samedi 7 octobre 2023

L’ornithophobie d'Yves Klein

« Alors que j’étais encore un adolescent, en 1946, j’allai signer mon nom de l’autre côté du ciel durant un fantastique voyage « réalistico-imaginaire ». Ce jour-là, alors que j’étais étendu sur la plage de Nice, je me mis à éprouver de la haine pour les oiseaux qui volaient de-ci, de-là, dans mon beau ciel bleu sans nuage, parce qu’ils essayaient de faire des trous dans la plus belle et la plus grande de mes œuvres. Il faut détruire les oiseaux jusqu’au dernier. »*

Vraiment un drôle de type, ce Klein. Un cancre charmant. J’aurais bien aimé, je ne dirais pas le rencontrer (je n'aurais rien eu de fabuleux à lui raconter et ça m'aurait embarrassé), mais être assis dans une table à côté de la sienne, dans un restaurant niçois,  et écouter en cachette ses élucubrations. J’ai bien connu son sosie (dont la ressemblance n'était pas que physique), qui nourrissait pour lui une admiration sans bornes.

P.S. Kafka non plus n’aimait pas trop les oiseaux. Leur chant insistant  le perturbait.


*Yves Klein, « Manifeste de l’hôtel Chelsea, New York, 1961 » , sur www.yvesklein.com, 1961

1 commentaire:

  1. Il me semble qu’on oublie trop souvent ceci à propos du bleu Klein : « ill associe le bleu outremer synthétique à un liant choisi avec l'aide du marchand de couleurs Édouard Adam ». Le bleu Klein ne serait peut-être resté que le bleu du ciel…
    Nicole Juin

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