lundi 30 décembre 2019

Du bien-être des mouches (et de leur suppression éthique)



 
J'ai emprunté cette image au site : https://antimouche.fr/comment-fabriquer-un-ruban-anti-mouche-naturel-maison/
Il est de bon ton, dans l’anthropologie classique, de présenter les chasseurs-cueilleurs comme de grands amis du gibier et les éleveurs comme de grands amis du bétail (je caricature à peine). Il arrive cependant que l’ethnographe laïque et désenchanté soit obligé de reconnaître, ici et là,  l’existence de comportements « moins catholiques ». Les paysans mongols  décrits par Typhaine Cann dans son article « Pour en finir avec les mouches »*par exemple,  montrent vis à vis de leurs  animaux de rente une « indifférence étonnante compte tenu de la proximité, comme s’il fallait se garder de regarder les bêtes autrement que de la viande sur pattes (ce qu’elles deviennent effectivement chaque fois que le congélateur commence à se vider) ». Ceci mène l’ethnologue à se questionner, plus généralement,  sur le statut ontologique des espèces gênantes et marginales  :  
« Comment concilier cette attitude avec la théorie bouddhiste de la réincarnation ? Et est-ce que cela vaut aussi pour les mouches ? »
* De la bête au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale (Sergio Dalla Bernardina dir.),  édition numérique Collection « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques »
2020 (à paraître).

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