vendredi 8 janvier 2016

Non à la chasse (mais) oui à la pêche


Famille heureuse de chez Décathlon

Michel Delpech, finalement, n'est pas si inactuel que cela. Si la pratique de la chasse est très controversée (mais l'engouement croissant pour la nature sauvage laisse entrevoir, dans certains secteurs de la société, une inversion de tendance, ne serait-ce que partielle) la pêche sportive se porte très bien. Selon la Fédération Nationale de la Pêche, "au terme de la saison 2014, la pêche associative en France a connu une hausse historique de ses effectifs de 3% par rapport à l'année précédente". On compte ainsi, sur le territoire français,  1.500.000 pêcheurs de loisir. Bref, si tirer sur les oies sauvages implique désormais une sanction morale, pécher un poisson dans le Loir et Cher (les amateurs reconnaitront dans cette formule une autre chanson de Delpech)  reste relativement légitime.


Il y a quelques jours, en sortant de chez Décathlon, je suis tombé sur une image publicitaire. On y voit une famille heureuse (car sportive). Sauf le père, tout le monde brandit une canne à pêche. L'enfant a manifestement attrapé quelque chose. Un lièvre, peut-être*.

* Je rajoute une question : pourquoi certains animaux, lors de leur mise à mort,  font plus de la peine que d'autres?

4 commentaires:

  1. C'est une question que je me pose aussi. Il semble apparemment plus facile de plonger un tourteau vivant dans une casserole d'eau bouillante (mais j'ai entendu des gens dire que la chair du crabe garde mieux sa saveur si on le met dans de l'eau froide qu'on laisse ensuite porter à ébullition) que d'égorger un mouton ou un porc dans sa cuisine. Je n'ai pas la réponse, peut-être s'identifie-t-on plus facilement aux animaux qui on le sang rouge? (Car pour ce qui est des moustiques, si e sang sur le mur est rouge c'est bien parce que c'est le nôtre...)

    RépondreSupprimer
  2. Vous avez abordé cette problématique dans d'autres posts (les 28 août et 22 septembre, si j'ai bien noté). On y lit un commentaire intéressant qui associe un bel appétit à un grand intérêt pour l'animal dégusté. Mais si on va jusqu'au bout de cette logique, on peut aboutir au cannibalisme. Dans les années 80, un japonais installé à Paris avait défrayé la chronique en ayant congelé sa maîtresse néerlandaise en plusieurs portions afin de s'en nourrir au sens propre. Le groupe "les Stranglers" en avaient fait une chanson en français : "la folie". (J'avais momentanément cessé d'écouter Michel Delpech).
    La tendance générale est plutôt de s'émouvoir du sacrifice de l'animal considéré comme proche, en gros, le mammifère, mais pas trop quand même, l'abattage industriel est un massacre très bien toléré par le public, si l'on s'en tient à sa consommation de viande. Quant aux poissons, ils ont beau être nos ancêtres, nous sommes un peu dans le refoulement. Quand j'étais enfant, on me disait avec sincérité qu'ils ne sentaient pas la déchirure d'un hameçon. D'après ce que j'ai trouvé, les premières conclusions scientifiques (controversées) affirmant la capacité du poisson à éprouver de la douleur datent de 2003. La pêche en bateau usine est plus dénoncée pour ses effets dévastateurs sur l'écosystème que pour maltraitance sur animaux (y compris les humains, dans certains équipages).
    Vous aviez intitulé un de vos posts "Deviendrons-nous tous végétariens ?". Je suis moi-même très velléitaire sur ce projet, mais j'espère vraiment que la réponse soit dans la question.

    RépondreSupprimer
  3. J'avais bien imaginé que, à côté de Michel Delpech, vous aviez d'autres références musicales (tout comme moi). Par rapport aux Stranglers, en fait, cela fait un bel écart. J'ai toujours été intrigué par le cas de cannibalisme sentimental auquel vous faites allusion.

    RépondreSupprimer
  4. Je pense que les parents en sont pour beaucoup car lorsque j'ai péché pour la première fois avec mon frère on était seul et j'ai beaucoup hésité avant de ramener le poisson(qui agonisait pcq on n'osait même pas l’assommer).
    J'ai aussi pu mettre une palangre et lorsque je suis venu vérifier, j’étais arrivé un peu trop tard, les crabes avaient mangé à petit feu un bar(pas complètement), je n'ai pas pu arrêter d'imaginer le calvaire que j'avais fait subir à ce poisson pendant de nombreux jours.

    Il me semble que la pèche est plus facile pour la conscience car on s'en prend à un prédateur, de plus c'est lui qui choisi de nous chasser en premier, il y a un contact direct et un combat entre les deux êtres, la mort du poisson n'est pas obligatoire, on a le choix de le relâcher.

    RépondreSupprimer