mercredi 12 avril 2017

Les leçons du folklore 1) : Les adjuvants magiques.



Adjuvants magiques 

A-t-on vraiment besoin de la psychanalyse lorsqu'on dispose du folklore?  La question est bête, je sais, mais je la pose également. Personnellement j'aime autant la psychanalyse que le folklore. Ce que j'apprécie dans le folklore c'est qu'il dessine des profils psychologiques sans besoin de remonter à leurs causes. Prenons les sœurs de Cendrillon. Pourquoi sont-elles comme cela?  Parce qu'elles sont nées sous une mauvaise étoile? Parce que leurs parents  ne les ont pas assez bichonnées? On ne le sait pas et on s'en fiche :  elles sont nulles et envieuses, c'est tout.  Ce qui est pire, elles sont sadiques. Pour des raisons familiales elles disposent d'un pouvoir sur Cendrillon et elles l'exercent de façon perverse. Cela s'explique :  à côté de la quête désespérée d'un prince charmant cette activité persécutrice donne un sens à leur vie.  Odieux! Mesquin! Répugnant!

Heureusement, dans l'histoire, arrivent des petits animaux que les folkloristes appellent les "adjuvants magiques".  Ils ne payent pas de mine, ils ne sont pas des super-héros, mais il aident Cendrillon à sortir de l'impasse.

Lorsqu'on voit arriver ces petits animaux - dans les contes merveilleux ainsi que dans la vie courante -  on est toujours très content.


Le folklore, dans sa naïveté clairvoyante, nous apprend que les êtres maléfiques existent pour de vrai.  

3 commentaires:

  1. Folklore et psychanalyse, psychanalyse du folklore (notamment Bettelheim), tout ça c'est très bien. Mais peut-être serait-il tant aussi de folkloriser la psychanalyse...

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    1. Je trouve que Clarissa Pinkola Estés y parvient parfaitement (à l'insu de son plein gré, je suppose).

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  2. Personnellement je préfère parfois les méchants aux héros (et les
    "adjuvants magiques" qui dans Cendrillon sont bien sympathiques). Mais
    s'il faut se reconnaître dans les personnages de Disney, même à
    contrecoeur, c'est plus souvent aux méchants qu'il faudrait
    s'identifier (en ce qui me concerne en tout cas). Même les soeurs de Cendrillon ont une certaine
    "épaisseur", elle, elle ne fait rien du tout (à part caresser le carrelage avec un torchon en chantant une chanson mièvre concernant un rossignol, je doute d'ailleurs de l'efficacité de son ménage, encore que de toute façon le sol qu'elle astique est déjà propre) , elle n'a même pas de vrai
    prénom. Plus insignifiant qu'elle il n'y a finalement que le prince
    qui est encore plus falot...Heureusement qu'il y a le chat et les
    souris, sinon je ne vois pas ce que Disney aurait bien pu nous montrer
    dans une heure et quelque de film...C'est finalement peut-être pour nous consoler de ne pas être des héros.

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