Hayao Miyazaki, Porco Rosso
(Suite) Quel est donc l’objet de mon blog ? Ce n’est pas le monde animal. C’est la manière dont nous parlons des animaux, celle dont nous les squattons pour parler de nous-mêmes, pour nous mettre en scène, pour afficher notre sensibilité et notre philanthropie …
Je dis bien « nous » et pas « ils », les « autres », parce que les sentiments que je mets en avant ou que je stigmatise, je les retrouve d’abord chez moi.
Et j’en viens au côté mélodramatique de mon propos. En dix ans de présence sur le web j’ai publié 1700 billets. Ce chiffre m’impressionne. J’ai donc eu tout le temps pour me faire connaître et pour créer un puissant réseau de complices et d’antagonistes aguerris.
Eh bien, ce n’est absolument pas ce qui s’est passé. À la fin de la première année, l’exiguïté de mon public était déjà une évidence. Heureusement, un noyau d’aficionados, auquel je suis extrêmement reconnaissant, m’a permis de ne pas mettre la clé sous la porte tout de suite. J’avais pourtant fait de mon mieux pour solliciter des réactions.
J’avais présenté avec enthousiasme les recherches des collègues qui travaillent sur les mêmes sujets. J’avais critiqué avec autant d’enthousiasme des collègues bien connus dont je ne partage pas les analyses (par exemple en matière de bien – être animal, ou autour de l’écologisme fantasmé du chasseur rural). J’avais rédigé des billets denses et peut-être prétentieux, raconté des anecdotes que je trouvais marrantes et des souvenirs, dans un style plus littéraire - oui, parce tout ethnologue, avouons-le, se sent un peu écrivain sur les bords. Et les références à l’actualité politique ne manquaient pas. Bref, pendant dix ans, pour me faire entendre, j’ai gesticulé comme un fou. Ça a été comme crier dans le désert, ou presque. (Je dramatise légèrement (À suivre).
Bonjour Sergio, je me permets, même si nous ne nous connaissons pas, mais je suis ton blog depuis longtemps avec grand plaisir tant pour le ton, la diversité des articles, le fond, la forme et pour m'inspirer lorsque tu parles de la chasse afin d'ouvrir les horizons de nos chasseurs, l'un des objectifs de mon blog créé en 2013, veillecynegetique67.com
RépondreSupprimerComme toi, je m'interroge sur la poursuite de mon blog depuis pas mal de temps, 811 publications, 112 abonnés, de temps à autre des commentaires et pourtant je distribue "les bons points" aussi bien à ma communauté, les Administrations, les opposants, publie des billets d'humeur au gré de l'actualité. Par contre, lorsque j'ai le blues, on me demande ce qui m'arrive ! Subitement je manque au paysage, bref l'impression d'être juste un clown !
Mais, le fait de m'exprimer, d'évacuer ce que j'ai à dire lorsque le "trop plein hydraulique" , cher à Konrad Lorenz me gagne reste une thérapie comme une autre, alors je continue. Après, je ne suis sur aucun réseau social non plus pour faire le buzz et de l'audience, il y a suffisamment d'influenceurs, de sites chasse à vocation marchande, pas mon truc.
Conclusion, continue, "scripta manent"
Léon Rapinat
Bonsoir Léon. Merci beaucoup pour ce message qui m’a réconforté. Mettre un nom sur mes lecteurs anonymes est déjà une grande satisfaction, et découvrir que d’autres blogs que le mien subissent à peu près le même sort (pour des raisons peut-être pas très différentes) me donne le sentiment de ne pas être un OVNI.
SupprimerJ’ai parcouru ton blog, que je trouve bien documenté et porteur d’un point de vue très clair. Je le lirai avec assiduité : cela me permettra de mieux comprendre ce que l’on pense de la chasse en France — je veux dire du côté des chasseurs, l’opinion de leurs antagonistes étant largement connue — en dehors du discours officiel.