dimanche 7 janvier 2024

Croisements sémiotiques dans les monts d’Arrée

 


La journée est radieuse. «  Les  néo-ruraux ne manquent pas - me dis-je au volant de  ma vieille voiture qui caracole docile vers la ville de  Brest - mais les monts d’Arrée gardent encore, pour l’instant, leur charme mystérieux». Un petit chien apparaît à ma gauche, bouclé et tout blanc. On dirait qu’il sort d’un Lavomatic. Et juste après, mince ! un chat noir traverse lentement  la rue. Je regarde mieux, pour vérifier. Est-il vraiment noir ? L'extrémité de ses pattes, en tout cas  est  blanche. Donc ce n’est pas un vrai chat noir. Tant mieux. Et après, je suis bête … le chien blanc que je viens de croiser neutralise les effets du chat noir. Y aurait-il une dominante ? Qui va gagner ? La blancheur du toutou ou la noirceur du vieux chat ? Pendant que je réfléchis je vois surgir un setter anglais. Ses taches blanches et noires se mélangent à la perfection. Le Yin et Yang. Une version sur quatre pattes du drapeau breton. Mais ce n’est pas fini. À l’entrée de La Feuillée un nouveau chien avance dans ma direction. Il est tout noir, lui, mais  sa maîtresse, qui le tient en laisse, arbore des  cheveux d’un blanc éblouissant.

Trop de signes contradictoires pour tenter une analyse.

3 commentaires:

  1. C’est léger, mais génétiquement, mes deux petits-fils sont majoritairement blancs, ce que dément la couleur de leur peau.
    Comme pour être conforté dans ses observations par la sage parole de sa grand-mère, le plus petit m’a demandé à plusieurs reprises ce que donnerait le mélange de chaque couleur avec du noir.
    Bleu, jaune, rouge, vert…Invariablement, je répondais : du noir.
    Le griot albinos Salif Keita chante :
    « Je suis un noir, ma peau est blanche…
    Je suis un blanc, mon sang est noir… »
    Encore des Gwenn ha Du, maussi aux rayures inversées.

    Armelle Sêpa

    RépondreSupprimer
  2. Les mots de Salif Keita me font penser au jeu d'échecs. Si on met les choses en perspective, nous ne sommes pas le blanc ou le noir : nous sommes l’échiquier.

    RépondreSupprimer
  3. Mais surtout sachons garder les nuances !
    N. Juin

    RépondreSupprimer