dimanche 24 janvier 2016


Daniel Fabre Image extraite d'un entretien réalisé par Thierry Wendling le 26 avril 2013 à Paris


Je ne connaissais pas Daniel Fabre personnellement. Je l'ai vu une première fois à Aix-en Provence lorsque j'étais étudiant. Je venais de débarquer. Il portait des jeans et une belle chemise blanche à la Robespierre (il n'y avait pas que les Nouveaux philosophes, à l'époque, qui arboraient des chemises de penseur romantique). Il nous a présenté sa recherche  sur les dénicheurs d'oiseaux. Je l'ai trouvé magistral. "Ce que j'ai apprécié dans sa conférence - j'ai dit à Pietro Clemente, mon ancien directeur d'études qui était là à ce moment et qui pouvait comprendre - c'est le caractère humaniste de sa conception  du travail ethnologique : celle d'un écrivain". Personnage aux intérêts très vastes, Fabre a côtoyé de près le domaine de l'anthropologie de la nature. Il l'a fait dans une perspective que j'aime beaucoup - une anthropologie très littéraire, mais  rigoureuse,  particulièrement sensible à la dimension symbolique. Cette approche a laissé une marque importante dans l'ethnologie française, si bien qu'aujourd'hui, en citant ses travaux à côté de ceux  de Claudine Vassas, de Marlène Albert-Llorca et des autres membres de son ancien laboratoire, on parle de l' "Ecole de Toulouse". Je n'ai rien contre l'éthologie, les sciences politiques, la biologie qui s'intéressent de plus en plus, aujourd'hui,  aux questions environnementales et aux rapports homme/animal. Il n'empêche que lorsqu'il m'arrive de croiser  l'anthropologie symbolique de l'"École de Toulouse"  je me sens toujours particulièrement  à l'aise.  

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