samedi 3 décembre 2016

La femme/proie et ses avatars



Le Cerf blessé, 1946

Je m'intéresse depuis un moment au stéréotype de la femme/proie. Je suis tombé sur ce tableau de Frida Kahlo.  Il représente une femme/proie plutôt insolite, avec les bois d'un mâle et le visage d'une "femelle".  Elle ne nous parle pas forcément du statut de la femme, et les blessures qu'elle met en scène - je me suis renseigné - ne sont pas d'ordre cynégétique. J'ai un point de vue sur la question.

7 commentaires:

  1. Etes-vous passé récemment devant les vitrines du Printemps, à Brest? On y voit plusieurs mannequins hybrides avec un corps humain et une tête d'animal. L'homme à une tête d'ours et la femme une tête... de cerf avec bois!

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  2. Frida Kahlo aurait pu s'appeler Dolores tant les souffrances se sont concentrées sur elle, jusqu'à sa passion pour Diego Rivera. Au premier regard, ses bois et ses plaies peuvent suggérer une figure christique, mais elle contient une pietà aux bras vides. Si elle est une proie, il semble que ce soit du destin. Ses bois deviennent alors l'emblème de la grande force vitale qui l'a animée pour le défier, s'étant donné pour mission d'être peintre, en position couchée s'il le fallait, et dans son apparente voracité (bi)sexuelle concomitante, en dépit de ses misères physiques.

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  3. Aborder "le stéréotype de la femme/proie" par cet autoportrait de Frida Kahlo, c'est audacieux ! " j'ai eu deux accidents graves dans ma vie. L'un c'est quand un tramway m'a écrasée . L'autre c'est Diego" a écrit Frida. Donc gibier du destin, gibier de la passion, femme/proie sans doute mais tenter de résister à cet état sûrement. Alors, les bois d'un mâle sur une tête de femme ? La résurrection symbolisée par le renouvellement des bois du cerf, après les flèches physiques comme psychologiques ? Et si la part d'homme en elle ( elle était bisexuelle) lui permet de montrer la faiblesse aussi des hommes... qui se cachent dans la forêt quand ils souffrent ?!
    Une analyse du tableau dans "Frida. Biographie de Frida Kahlo. Hayden Herrera. Le livre de poche. p. 491 à 494 en lien avec la civilisation aztèque.

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  4. Je suis d'accord avec vous : c'est le destin qui l'a poursuivie (et la mort qui l'a assassinée). Elle se limite très dignement, avec un regard imperturbable, à montrer ses blessures. Qu'on le sache, au moins.

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  5. Oui, mais contrairement à Saint Sébastien (récupèré par la cause gay), je trouve cette Santa Sebastiana dans une attitude de séduction...

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  6. L'extrême sensualité des représentations des martyrs ( y compris saint Sébastien) est presqu'un lieu commun chez les historiens de l'art. Je trouve que dans ce tableau de Frida Kahlo nous en sommes très loin.

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