mardi 29 mars 2016

Moins de nés = moins de morts


Huile de Philippe-Léon Couturier (1823-1901) intitulée "Animaux qui doivent leur existence au fait qu'ils seront mangés".


levage. Mot masculin. Production et entretien des animaux domestiques ou utiles".

Selon la Lav (Ligue contre la vivisection), si chaque Italien mangeait végétarien une fois par semaine on épargnerait la vie de 12 millions d'animaux.

Les éleveurs réduiraient alors leur production en conséquence et, tous les ans,  12 millions d'animaux ne verraient pas le jour.


Il est vrai que vivre dans une cage en attendant d'être mangé ne doit pas être merveilleux et que,  dans ces conditions, mieux vaut ne jamais avoir existé.

samedi 26 mars 2016

Bientôt Pâques.





Frères van Eyck  L'agneau mystique


Hier j'ai vu des agneaux.  Ils sont venus vers moi comme si j'étais leur copain,  sans imaginer qu'ils approchaient du grand méchant loup. Face à leur innocence patente, je me suis dit que les explications alimentaires basées sur la  "nature humaine" (nous sommes des prédateurs ...) ou sur la culture (tradition, gastronomie ...) ne sont au fond que des prétextes pour  justifier notre voracité. En même temps, j'ai pensé  au caractère hypocrite et décadent d'une société qui, tout en restant structurellement "carnivore" (tout en se fondant sur l'exploitation directe ou indirecte des animaux) n'est  plus capable d'assumer  ses responsabilités morales.

Il ne s'agissait pas d'un argument valable, bien entendu, juste d'un vulgaire prétexte pour continuer à manger des agneaux.


Deux agneaux en mars 2016




mercredi 23 mars 2016

Si le Paradis existe




Porte mystérieuse 

Si le Paradis existe - je me répète - je serai heureux d'y  retrouver mes chiens, mes chats et même un certain chardonneret mort prématurément, on n'a jamais compris comment. Et il y aura sans doute Madame Dal Fabbro, qui pour mettre toutes les chances de son côté se rendait à Lourdes une fois par an. Et Monsignor Collavo qui localisait gratuitement les noyés au fond du lac avec  sa pendule en orEt le vieux Toni Longo qui après avoir bu quelques gamelle de  merlot (ou c'était peut-être du clinton?) lévitait béat sur ses champs de trèfle.  Je rencontrerai  aussi Oussama Ben Laden, Ahmed Merah et les frères Kouachi.  Ils me diront, rayonnants : "Alors, espèce d'incrédule, t'as vu que le Paradis existe pour de vrai?".

lundi 21 mars 2016

Italianité et génétique



Italiens authentiques dans la région de Florence (débuts des années 1900)

Il faut que j'explique le titre de mon  dernier billet. Je faisais allusion a une chanson humoristique (je suppose) du chanteur italo-belge Claude Barzotti. Je l'ai découverte avec stupéfaction en débarquant en France. Barzotti chante "Je suis rital et je le reste et dans le verbe et dans le geste" en affirmant par là, comme le faisait le célèbre géographe Paul Vidal de la Blache, que "ce que des siècles lointains ont déposé en nous" persiste en dépit des brassages culturels et des croisements ethniques*. A la même époque  un certain Toto Cutugno chantait "Lasciatemi cantare con la chitarra in mano ... lasciatemi cantare, perché ne sono fiero, io sono l'Italiano l'Italiano vero" (Laissez-moi chanter, la guitare à la main ... laissez moi chanter, parce que j'en suis fier, je suis l'Italien, l'Italien vrai".  

Oui, parce qu'il existe deux catégories d'Italiens : les "vrais" et les "faux".   Comment identifier les vrais? Par l'observation directe. On leur passe une guitare, on attend un moment  et, par atavisme, ils se mettront à chanter.

*P. Vidal de la Blache, Principes de Géographie Humaine, Paris, Armand Colin, 1929 p. 

samedi 19 mars 2016

Je suis prédateur et je le reste (dans le verbe et dans le geste)


Le sentiment de la nature chez Rousseau (le Douanier)

En Italie on dit : "Il lupo perde il pelo ma non il vizio" (Le loup perd son poil mais pas son vice). Les Français disent : "Chassez le naturel, il revient au galop". Dans les deux cas il est question d'instinct, de nature. Sur le moment je ne saurais pas dire si la pulsion prédatrice fait partie de la nature humaine (il faudrait que j'y réfléchisse pendant quelques minutes pour ne pas dire des bêtises), mais les résultats du dernier Oasis Photocontest, sorte de Prix Oscar de la photo naturaliste, semble bien aller dans ce sens.   Un jury international composé d'éminents spécialistes à trié 25.OOO images. Il y avait donc de quoi choisir. Le gagnant absolu, l'espagnol Felipe Foncueva, a obtenu le  Swarovski Oasis Photographer 2015, avec l'image d'un oiseau marin capturant un poisson. L'italien Pierluigi Rizzato, a gagné le Best Italian Oasis Photographer 2015 en immortalisant une lionne qui poursuit une gazelle.   Le prix Oasis Magazine Photographer 2015 a été décerné à Stefano Quirini pour son cliché représentant un balbuzard pêcheur, épouvanté par un canard, qui laisse tomber sa proie décapitée.

Bref, l'homme contemporain n'aime pas trop la chasse, il reste juste  un peu voyeur sur les bords.


Les photos, cela dit, sont remarquables. Cf. l'article de La Repubblica: http://www.repubblica.it/ambiente/2016/03/17/foto/a_due_italiani_gli_oscar_della_fotografia_naturalistica_ecco_gli_scatti_piu_belli_del_2015-135711545/1/?ref=HRESS-45#1

mercredi 16 mars 2016

Pour une chasse éthique (et pour en finir avec Donald Trump et sa progéniture).



Dangereux braconnier Playmobil

Le terme "braconnier" fonctionne comme les termes "bandit" ou "terroriste". Neutre, au départ, et purement descriptif  ("le braconnier  est celui qui pratique la chasse illégale") il assume volontiers des connotations passionnelles ("le braconnier est celui qui chasse, alors que moi je suis contre la chasse ..."). C'est ainsi que le dentiste Walter Parker (le tueur du lion Cecil) et, plus récemment, les deux fils de Donald Trump ont été qualifiés par les médias de "braconniers" même si, vraisemblablement, ils disposaient d'une autorisation pour abattre leurs proies*. La distinction entre chasseur et braconnier reste toutefois déterminante. Il y a quelques jours deux chasseurs professionnels de Padoue, père et fils, ont été tués en Zimbabwe "parce qu'ils ont été pris pour des braconniers".

Tragique quiproquo. Tout le monde sait qu'on n'a pas le droit de tirer sur des chasseurs. Tandis que sur les braconniers, bien entendu, on peut tirer sans problème.


*Ce qui ne les rend pas forcément plus sympathiques.

samedi 12 mars 2016

La maison et l'oiseau


Dessin énigmatique (Coll. Sergio Dalla Bernadina)


J'ai trouvé ce dessin :  un oiseau farfelu, des nuages zoomorphes, une maison en ruine. J'aimerais bien que l'on m'aide  à l'interpréter voire, en partant de ces symboles qui font penser aux images des tarots,  que l'on me suggère une histoire, un scénario.

mardi 8 mars 2016

Faut-il inhumer les animaux naturalisés?



Goniomètre crânien permettant de prouver que les Auvergnats, contrairement aux Néo-Calédoniens,  "ont l'angle pariétal presque nul et parfois négatif". 


On  connait Cesare Lombroso, fondateur de l'école italienne de criminologie (l'instinct criminel est héréditaire, des indices physionomiques permettent de le déceler).   Tous les ans, animés par des raisons strictement scientifiques,  des milliers de visiteurs arpentent les salles du musée turinois consacré à Lombroso pour admirer sa collection de crânes,  de têtes naturalisées, de cerveaux sous formol et autres  préparations anatomique (que ne ferait-on pas pour amour de la science).  Récemment, après la  polémique ayant mené à l'enterrement de Saartjie Baartman, la "Venus Hottentote", le comité No Lombroso demande la fermeture du musée*.

Cela se comprend, l'installation des morts dans un cadre profane les prive du traitement funéraire auquel ils auraient droit (même si, de leur vivant, ils ont été des égorgeurs patentés ou des violeurs compulsifs). De plus, on sait que les défunts sans sépulture, condamnés à une mort perpétuelle, errent dans le monde désireux de se venger.

Aujourd'hui, dans la mesure où les bêtes font l'objet d'une réhabilitation, on pourrait pousser cette requête encore plus loin. Il ne serait pas étonnant de voir naître une nouvelle association (le comité No Leroi-Gourhan, par exemple), sommant le Muséum national d'Histoire naturelle d'enterrer tous les hôtes de sa Galerie d'Anatomie comparée afin de leur assurer l'accès au Paradis.  Ne voit-on pas se multiplier des cimetières pour les animaux?


* Le cas de Saartjie Baartman est une perle de l'histoire coloniale. Née en 1789, rebaptisée la  "Venus Hottentote" par ses "montreurs",  cette femme sud-africaine aux traits particulièrement prononcés (les hanches, les fesses, les organes sexuels protubérants)  fut exhibée comme une bête de cirque dans plusieurs pays européens (Angleterre, Hollande, France).  Le moulage de son corps et son  squelette ont été exposés dans la galerie d'anthropologie physique du Musée de l'Homme à Paris jusqu'en 1974. En 2002, la dépouille de Saartjie Baartman a été rendue à l'Afrique du Sud qui a organisé ses funérailles.

samedi 5 mars 2016

Qu'est-ce que c'est que ce cirque?




Vieux réflexe esclavagiste? Spectacle forain qui ne dit pas son nom? En Afrique du Sud (je parle en ami des animaux) on a trouvé un nouveau moyen pour exploiter les éléphants : on épargne leurs défenses mais, en échange,  on leur fait presser du raisin. Le vin n'est pas mauvais. Légèrement trop sucré, peut-être.

Sur l'exploitation des animaux et sa juste condamnation je renvoie à l'ouvrage de Florence Burgat, La protection de l'animal, Paris, PUF, coll. « Que Sais-je ? » (n°3147), mars 1997.

jeudi 3 mars 2016

L'avenir du pigeon (et le nôtre)



Pigeon en danger en passe d'être sauvé par un membre de la Ligue pour la protection des oiseaux (hors champ).


Le chef de cuisine Carlo Cracco a récemment présenté dans une émission de télé  sa recette pour bien accommoder le pigeon. En jouant sur la confusion entre pigeon ramier et pigeon d'élevage les antispécistes italiens, plus impulsifs peut-être que leurs homologues français (ou "plus superficiels", comme l'auraient dit les frères Goncourt  de retour de leur voyage en Italie), ont porté plainte.


Parfois je me demande quelle forme prendrait  le monde s'il était dirigé par des antispécistes. 

mardi 1 mars 2016

Bonjour tristesse 2



Festival de Sanremo. Le chanteur mélodique Claudio Villa interprétant Buongiorno tristezza

L'œuvre "Bonjour tristesse" de Gloria Friedmann fait clairement allusion à un célèbre roman de Françoise Sagan. Je n'ai jamais réussi à comprendre si c'est une coïncidence ou si les auteurs de la chanson  Buongiorno tristezza, qui a gagné le festival de Sanremo en 1955, connaissaient le roman de Sagan, qui est de 1954.   En tous cas, du point de vue du message, la distance entre le cheval de l'artiste allemande et la chanson interprétée par Claudio Villa et Tullio Pane est abyssale.