dimanche 9 octobre 2016

Pour la préservation des races (à viande)



Une photo que j'ai prise il y a deux ou trois ans à Turin

"Quand on cherche à caractériser les races biologiques par des propriétés psychologiques particulières, on s'écarte autant de la vérité scientifique en les définissant de façon positive que négative".  (Claude Lévi-Strauss, "Race et histoire" in Anthropologie structurale deux, Paris, Plon, 1973, p. 377).

En d'autres mots,  mettre en relation des traits raciaux  et des traits psychologiques est une erreur (c'est même "le péché originel de l'anthropologie" précise Lévi-Strauss un peu plus loin). Il ne s'agit pas d'une erreur, en revanche, lorsqu'on parle des races animales. Et si c'est une erreur,  nous la commettons sans arrêt. Nous sommes  prêts à reconnaitre par exemple que le Labrador est  "un des chiens les plus sympathiques, les plus joyeux et les plus joueurs du monde"*  et que le chat Persan "est calme et placide, il aime la paix et la douceur du farniente"(ibid.). Cela vaut aussi pour les bêtes à viande, auxquelles nous prêtons des propriétés gastronomiques qui changent d'une "race" à l'autre et des traits psychologiques tout aussi variables.

"Piemontese falso e cortese" (Piémontais faux et courtois), dit un sobriquet ethnique circulant dans la péninsule italienne. C'est complètement infondé, certes, mais si cela devrait être vrai, cela dépendrait de la culture et non  pas de la race*.

* http://wamiz.com/chiens/labrador-retriever-221

* Les Piémontais répondent : "Italiano falso e villano".

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