mercredi 20 mai 2020

Le prix de l'indécence (du nouveau autour du pangolin)


Brest,  à la sortie de la Faculté de Lettres
Péremptoire, mais pourvu d’une certaine cohérence, ce message ne donne aucune envie de plaisanter. Juste pour voir l'effet, j'ai néanmoins inversé les termes du propos*. On obtient la formule : « Le problème n’est pas le capitalisme mais le pangolin ». Cela ouvre sur un autre type de vérité, d'ordre pataphysique. 
* C'est à cause de la pandémie, je crois, qui me rend inconséquent.  

5 commentaires:

  1. Serions-nous d’accord sur le caractère ubuesque de la doxa internationale ?
    « Mourir de faim ou ne pas mourir de covid19  ? » telle est la question désespérée des pères et mères de famille des régions pauvres.

    « « ... une (...) étude de l’Institut Pasteur,(...) estime que le taux de létalité du Covid-19 avoisine les 0,7 % de décès avec des écarts très importants selon les âges (de 0,001 % pour les moins de 20 ans et 10,1 % pour les plus de 80 ans)
    Ce qui expliquerait pourquoi l’Afrique ne s’en sort pas si mal, avec une population densément jeune. »*
    *lavoixdunord.fr

    L’indécence, ou la pornographie, comme vous le dites parfois, peut dévaster aussi le sens de l’humour.

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    1. Je suis d’accord avec vous (comme toujours ou presque, quand je comprends vos messages parfois un peu énigmatiques). C’est la raison pour laquelle, dans la première partie de mon billet, j’ai tenu à reconnaître la cohérence du propos, en dépit de son caractère péremptoire. Ce sur quoi je me suis permis d’ironiser n’est pas le contenu du message, mais sa forme. Une forme violente (a un interlocuteur italien je dirais « squadrista ») qui rappelle les communiqués des Années de plomb : « Nous sommes partout » « Il faudra qu’ils payent le prix de leur indécence ». La pandémie fonctionne comme une cage. La fureur idéologique aussi. On ne va pas quitter la première pour s’enfermer dans la deuxième. (Et je ne suis pas un modéré, loin de là).

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    2. Oui, c’est aussi un gros problème pour moi. Même si pour l’instant, je considère d’abord la violence qui est effectivement à l’œuvre par la sauvagerie du système. Et la violence génère la violence.
      La rhétorique de l’affiche évoque également l’ambiance radieuse de certaines réunions de sections du PC d’après guerre, où on égrenait des listes noires en cas d’invasion de la France par l’URSS.
      Cette rage, en discréditant ceux qui l’expriment, peut tellement servir la cause qu’elle est censée combattre que je la trouve suspecte, soit de collaboration, soit de prendre pour prétexte des idées généreuses à seule fin d’assouvir des pulsions de mort.

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    3. Cette affiche nous parle peut-être même d’une « führer » idéologique : « Nous sommes partout » rappelle sans doute volontairement « Je suis partout »,
      journal collaborationniste et antisémite français sous l'occupation nazie.
      Je vois qu’il existe un site « nous sommes partout.fr » , dont l’un des articles les plus lus est « Fidélité au Duce »..

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  2. Mortalité par jour (moyenne nombre de personnes):
    Faim (2015)* : 25000
    Enfance (2017)**: 17260
    Diabète*** : 5205
    covid19**** : 1772

    *Selon Martin Caparros, auteur du livre « La faim », en 2015.
    **Quelque 6,3 millions d’enfants de moins de 15 ans sont morts en 2017, la plupart de causes évitables, selon les nouvelles estimations sur la mortalité juvénile publiées par l’UNICEF,
    ***Sur santediabete.org, on peut lire que le
    diabète tue 1,9 million de personnes par an.
    ****En faisant les comptes à partir de la mi-novembre 2020.

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