

Punition exemplaire d’un patou?


Environs de Gap aux temps où loups n'y étaient pas.

« Région de Gap : un chien de berger découvert pendu devant la mairie d’une petite commune »*.

*Ce n’est pas encore le cas, mais dans le conflit  qui oppose les amis des loups, les  bergers et les randonneurs, ça ne devrait pas tarder.

vendredi 24 septembre 2021

La faune sauvage et ses protecteurs

« Tirer sur des figurants.

D’où l’égarement de l’ami de la faune africaine. Il commence par accuser le chasseur d’avoir éliminé un rare représentant d’une espèce en voie de disparition. Il finit par admettre que la reproduction de ces « fauves d’appartement », ces fauves de « cour de récré », fait partie d’un projet touristico-cynégétique. Ça casse le rêve. Ça oblige l’amateur de bêtes sauvages à reconnaître que lui aussi, pour réaliser ses conquêtes photographiques, pour prendre en photo ces « beautés », a dû payer leurs protecteurs. Ça l’oblige à reconnaître que si le safari n’est plus ce qu’il était c’est que les fauves ne sont plus des vrais fauves, que la frontière entre le domestique et le sauvage n’est qu’une construction symbolique  et que, à l’époque des drones, des caméras de surveillance et des pièges vidéo, le proche et le lointain ne sont plus que des conventions ».

C’est la conclusions de mon article « Le safari n’est plus ce qu’il était », publié dans l’ouvrage  Safaris & Selfies, (Michèle Cros, Benjamin Frerot, Marc Girard et Gaspard Renault éds.), Paris, l’Harmattan, 2021

mercredi 22 septembre 2021

La conscience des plantes ? Un complot carniste

 

Plante carnivore exclue de la diète végane

 

Les extrémistes véganes, je lis dans le Corriere della Sera d’aujourd’hui, s'en sont pris au biologiste Stefano Mancuso accusé d’attribuer aux plantes une sorte de conscience. Derrière sa théorie, selon eux,  se cacherait un complot des lobbies de la viande pour criminaliser le végétalisme.  Interpelé en public, Mancuso a souri, les véganes se sont fâchés.

lundi 20 septembre 2021

L’effet Twitter. Histoire d’un sevrage

 

Depuis un moment, pour rester informé sur la question animale, je me suis abonné au compte twitter d’une vingtaine d’associations  (L214, PETA, la fondation Brigitte Bardot etc.)*. Submergé par les tweets, j’ai fini par oublier que leur fréquence, loin d’être une donnée statistique,  était la conséquence de mes abonnements. J’ai ainsi commencé à voir des antispécistes et autres bienfaiteurs partout. La chose me paraissait assez inquiétante pour mériter mes vives réactions, oscillant entre le pittoresque et le paranoïaque.

Il s'avère que pendant l’été, par paresse, j’ai négligé les réseaux sociaux. Petit à petit, le monde est redevenu tel que je le connaissais, avec ses vendeurs de chaussures en cuir, ses traiteurs, ses charcutiers … Au beau milieu de la France, en rentrant, je me suis arrêté dans un restaurant routier. Ils servaient de la langue de bœuf. Tout le monde trouvait la chose normale. Moi aussi.

 

* Je le suis encore.

samedi 18 septembre 2021

Touche pas à mon molosse


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En m’éloignant de la  Place Wilson pour rejoindre rue de Siam j’entends des cris et des aboiements furieux. Je m’arrête et je vais voir*. Un molossoïde blanc trottine serein, comme s’il n’était au courant de rien. Il est suivi par sa maîtresse qui, en revanche, est très agitée. Elle a l’air soigné. Elle se retourne vers un groupe de punks à chien.  « J’hallucine », profère-t-elle sur un ton théâtral. Lui ai-je aussi entendu murmurer « mais c’est un chien » ? En tout cas, elle est indignée. Elle disparaît vers rue Jean Macé en s'exclamant, pour que les témoins l’entendent bien, « Je rêve, je rêve … ».  Je cherche à reconstituer la scène.

 

Hypothèse numéro 1 : le molosse a approché gentiment les chiens des punks à chien. Ces derniers l’ont agressé et le molosse, pour faire de la peine, a émis toute une série de gémissements de petit chien (je les ai bien entendus).

 

Hypothèse numéro 2 : Le molosse a foncé sur les chiens des punks à chien qui ont crié de peur (ou à cause de quelques morsures de faible entité). D’un geste protecteur et courageux un punk à chien a fait comprendre au molosse qu’il valait mieux chercher la bagarre ailleurs.

Ces deux hypothèses sont peu vraisemblables, je le reconnais. Et notamment la première.

 

*Pour quelle raison ? Curiosité morbide, je crois.

jeudi 16 septembre 2021

Du perspectivisme chez les oiseaux : les humains/machine.

 
Paysage nocturne avec Maurice
 
Lorsqu’on évoque la question animale on adore citer la théorie des « animaux-machine »  de Descartes et Malebranche. On en parle volontiers parce qu’elle permet de montrer à quel point les philosophes, cloîtrés dans leur tour d’ivoire,  peuvent être à l’ouest. Elle permet aussi de laisser croire  que nous connaissons l’histoire de la philosophie, ce qui dans la plupart des cas,  et notamment le mien, est loin d’être vrai. Descartes et Malebranche auraient déclaré que les animaux font semblant de souffrir mais qu'en réalité ils ne souffrent pas, car ils sont des automates*.

De retour à Brest j’approche de la fenêtre. Maurice arrive. Pas un seul geste pour exprimer sa joie de me revoir. Nous sommes loin d’Argos, le chien d’Ulysse. Nous sommes loin  de Stasi,  la chienne de Konrad Lorenz**. J’ouvre la fenêtre et je lui passe un morceau de pain. Il l’avale d’un mouvement sec et presque mécanique. Je lui en livre un deuxième. Pareil. Il fait le plein et il s’en va. 

Je pense qu’il me prend pour un automate. Ou, plus précisément, pour un distributeur automatique.

 

*Ils n’ont pas dit exactement ça, je le  sais, mais on a pris l’habitude de faire comme s’ils l’avaient dit. 

** D'une exubérance  excessive que je qualifierais de latine, si je ne savais que c'était une bergère allemande.

mardi 14 septembre 2021

L’inquiétante étrangeté 30. Épilogue : à qui appartiennent les jardins?

 
Merle qui réapparaît cycliquement sur le laurier

« Madame, le vôtre n’est pas un jardin, c’est un catalogue de pépinière». Ma mère a souri et  retenu la remarque. Par la suite, lorsqu’elle était de bonne humeur, en regardant par la fenêtre elle déclamait sur un ton philosophique : « Le nôtre, n’est pas un jardin, c’est un catalogue ». C’était bien la réalité, et pas que la sienne : les démiurges, dans leurs microcosmes, voudraient concentrer l’univers tout entier.

Il y a encore beaucoup de plantes dont j'aimerais raconter l’histoire, mais les vacances sont finies. Je regarde à mon tour par la fenêtre et je m’interroge, allez savoir pourquoi, sur la propriété morale des jardins. À qui appartiennent ces annexes vertes des maisons que nous entretenons avec une ferveur qui frôle parfois le religieux? Une réponse me vient à l’esprit. Ils appartiennent à ceux qui peuvent en parler, à ceux qui les ont conçus, façonnés, vécus. C’est comme pour les pianos qui appartiennent, sur le plan moral, à ceux qui en ont joué. 

J’ai une bonne nouvelle. Tout récemment, le geai a été aperçu sur le bouleau en compagnie d’une geai (un peu plus petite que lui mais identique). Le couple, vraisemblablement, est parti nidifier dans les parages. On sera de bons voisins. Et le merle est revenu. Il s’exhibe tous les matins à sept heures pile sur les branches du laurier. Après il a faim. Résultat : il n'y a plus une seule baie dans la vigne archétypale. Le chat noir et blanc du voisin est également revenu.

Le merle, le chat et le raisin, avec les autres protagonistes de cette divagation estivale,  forment un collectif dynamique et varié. Eux ils restent ici, moi je pars. On va voir.

dimanche 12 septembre 2021

L’inquiétante étrangeté 29. L’autochtonie en général

Diego Velasquez (1599-1660). Paysans des Préalpes vénitiennes célébrant l'ancestralité du vin Clinton

Quelques derniers mots sur la vigne archétypale.  Après vérification, elle n’était pas si archétypale que je le croyais. Et encore moins autochtone. Son ancestralité, pour reprendre l’heureuse formule d’Eric Hobsbawm et Terence Granger*, constituait un bel exemple d’invention de la tradition. Rien d’étonnant. Ici, dans les Alpes, on est accoutumé aux traditions inventées. Le vin des ancêtres, celui qui laisse sa marque rouge sur les verres vides, s’appelle Clinton (l’accent sur la dernière syllabe, typiquement vénitien, garantit son autochtonie). Dans l’imaginaire alpin ce vin « rustique », « modeste », parfaitement adapté à l’ethnostyle local, est consubstantiel à l’âme du montagnard. Il réconforte depuis la nuit des temps son corps et son esprit. 

Or, il suffit de songer au mot « Clinton »  avec un peu de recul pour saisir son ascendance transatlantique. Originaire de l'État de New York,  le Clinton fait partie de ces cépages américains introduits en Europe  au milieu du XIXème siècle, lorsque la phylloxera avait anéanti les variétés indigènes. Et pour le Baco c’est à peu près pareil. Obtenu à la Belle époque par le landais François Baco en croisant le cépage Folle-Blanche avec  Vitis riparia**, ce raisin est tout aussi typiquement alpin que le couscous.

Mais peu importe : il symbolise bien l’autochtonie (d'ici et d'ailleurs, l’autochtonie en général).  C’est tout ce qu’on lui demande.

* Eric Hobsbawm et Terence Granger ed. (1983). The Invention of Tradition. Cambridge University Press.

** Tiens, un autre François. Quant à Baco, ses liens de parenté  avec Bacchus sautent aux yeux.

 

 

vendredi 10 septembre 2021

L'inquiétante étrangêté 28. Tropismes


Les anthropologues du XIXème siècle donnaient beaucoup d’importance à la question des origines. Aujourd’hui ce n’est plus le cas. Inutile de s’interroger sur l’origine d’un récit mythique, nous ont appris Marcel Mauss et Claude Lévi-Strauss. Ce qui compte, dans le mythe,  sont ses emplois contextuels, sa structure, ses liens avec l’ensemble dont il fait partie.

Sans trop m’interroger sur l’origine de la vigne mythique qui poussait spontanément dans le fond du jardin, j’étais néanmoins heureux de connaître son identité. Il s’agissait du cépage Baco, le bon vieux Baco que les campagnards des Préalpes de Vénétie ont toujours utilisé pour produire leur piquette très proche d’une potion magique.  Lorsque François, un vieux monsieur qui habitait dans une maison rurale au fond de la Bretagne, m’a donné un pied de sa vigne  en signe d’amitié, j’étais touché et hésitant à la fois : « En France – me disais-je – il existe environ 6.000 cépages différents. Que vais-je planter ? Une nouvelle peste végétale qui déploiera ses tentacules en profitant du soleil méditerranéen ?  Comment vont cohabiter du raisin celte et du raisin latin ? ». Heureusement tout s’est bien passé. Le nouveau plan s’est installé sur les tringles sans gêner la vigne autochtone.    En transmettant la bonne nouvelle à François je lui ai demandé : « A propos, François, tu connais le nom du cépage ?». « Bien sûr, c’est du Baco ».  

C’est comme pour l’if censé pousser dans le jardin indépendamment de nos projets. La présence du  Baco à cet endroit, tout aussi « nécessaire » était inscrite dans un plan transcendant.

mercredi 8 septembre 2021

L'inquiétante étrangeté 27. J'envie, donc je suis.

 

 Vigne vierge en train d’étrangler un jeune noyer

Est-ce parce que les espèces locales revenaient à la mode? Est-ce pour prolonger la présence des bouleaux que j'avais plantés avec mon frère? Toujours est-il que j’ai décidé de me débarrasser de  Parthenocissus quinquefolia. Et c’est là que j’ai découvert son véritable profil. Je résumerai mes sentiments par la formule : « Nourrir un serpent dans son sein ». L'expansionnisme de cette herbe grimpante  mettait en danger l'ordre du jardin*, il fallait intervenir. Cherchant les outils pour l'éradiquer je bafouillais : « Mais comment … on t’a voulue, on t’a protégée, on t’a encouragée et maintenant tu cherches à tout recouvrir, à tout étouffer ?  Tu es jalouse de l’autre vigne? Tu envie le bouleau parce qu'il est un bouleau, le noyer parce qu'il est un noyer et les pâquerettes parce qu'elles sont des pâquerettes? Tu veux effacer toute trace de notre collectif, gommer les souvenirs, les différences qui singularisent, sous ta nappe de feuilles rougeâtres ?** Elle m’a répondu, j’en suis presque sûr : « Tu l'as dit ! C’est dans ma nature ! ».

La vigne vierge, en fait,  était une Hydre. J’avais beau arracher scrupuleusement ses longues racines, il en restait toujours quelques fragments. Je retrouvais le jardin après des mois d'absence  et les fragments, entre temps,  avaient germé. Des jets flambant neuf sortaient de terre par dizaines comme des diables en boîte : « Eh eh eh,  on t’a eu », « Ah ah ah, nous sommes encore là ». 

Accrochée à la pergola, désormais, il n’y a que la vigne archétypale accompagnée par un pied de vigne d'origine française (la tradition, d'accord, mais il faut savoir innover). Je pense que si, pour l'instant,  j’ai gagné la bataille, c’est moins par ma ténacité que par mon regard glaçant qui, comme celui de l’Hydre,  était devenu insoutenable. 

 

* Sauver la mémoire du jardin revient à assurer la permanence des entités visibles et invisibles qui l'animent.

** C’est dire si nos anthropomorphisations peuvent être ridicules.

lundi 6 septembre 2021

L'inquiétante étrangeté 26. La vigne archétypale.

 

 

Dans un premier temps, je dois avouer que nous avons eu tendance à snober les fruits de la vigne archétypale qui, au fond du jardin, perpétuait son désir d’être là sans gêner personne. On les trouvait plutôt âpres. Dans chaque grappe, par surcroit, les raisins ne murissaient pas simultanément, preuve évidente de leur archaïsme*. Nous avons donc accepté sans problème que la vigne vierge s’installe dans la tonnelle à côté de sa cousine. Leur fusion nous attendrissait.  C’était sublime et kitch à la fois, en automne,  de contempler le rouge vif de leurs feuilles rivalisant avec le pourpre du coucher de soleil**.

La vite americana se portait tellement bien que nous avons fini par oublier non seulement la saveur vintage des fruits de la vigne autochtone, mais également son existence.  La variété transatlantique, dans sa luxuriance, avait crée une annexe dans le gazon et commençait à embellir/occulter, avec ses tentacules audacieux, ma rangée de bouleaux ***.

 

* Dans le monde pré-logique des vignes archétypales, comme le dirait Lévy-Bruhl, on peut être mûr et pas mûr à la fois.

** C’est du lyrisme pompier. J’assume.

*** Combien de bouleaux faut-il pour faire une rangée?

samedi 4 septembre 2021

L'inquiétante étrangeté 25. La vigne vierge

 

 

Certains Golems se développent verticalement, d’autres horizontalement. D’autres encore, sont à l'aise partout. J’ai toujours été fasciné par les maisons drapées d'un rideau de vigne vierge*. Je les imagine habitées par des gens civilisés, comme Rudyard Kipling ou Jane Birkin. Des gens polis,  mais qui n’ont pas renoncé à leur côté sauvage. Et je songe à ces heureux propriétaires comme s’ils étaient recouverts eux aussi de verdure :   des Feuillus, des Jack in the Green **  assis dans un décor victorien devant une tasse de Darjeeling. Des sauvageons raffinés. Des oxymores vivants. 

C’est donc avec entrain que j’ai planté de prometteuses pousses de Vite americana pour dissimuler un muret peu bucolique.   Malgré son nom trompeur (Parthenos = vierge) Parthenocissus quinquefolia est très prolifique***.  Les pousses ont maintenu leur promesse. Elles ont vite recouvert le muret en béton et caché pudiquement sa modernité.  Le problème est que, là où je les avais plantées, surgissait déjà un pied de vigne qui n’était pas vierge du tout.  C’était la vigne archétypale, celle des ancêtres de nos ancêtres. Elle règnait sur les lieux  bien avant notre arrivée.

 

* Jean Nouvel n’a rien inventé, Christo non plus (je plaisante, j'ai le plus grand respect pour l'architecture et l'art contemporains).

** Personnages du folklore européen revêtus de feuilles.

*** Le botaniste scrupuleux me rappellera la notion de « parthénogénèse »

 

jeudi 2 septembre 2021

L’inquiétante étrangeté 24. Golems

 


 

Paul Wegener et Carl Boese,  Le Golem (1920), (Der Golem : Wie er in die Welt kam)

 

En se développant, le Golem dépasse son créateur (au sens propre et figuré) et finit par s’autonomiser. Tout jardinier a son Golem. Tout démiurge accueille dans son jardin des créatures de la taille d’une cigarette  qui grandissent de façon inattendue et échappent à son contrôle. C’est le cas de mon if. Il a déjà dévoré deux buissons et commence à pomper l’air au noyer novice qui a remplacé le vieux. Et ce n'est qu'un début. D’ici trois mille ans, dans le jardin,  il aura tout incorporé ou presque. Pour l'instant, je préfère porter mon attention sur la joie qu'il manifeste d'être avec nous.