mardi 29 juillet 2025

Sciences humaines et proxénétisme de la nature (2)

Louve philanthrope allaittant les petits d'autrui (J'ai pris cette photo à Landerneau - Fonds Léclerc, exposition Animal!?)

Je reviens sur mon dernier billet, concernant la nature sauvage et ses « proxénètes », et sur la prophétie que je formulais dans L’utopie de la nature en 1996, devenue aujourd’hui une réalité. Depuis quelque temps les photographes naturalistes professionnels et amateurs visitent frénétiquement une localité de l’Italie centrale où on a repéré une louve avec ses petits. Les responsables du PNALM  (Parc National des Abruzzes, Latium et Molise), n’aiment pas du tout cette ferveur et ont diffusé le document suivant :

« Bien que beaucoup se déclarent amoureux de la nature et profondément passionnés, nous constatons avec désarroi que, de plus en plus souvent, au moment où il faudrait vraiment le prouver, peu de personnes font le bon choix. Une fois encore, malheureusement, la course à la publication de photos sur les réseaux sociaux a commencé, souvent accompagnées de la traditionnelle mention : “Photo prise à distance pour ne pas déranger”, comme si cela suffisait à justifier leur présence.  En mettant de côté les impacts potentiels négatifs liés à la présence quotidienne de nombreuses personnes dans la zone où une louve a mis bas, et en mettant également de côté les risques potentiels d’une éventuelle accoutumance des loups à la “proximité” des êtres humains, nous sommes réellement frappés par l’absence (quasi) totale de responsabilité et d’éthique de la part de certaines personnes, locales ou non, qui semblent prêtes à tout pour “capitaliser” leurs clichés en visibilité et en likes. Une fois encore, nous nous demandons comment il est possible d’ignorer les effets négatifs de ces actions, alors que l’effet démultiplicateur des réseaux sociaux est bien connu ? Comment peut-on totalement ignorer la possibilité que la situation échappe à tout contrôle, attirant des personnes mal intentionnées ou totalement inaptes à observer la faune de manière attentive et responsable ? ».

Je tenterai de répondre à cette question dans le prochain billet.

 

2 commentaires:

  1. Vos deux derniers billets me font penser à un aphorisme d'un ami naturaliste :"Si vous aimez la nature, n'y allez pas."
    Bonne journée.

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  2. C’est bien le problème : non le savons, mais la forêt nous appelle.

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