mercredi 17 février 2016

Drôles de trophées


 Cliché de Sergio Dalla Bernardina
 

"Pourquoi devrais-je accrocher des morceaux de cadavre à la maison?",  m'a demandé un chasseur de l'arrière-pays corse qui, en dépit de sa réputation,  n'avait pas de trophées à me montrer*. On peut comprendre sa réticence : la conservation  des restes du gibier présente en effet des aspects funéraires. Inversement, on pourrait dire que la mise en esthétique des restes des  défunts (la fétichisation de leurs objets personnels, l'exposition de leurs portraits retouchés et embellis comme on le fait pour les trophées) a quelque chose de cynégétique.



Tout récemment on a appris la disparition de Renato Bialetti, inventeur d'une célèbre cafetière (la Moka Bialetti) qui a pas mal contribué à la diffusion du  stéréotype de l'italien moustachu avec sa tasse de caffè ristretto  perpétuellement à la main.


Ses cendres, nous apprend la presse,  on été recueillies dans une moka Bialetti grand format. Où sera déposée la relique? Au cimetière, ce qui est tout à fait normal. Mais en Italie, si on y tient, on peut garder ce genre de  souvenirs chez soi. On peut installer le grand-père sur la commode,  à côté de ses coupes et de ses médailles, entouré par des têtes de chevreuil naturalisées.   

* J'ai un doute, il a probablement dit "un morceau de charogne", mais le concept ne change pas.

Pour plus d'informations et quelques images je renvoie à l'article de Elisa Sola publié hier dans le Corriere Della Sera online

 

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