samedi 12 décembre 2015

Les animaux de France et les élections régionales



Agneau sacrificiel dans une chapelle des côtes bretonnes.
 Cliché : Sergio Dalla Bernardina 2012

Chez les animaux on attend aussi avec impatience le résultat des élections. Certains, notamment chez les moutons, pensent que si l'extrême droite sort gagnante, ce sera peut-être la fin  des abattages rituels. D'autres, plus fatalistes,  remarquent que le dimanche de Pâques  les Chrétiens aussi - y compris les Catholiques intégristes qui adorent les traditions et la messe en latin ( Agnus Deiqui tollis peccata mundi etc.) - mangent  du mouton.  En tout cas, si le FN devait l'emporter, les animaux comptent sur des transferts d'argent : là où l'on arrêtera de financer  les organismes qui poursuivent des buts antipatriotiques (universités, bibliothèques, théâtres, musées ...)  il y aura peut-être plus d'argent  pour les fondations apolitiques.  Ils songent tout particulièrement à une fondation philanthropique gérée par une célébrité qui s'est illustrée  dans la lutte contre l'hippophagie et contre la fête de l'Aïd el-Kebir. C'est une fondation  qui soigne les rescapés, adopte les orphelins et accepte même les bâtards (pourvu qu'il s'agisse de "non-humains"). J'ai tendu l'oreille mais je n’ai pu comprendre le nom prononcé.


3 commentaires:

  1. Le front national, c'est la politique de la terre brûlée. Mais elle est déjà empoisonnée. La majorité d'abstentionnistes indique peut-être qu'elle voudrait qu'on change de paradigme, où, pourquoi pas, humains et non humains seraient rendus à leur dignité. Le capitalisme suit la loi naturelle qui veut que toute espèce en dévore une autre (c'est encore Dino Buzzati qui m'en avait fait prendre conscience quand j'étais jeune fille, avec sa "Douce nuit" à la sauce aigre). Mais je continue de croire au Père Noël. Le sacrifice de l'Agneau devait abolir les autres sacrifices. Il s'agissait d'un changement de niveau de conscience, très en avance sur notre temps livré au matérialisme. C'est une ligne d'horizon, ou une ligne de fuite.
    "La terre n'est qu'un grand être unique et sensible, une planète saturée de part en part d'humanité, une planète vive et qui s'exprime en bafouillant, en bégayant (...) demeure de l'homme(...) La terre est sienne, parce qu'il est la terre, feu de la terre, eau, air, matière minérale et végétale, esprit de la terre qui est cosmique, impérissable, qui est esprit de toutes les planètes, qui se transforme par son intermédiaire à lui, homme, en signes et symboles à l'infini, en infinies manifestations". Henry Miller "Tropique du Capricorne".

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  2. Merci pour votre message, qui ouvre sur plusieurs pistes et nous pousse à prendre de la distance face à la triste banalité de ce qui semble se profiler. Je crois comprendre votre message : on peut avoir choisi de ne pas voter tout en étant traversé par une profonde charge morale. C'est tout à fait plausible.

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  3. Savoureux billet qui remonte le moral en ces temps troublés !

    Je me demandais, justement, comment cela se fait que beaucoup de défenseurs des animaux sont acquis aux idées du FN ( à moins que ce ne soit l'inverse ). J'ai remarqué cela sur les réseaux sociaux, depuis plusieurs années. A tel point que des pages ont été créées, en réaction à ce phénomène: contre BB, contre les racistes et/ou fachos dans la PA ( protection animale ), etc.
    Après, je me méfie un peu aussi, parce que les réseaux sociaux ont un effet loupe non négligeable et les fafs y sont très dynamiques ( plus que dans la vie offline ).
    Le fait d'être raciste-faf-facho et défenseur des animaux, je me demande si ça ne rejoint pas l'idée comme quoi les animaux seraient plus dignes d'intérêt et de compassion que les humains, parce qu'ils ne seraient pas aussi méchants, voire pas méchants du tout. Une vision misanthrope, en fait, désabusée du genre humain, et qui idéalise en retour les animaux, on pourrait aussi dire une vision manichéenne. -Ceci dit, c'est le discours que tient ma grand-mère, et elle ne vote pas FN.-
    Grâce à vous, j'ai répondu en partie à la question que je me posais en pensant au titre de votre blog: "l'animal comme prétexte" ( merci ! ). Parce que les gens qui fustigent les abattages rituels, mais qui ne prennent pas position par rapport à l'agneau pascal, le cochon qu'on égorge dans certaines zones rurales, la corrida, et les autres types d'abattage: ce sont des défenseurs d'animaux par prétexte. Pour eux, défendre les animaux, c'est plus un hobby, à la mode, qui donne bonne conscience, qu'un engagement réel et total. Ils défendent surtout leur prétendue culture et civilisation... ( ça me fait penser à l'association qui avait confisqué son chien à un SDF "roumain" ). Pour eux, ce sont les Autres ( les gens "qui ne sont pas de chez nous", les "non-blancs", etc. ): les "sauvages"/"barbares" qui ne respectent pas les animaux ( mais aussi les femmes, la démocratie, la laïcité, la république, la liberté d'expression, etc. ).
    Puis de toute façon, l'extrême droite a cette faculté inquiétante de surfer sur ce qui est à la mode et de l'avaler, de se l'approprier, avec les résultats que l'on sait. Ils font pareil avec l'écologie: comme c'est devenu à la mode, ils font leur écologie à la sauce nationaliste française...

    Puissent davantage de vos étudiant-e-s vous lire et réfléchir à ce que vous dites.
    Merci Monsieur, et à bientôt.

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