mercredi 31 août 2016

Vie à la campagne (Wagner et la bécasse)


Prédateur ailé avec bécasse

Que voulait illustrer l'auteur de cette couverture? Le cliché est classique, certes. Dans la rhétorique de l'époque il symbolise le caractère nocif du "prédateur ailé", antagoniste du chasseur et ennemi du paysan. Des plumes et quelques plomb dans l'air laissent entendre que le chasseur aura bientôt une bécasse à manger et un rapace à empailler. Mais on croirait apercevoir  un message latent (un présage, peut-être?).   La revue date du premier septembre 1939, jour du début de la seconde  guerre mondiale.   Le rapace pourrait bien représenter l'Allemagne, la bécasse la Pologne, et le chasseur, qui reste hors champ, la France. 

L'hypothèse que la bécasse puisse représenter la France me paraît irrespectueuse.


Même si cela n'a rien à voir j'en profite pour évoquer cette boutade de Woody Allen qui m'a toujours fait rire : " Quand j'écoute trop Wagner, j'ai envie d'envahir la Pologne".

3 commentaires:

  1. J'ai mieux regardé l'illustration. Les plombs sont en fait des petites taches de crasse. Les plumes appartiennent à la bécasse. Pas de chasseur justicier (sorte de "deus ex machina" sanctionnant les pillards) hors champ. La date, vraisemblablement, n'est qu'une coïncidence. Bref, j'ai fantasmé.

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  2. Pour le chasseur, vous vous êtes certes clairement trompé. Pour le reste, je ne suis pas sûr que ce soit si déplacé que ça. On a cette serre au milieu de l'image (pas le milieu exact mais entre les deux oiseaux, là où le regard se concentre à cause la quantité de détail). Elle donne à mon goût une image de malfaisance, de voracité. L'Allemagne est souvent associée à un rapace du fait de ses armoiries. Le dessinateur a forcément le contexte politique en tête quand il dessine, même s'il ne cherche pas forcément à l'illustre.

    Ca me fait penser à un texte du XVe siècle que j'ai peut-être déjà cité ici, un texte de propagande (de 1420) qui commence par "Apres la destruction de Troye". Les Anglais y sont décrits ainsi : « d'une secte de gens maudite, contredisans a tout bien et a toute raison, loups ravissans, orgueil pompeux, papelars, decevans et sans conscience, tirans et persécuteurs de chrestiens, et qui boivent et transgloutissent le sang humain, ressemblant a la nature des oyseaulx de proye qui vivent de rapine et aux despens de leurs simples et débonnaires voisins ». C'est dans un article de Nicole Pons, "La propagande de guerre...", Journal des Savants, 1982.

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    1. Belle citation. Dans la propagande de guerre on est tous le rapace de quelqu'un d'autre.

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