mercredi 16 août 2017

Mon touriste à moi


 

Touristes à la ferme*

"Gaudí vous déteste", affichent  les Barcelonais exaspérés par les touristes qui envahissent leur ville (Il Corriere della sera du 4 août 2017, p. 13). "Marco Polo vous déteste aussi", rajoutent les Vénitiens (je viens de l'inventer mais c'est très vraisemblable). Et dans les montagnes, dans les forêts,  dans la campagne profonde c'est pareil : "Touristes on vous exècre", crient Henry David Thoreau, Claude Lévi-Strauss et Mario Rigoni Stern.  Même avis chez les bergers, les bucherons, les anachorètes, les chevreuils, les airelles et les édelweiss.

Le problème est que l' "acte touristique" est inhérent à la condition humaine : nous sommes toujours le touriste de quelqu'un d'autre.  

* J'ai emprunté cette image au site : http://users.skynet.be/bk332135/tilleur/ 

"Gaudí vi detesta" scrivono i Barcellonesi esasperati dai turisti che invadono la loro città. "Anche Marco Polo vi detesta", aggiungono i Veneziani (l'ho appena inventato ma suona bene). E nelle montagne, nei boschi, nella campagna profonda è la stessa cosa."Turisti, vi esecriamo", gridano Henry David Thoreau, Claude Lévi-Strauss e Mario Rigoni Stern. Stessa opinione tra i pastori, i boscaioli, gli eremiti, i caprioli, i mirtilli e le stelle alpine. Il problema è che l'atto turistico è inerente alla condizione umana : siamo sempre il turista di qualcun altro.

5 commentaires:

  1. Je crois que c'est aussi un peu vrai des ethnologues, mais les ehnologues eux-mêmes "aiment"-ils forcément et toujours leur prochain (le fameux "informateur"? Et en devraient-ils d'ailleurs être obligés?

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  2. Oui, en est toujours l'ethnologue et l'informateur de quelqu'un d'autre. Quant à l'amitié de l'ethnologue pour ses informateurs, avec sa forte charge de paternalisme rarement avouée, elle me fait penser à la formule : "Mon Dieu, gardez-moi de mes amis. Quant à mes ennemis, je m'en charge !". Cela vaut aussi pour les amis des animaux, bien entendu. J'aborde la question dans un chapitre de L'éloquence des bêtes qui s'appelle "Zoophiles et ethnophiles. L'amitié homme-animal comme modèle de subordination" (p. 53-77). Vous me donnez l'occasion pour me faire de la publicité. Merci.

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  3. Cela me fait penser à une information capitale que j'ai aperçue sur le site de France Info ce matin : apparemment, les éléphants n'aiment pas les touristes non plus. Comme le disent les internautes dans les commentaires, "Tant pis pour eux".
    http://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/un-argentin-meurt-ecrase-par-un-elephant-lors-d-une-partie-de-chasse-en-namibie_2329141.html

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  4. Je me dis parfois que les questions de ce genre sont peut-être en définitive au moins aussi intéressantes que les interprétations structuralistes, symbolistes ou autres de la culture des "observés". Soumettre les ethnologues à leurs propres interprétations critiques....Mais je crois bien que certains n'hésitent pas à le faire. C'est sans doute ce que j'aime le plus dans l'ethnologie: la démarche autocritique

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  5. "Gaudí vous déteste", affichent les Barcelonais exaspérés par les touristes qui envahissent leur ville (Il Corriere della sera du 4 août 2017, p. 13). On découvre qu'il n'est pas le seul.

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