vendredi 27 décembre 2019

La reconnaissance du sexe du soigneur chez les grands primates


Colantanio (moitié du XVe siècle). Saint Jérôme patron (virtuel) des soigneurs d'animaux


En lisant l’article de Bastien Picard « Savoir interagir : ethnographie des relations entre soigneurs et animaux de zoo »*  je suis ébloui par la quantité de compétences requises pour s’occuper des bêtes en captivité. Il faut développer des savoirs comportementaux et sociaux et des savoirs techniques. Il faut savoir reconnaître, établir des bonnes relations et prendre soin. Il faut être capable de ne pas confondre ses valeurs, en matière par exemple de genre, ou d’égalité sociale, avec les dispositions affectives et psychologiques des bêtes « soignées » : « Savoir nourrir un groupe de gorilles dépend d’un savoir social : sa structure en harem oblige à servir le mâle en premier afin d’éviter les agressions ». « La reconnaissance individuelle passe aussi par la reconnaissance du sexe du soigneur, ce qui aura un impact sur les interactions. Chez les primates, le fait d’être un homme (sur un plan visuel ou olfactif) pourra augmenter l’agressivité de certains mâles et provoquer l’intérêt de certaines femelles. De même, être une femme pourra déclencher la “colère“, disent les soigneurs, de certaines femelles ».

Certes que ces non-humains … Sous prétexte que « c’est naturel » ils se permettent des conduites sexistes, antidémocratiques, possessives, discriminatoires. Le temps est venu de les éduquer.

* De la bête au non-humain. Perspectives et controverses autour de la condition animale (Sergio Dalla Bernardina dir.),  édition numérique Collection « Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques »
2020 (à paraître).

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