mercredi 17 janvier 2024

La mémoire courte. Autour du chasseur-écologiste et de ses ancêtres

 

 

 

Chasseurs-écologistes vers les débuts du XXème siècle. Couverture d'une étude historique, publiée en 1989, qui a précédé mes recherches ethnographiques sur le monde de la chasse. Région de Feltre (Alpes de Vénétie)

 

Séminaire Penser les ruralités contemporaines

ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SCIENCES SOCIALES (Paris)

•     Pierre Alphandérychercheur honoraire INRAE (hors EHESS)

•     Christophe BaticleMCF, Univ. Aix-Marseille LPED/HM(TH)  (hors EHESS)

•     Sophie Bobbéchercheure associée au laboratoire LAP – EHESS

•     Sergio Dalla Bernardinaprofesseur, Univ Bretagne Occid.(TH) (LAP-EHESS)

Maxime Vanhoenacker, chercheur CNRS (LAP), référent pour cette UE

Lundi 22 janvier 2024, 11:00-13:00

Salle AS1_24 - 54 bd Raspail 75006 Paris et en visio :

EN PRÉSENTIEL ET EN VISIO

https://bbb.ehess.fr/b/sop-isd-pab-gfr

 

Sergio Dalla Bernardina

La mémoire courte. À propos des vertus du chasseur rural.

 

En 1989, dans l’article “L’invention du chasseur écologiste : un exemple italien” (Terrain, 13 : 130-9), je décrivais mon étonnement face au lifting opéré par les chasseurs des Alpes italiennes ayant oublié en quelques décennies leur passé de chasseurs incontinents et fiers de l’être pour se réclamer d’un écologisme atavique purement conjectural.

Peu après j’ai constaté en Corse un phénomène analogue. Dans un article de la même année, repris en 2009 par la revue Ethnologie Française sous le titre « Le gibier de l’Apocalypse. Chasse et théorie du complot », (tome XXXIX, janvier/1, p. 89-99 »), je reconstituais la « mise en écologie » du chasseur local, présenté comme un préleveur sobre et parcimonieux dans une Ile de beauté dénaturée par les influences étrangères.   

Si je reviens sur ces travaux c’est que, 35 ans après, on aurait pu s’attendre à ce que le « mythe » du chasseur écologiste (je parle bien du chasseur d’autrefois, son « écologisme » actuel étant souvent réel), ait changé de statut, tout le monde ayant saisi son caractère fabuleux.

Le changement a eu lieu, effectivement, mais dans une direction inattendue : le mythe est devenu histoire. Et cette histoire est partagée aussi bien par les chasseurs (qui projettent leur présent dans un passé imaginaire), que par une certaine partie de l’opinion publique, même cultivée. Quelles sont les raisons de cette convergence ? Les enjeux idéologiques et politiques liés à la redéfinition de la notion de « ruralité » qui traverse le débat contemporain peuvent nous aider, peut-être, à trouver une explication.

 

 

 

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