« La nature se venge », elle « reprend ses droits » … Ce n’est pas de l’animisme mais presque. Dans l’Occident contemporain, personnifier la nature est juste une facilité rhétorique, on le sait*. Mais parfois, lorsqu’on lui prête des intentions comme si elle avait un point de vue, on a l’impression d’être proche du vrai.
Cortina d’Ampezzo va héberger les prochains jeux olympiques d’hiver. Pour bien préparer l’événement, les responsables locaux ont bétonné, goudronné, coupé des mélèzes centenaires, modifié le paysage. Tout autour, comme par enchantement, les Dolomites on accéléré leur effritement. Les falaises tombent, les éboulis coupent les routes : un scénario dantesque (les scénarios sont souvent dantesques, voilà un autre stéréotype. Difficile de les éviter).
* Enfin, de moins en moins. Nous tendons vers le néo-animisme, comme je cherche à le montrer dans « Nouveaux animismes. À quoi sert-il de personnifier les végétaux ? », in La langue des bois. L’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi. Paris, Muséum National d’Histoire Naturelle, 2020, p. 225-247.
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