samedi 4 mars 2017

L'avenir de la faune sauvage


Haute-Savoie : sauvetage d'une famille de têtards* 

Le cerf Gustavo ne veut pas mourir. Il est vieux, il a des rhumatismes, s'il passait l'hiver dans les bois il serait emporté par un bronchite foudroyante. Alors à l'arrivée de l'automne, lorsqu'il commence à faire froid, il se rend chez Romeo, éleveur piémontais,  qui l'héberge  jusqu'au printemps.


L'histoire est touchante et inquiétante dans ce qu'elle a de prophétique. En fait, si les animaux sont des proches de l'homme  - les sauvages comme les domestiques - pourquoi leur refuser les  soins que nous réservons aux humains? Je vois ainsi venir une   génération d' "Anges des bois" (version sylvestre des "Anges des autoroutes" qui sauvent  les crapauds amoureux des roues des camions)  profanant  le silence des forêts pour réconforter  les vieux mâles alpha expulsés du groupe. Je les vois en train de prolonger la vie des mouflons grabataires, donner des cours d'orientation aux écureuils, égayer les nuits tristes des hiboux ...

J'ai emprunté cette image au site : http://www.la-salevienne.org/CPA-max.php?Indcart=111#centre

2 commentaires:

  1. Vous posez avec beaucoup d'élégance le problème désormais central de nos sociétés qu'est la dépendance, un paradoxe insoluble : la bonté envers les plus faibles (et destiné à le rester) est d'une cruauté sans borne par l'avilissement qu'elle produit.
    Cela me fait penser, en lien également avec la publication précédente, à une belle chanson d'Angelo Branduardi, "Il dono del cervo". Sur sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=aRzzbGiZV7A
    Elle existe également en français, on peut la trouver sur Deezer par exemple, pour ceux qui ne parlent pas la langue de Manzoni.

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  2. Je trouve en effet très belle la chanson "Le don du cerf". Je ne m'en souvenais pas (Angelo Branduardi était le ménestrel de mon adolescence : quel flash back saisissant..).
    L'appréhension de la fin de vie, sa propre mort en offrande, se retrouvent imbriqués dans le beau film : "la ballade de Narayama", de Shohei Imamura, qui y exposait une implacable solution traditionnelle à ces vastes sujets.
    Tout ça ne manque pas de gravité, mais si je pense à des cours d'orientation pour écureuils, c'est de rire que je pleure.

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