vendredi 9 décembre 2016

Dans le cochon - même du point de vue symbolique - tout est bon



Extrait  du film De la tête à la queue

Aujourd'hui, on  nous montre la mise à mort des animaux domestiques pour dénoncer les mauvais traitements qui leur sont infligés. On  nous la montre aussi, parfois,  à   des fins instrumentales, pour stigmatiser les communautés qui, à notre époque, "continuent à pratiquer l'abattage rituel".

On peut montrer cet acte sanglant avec un esprit différent, en documentant le contexte d'une pratique qui dans les sociétés traditionnelles, loin d'être "simple", était pourtant "normale".

C'est bien le cas du film DE LA TETE A LA QUEUE  que la plasticienne et scénographe Florence Evrard nous présentera le 12 décembre  dans le cadre du séminaire "L'appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi. La prédation comme spectacle"  - 2e et 4e lundis du mois de 15 h à 17 h (salle 10, 105 bd Raspail 75006 Paris), du 14 novembre 2016 au 12 juin 2017.


"Année 2000, dans la petite ferme familiale des Juille, on tue encore le cochon comme autrefois, mais cette fois ci c’est la dernière fois. Je décide de filmer ce moment. Le film explore les nombreuses étapes, depuis le sacrifice de l’animal jusqu’à sa transformation en nourriture.
Les protagonistes sont âgés, la propriété n’est pas reprise par les enfants : tout le monde est conscient que c’est la fin d’un mode de vie, d’une façon d’être, de parler… d’un monde ; celui de la paysannerie. Pourtant chacun s’applique à jouer son rôle le mieux possible avec tendresse et âpreté… la verve comique  n’étant jamais loin".

Durée 52 min. Documentaire.
Lieu de tournage : Meilhards 19510/ Corrèze
Année de tournage : 2001
Réalisation & images : Florence Evrard
Prise de son : Florence Laudicina
Montage : Olivier Vigneron
Avec:
Denise & Armand Juille, René Eyssidieux, Robert & Marcelle Marcilloux


7 commentaires:

  1. " Quelle horreur" diraient les filles de mes petits-enfants... mais je garde un excellent souvenir de ce moment où "on tue le cochon" alors que j'étais enfant (5/6ans ?) dans mon village charentais du pays du cognac ( et pineau !).
    Je me souviens du monde dans la cour, du petit tablier blanc que l'on m'´avait fait pour ne pas salir mes vêtements car j'avais le droit de "tripoter"..., des odeurs de cuisine (pour cuisiner la pire)... etc, absolument aucun souvenir de violence. Mais nous n'avions pas élever le cochon ! Mes grands-parents élevaient des lapins pour consommation personnelle et vente, et je n'avais aucun état d'âme à tenir les pattes arrières de ce pauvre lapin qu'on egorgeait pour en récupérer le sang dans un bol où il y avait un peu de vinaigre... pour le lapin sauce rouillouse... que je cuisine encore... mais seulement en Charente....

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  2. Un cinéphile de mes connaissances (!) me rappelle, entre autres films, "Benny' vidéo de Michael Haneke...

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  3. Je crois l'avoir déjà écrit quelque part ici mais je me rends compte que je suis devenu insensible à la vue du mouton que l'on abat et transforme en viande en deux temps trois mouvements dans les régions rurales de Mongolie. Je n'aurais pas écrit la même chose étant enfant je suppose. Mais les enfants mongols jouent avec les pattes avant que leurs parents n'en brûlent les poils et les mettent à bouillir (avec la tête préparée de la même façon) pour cuisiner un plat qui change un peu du quotidien. Et comme dans le cochon, dans le mouton aussi tout est bon, même les crottes que l'on récupère une fois sèches et bien tassées pour se chauffer.

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  4. Je serais plutôt heureuse de me réincarner en bon cochon fermier élevé à l'air libre, sachant que je pourrais contribuer à des moments de bonheur, par exemple lors de réunions familiales réussies, ce qui n'est pas gagné d'avance, si possible de ma descendance. J'aurais toutefois la faiblesse de demander une caresse amicale de la part de mes sacrificateurs, et dans les regards, puis dans les papilles gustatives, attendrissement et gratitude.

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    1. Je pense comme vous ou presque. J'ai cuit des poivrons, ce midi. En ouvrant la porte du four j'ai regardé de près un morceau particulièrement vivant et grassouillet. Je me suis dit : "Si j'étais un morceau de poivron, est-ce que je préférerais qu'on me laisse achever tranquillement mon cycle dans le règne végétal ou aimerais-je bien me lancer dans une "joint-venture", à savoir être mangé par un humain et passer ainsi (dans mon futur cellulaire voire plus) du végétal à l'animal"?

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  5. Tape amicale : (en espérant que ça marche cette fois)

    https://68.media.tumblr.com/0a2aba12ce89cd2b4e57e681edb43a03/tumblr_ohsu51hVaB1s02vreo1_400.gif

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