mardi 27 décembre 2016

La meute, le football et la guerre ethnique




"C'e n'est pas une bataille, c'est une guerre ethnique"

Je reviens sur les loups de l'article précédent. Ils n'hurlent pas à la lune, peut-être, toujours est-il qu'ils hurlent tous ensemble. Et ce réflexe mimétique fait  un peu peur (sauf aux vrais connaisseurs, bien entendu, dont je ne fais pas partie).

De nombreux auteurs, de Gustave le Bon à Elias Canetti,  ont présenté la foule comme une meute effrénée soumise au pouvoir charismatique d'un meneur.  C'est le sentiment que nous inspire une vidéo publiée dans la Repubblica du 3 décembre 2016. On y voit  le chef des supporteurs de la Lazio (équipe du calcio péninsulaire) haranguer les footballeurs en vue du derby avec  la Rome : "Ricordate che per noi questa non è una battaglia, è una guerra etnica": "Rappelez-vous que pour nous il ne s'agit pas d'une bataille mais d'une guerre ethnique". Vers la fin du sermon ces propos délirants  perdent leurs propriétés langagières pour fusionner dans un hurlement collectif. Pas besoin de clair de lune pour brailler tous ensemble.

Le suffrage universel est "le moindre mal", certes, mais parfois on peine à l'apprécier.


http://video.repubblica.it/sport/lazio-il-capo-ultra-incita-i-calciatori-il-derby-e-una-guerra-etnica/261421/261748

1 commentaire:

  1. "Les nuits de la pleine lune, lorsqu'un nuage de poussière planait au-dessus des trottoirs, étouffant les lueurs pâles de la nuit, on se retrouvait au bord du terrain vague pour se raconter des histoires. Au coin de la rue, dans le café de monsieur Pinto, le diable en personne avait l'habitude de boire du raki dans une outre en peau de chauve-souris. Dans les forêts du quartier Hatikva des lions rôdaient, qui pouvaient mettre à terre un cheval d'un seul coup de griffe. Dans le grenier de la maison de Salamon Kabili vivait un hibou vieux de mille ans, qui jetait un sort à quiconque osait l'approcher. (...) Le monde était en guerre et nos secrets les plus vastes surgissaient du fond du terrain vague pour se quereller dans l'obscurité de la nuit." "Le Hibou". Nissim Aloni.

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