dimanche 30 septembre 2018

Le syndrome de Néron (flammes cathartiques dans un abattoir français)

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Militant vegan chantant sur les ruines de l’abattoir de Haut-Valromey

Un abattoir, dans l'Ain,  vient d’être  livré aux flammes. On parle de vegans, d'animalistes, d'antispécistes  (c’est tout juste un soupçon).  Je pense à la joie "pyromaniaque" des individus qui ont mis le feu « pour la bonne cause ».

Parfois je me demande si ces « bonnes causes » sont le vrai mobile de ce genre de comportements. Et si la cause profonde était l’envie générique de tout faire sauter en l’air ?  « Je fais un geste violent parce que je suis violent, je suis  habité par la violence  et j’ai besoin de la projeter ailleurs ». Le bien-être animal, dans ce sens, ne serait qu’un prétexte qui pourrait facilement être remplacé par la lutte contre les mécréants,  la guerre contre les  supporters de l’équipe rivale ou la persécution du voisin qui écoute Michel Sardou.

Mettre l’accent sur le penchant pyromane du brûleur d’abattoirs change les termes du débat, qui glisse du champ de l’éthique animale à celui de la psychiatrie.  

vendredi 28 septembre 2018

Baleines blanches à l’horizon


J’ai toujours été intrigué par la formule  française « Ça me fait une belle jambe » qui signifie, à peu près, « Ça ne m’apporte aucun avantage ».
L’autre jour,  comme le reportent les médias, quelqu’un a croisé une baleine blanche quelque part dans la mer.

Eh bien,  cela me fait une belle jambe*


* Et je suis même triste pour la baleine blanche qui s’est faite repérer.

mercredi 26 septembre 2018

Qui a dévoré la touriste anglaise ? Tout le monde sauf les loups




Touriste anglaise croyant être attaquée par un loup

Quelqu’un prétend qu’une touriste anglaise, l’année passée, a été dévorée par les loups (elle se promenait dans une forêt au nord-est de la Grèce).  D’autres affirment que ce n’est pas vrai, elle a été dévorée par des chiens. D’autres encore estiment qu’elle a été assassinée, et que les loups, éventuellement,  sont arrivés après. Dans la presse française (où la langue de bois en matière de loups est à son comble), la touriste anglaise a été dévorée par « des bêtes ».  Les bêtes du Gévaudan, je suppose.

lundi 24 septembre 2018

Une menace plane sur les hérissons nationaux




Nous les avons toujours aimés (combien de fois n'a-t-on pas entendu la formule : « Ah les hérissons, j’adore ! »). Et pourtant ils diminuent. Mais alors c’est la faute à qui ? Je vous invite à le découvrir  sur le web en croisant les mots « chasseur », « hérisson », « braconnier » et en poussant la recherche jusqu’aux commentaires des lecteurs. 

samedi 22 septembre 2018

Merci aux méchants (qu'il est beau d'être très humains)


Que faire des ennemis de nos amis ? Tout dépend de leur niveau de méchanceté. À propos des individus qui ont maltraité les deux labradors de la photo, Madame Roxy, lectrice de 30 Millions d'amis*, propose l'emprisonnement : « Tarés oui et à enfermer et qu'ils en bavent ces monstres  » (5 septembre 2018). Un certain Monsieur RougeBioman est tout aussi drastique : « 10 ans de tôle, on récupère l’argent de la maison pour 30 millions d’amis, interdiction d’avoir un animal et a la sortie si on trouve ne serait ce qu’une mouche chez eux en cas de contrôle c’est prison à vie. Ils ont bien de la chance que je ne sois pas juge » (idem)**.

D'un certain point de vue j’aime bien des revues comme 30 Millions d’amis qui, en toute simplicité, nous apprennent plein de choses sur la nature humaine.
J'ajouterai cependant que tout n’est pas à jeter chez les  méchants :  leur  inhumanité rend plus visible  notre humanité.


*En tant qu’ancien propriétaire de chiens et de chats j’estime faire partie de cette immense amicale.
** Le monde serait sans doute meilleur s'il était géré par ce Monsieur 

jeudi 20 septembre 2018

Loups d'hier et loups de demain


Au Cloître Saint-Thégonnec, dans les Monts d’Arrée,  il faut visiter le Musée du loup. Juste à côté, en sirotant un kir breton*, on peut admirer la fontaine aux loups. On regarde ces loups et on pense au passé, alors que désormais (heureusement ? hélas ?) ils représentent le futur.  Tradition et post-modernité ici se mélangent. Je suis attiré par cette région singulière. On dirait qu’elle est propice aux expérimentations**.   

* Oui, je "folklorise", c’est vraiment bête.

** Avant moi, je le reconnais, ce même enthousiasme avait  été exprimé par les concepteurs de la centrale nucléaire de Brennilis.

mardi 18 septembre 2018

L'instinct , la raison et le flair de mon chien




En matière d’humanité certains font   confiance au flair de leur chien: « Lorsqu’il  montre de ne pas aimer quelqu’un, je découvre à chaque fois qu’il avait de bonnes raisons ...»). Est-ce que cela vaut aussi pour la musique ?

dimanche 16 septembre 2018

Nous irons tous au paradis (autour de l'alimentation bio)


L’autre jour - j’étais pressé -  j’ai acheté des pommes de terres dans une coopérative bio. À la caisse j’ai dû attendre un moment. Alors que la jeune fille avant moi était plutôt maigre, son caddy était obèse.  Il y  avait des pâtes bio, des céréales, bio, des fruits bio, du shampoing bio, du chocolat issu du commerce équitable, du papier de toilette éco-compatible et plein d’autres marchandises moralement irréprochables. « En achetant bio, me suis-je dit, on achète de l’espérance de vie ». Elle en a eu pour 75 euros.  


Cela m’a fait penser à l’époque où on achetait des indulgences pour aller au paradis.

vendredi 14 septembre 2018

Une histoire pas claire (sur l'anthropomorphisme de certains loups)


Huile de Gustave Doré

Cette histoire affreuse me fait encore peur aujourd’hui. Mais j’aime bien l’idée qu’il suffise de mettre un bonnet de nuit pour ressembler à une grand-mère. Et je suis toujours frappé  par l’ambiguïté du Petit Chaperon Rouge qui fait semblant de ne pas avoir compris qu’il y a un loup dans son lit.

mercredi 12 septembre 2018

"Ah, ce n'était pas un voleur? Désolé" (autour de certains bergers allemands)



Berger allemand qui n'y est pour rien (image puisée au hasard dans le net)

La scène est rapide. Accompagné par  son épouse, un psychiatre romain responsable du département de santé mentale de la ville de Fondi, dans le Latium,  visite le jardin de la maison qu’il s’apprête à acheter. Un berger allemand fonce sur le spécialiste et met fin à ses jours*. Les deux, paraît-il,  s’étaient déjà rencontrés et tout s'était bien passé. L’opinion publique défend le chien : « Lorsqu’on les laisse seuls trop longtemps, ils deviennent fous  … ».**

* Le psychiatre ne mourra qu'un peu plus tard, précise la presse, ce qui prouve que le chien, finalement, n’était pas aussi méchant qu’on le prétend.


**Je reviendrai sur l’article du Corriere della sera qui commente ce fait : https://roma.corriere.it/notizie/cronaca/18_settembre_10/cane-scambia-un-ladropsichiatra-sbranato-alla-moglie

lundi 10 septembre 2018

Le vautours ne sont plus ce qu'ils étaient



"Un rôle écologique fondamental"

"Au même titre que les prédateurs - lisons-nous dans le site de Nature Midi-Pyrénées - les animaux nécrophages comme les vautours sont des éléments indispensables au fonctionnement des écosystèmes. En intervenant rapidement sur les animaux morts ou mourants, ils contribuent à limiter les épidémies (fréquentes chez les animaux grégaires comme les ongulés) et à la pollution organique du milieu (eau notamment), et ce d’autant plus efficacement que leur système digestif détruit les germes pathogènes. A ce titre, ils peuvent être considérés comme des éléments majeurs de l’écosystème. Comme toutes les espèces vivantes les vautours ont évolué avec leur environnement, qui en retour bénéficie de leur présence. S’ils disparaissent brutalement, rien n’est "prévu" pour jouer leur rôle dans la nature". (extrait de  : http://www.naturemp.org/Les-vautours-piliers-de-l.html- 

Par respect pour les vautours, je propose de remplacer le terme "nécrophages", qui sonne comme une insulte dans le style du  Capitaine Haddock ("Perroquet bavard, cannibale emplumé etc."), par  "consommateurs  d'animaux non-vivants".   

samedi 8 septembre 2018

Bleu Blanc Coeur. Les miracles de San Daniele


J’avais été très déçu par ces jambons de San Daniele du Frioul (on en trouve partout,   même chez mon boucher brestois) qui n’étaient pas du tout  de San Daniele*. C’est un peu triste - me suis-je dit - cela confirme le cliché de l’Italien baratineur. Je viens de découvrir que tous les jambons français, même ceux qui se réclament de l’étiquette « Bleu Blanc Cœur » (Vive la Patrie …), ne proviennent  pas forcément de porcs nationaux. Mais cet apport étranger ne dépasse pas le 16%, nous rassurent les responsables de la filière*.

C’est vrai que, comme le rappelait déjà Ernest Renan, ce qui fait l’unité d’une nation est moins la réalité historique que le sentiment d’appartenance.

* La magistrature a tranché, cf. :
https://www.corriere.it/.../prosciutto-san-daniele-contraffatto-indag... 
https://www.usinenouvelle.com/article/fleury-michon-et-le-label-bleu-blanc-c-ur-au-centre-d-une-polemique-sur-l-origine-de-la-viande-porcine.N693854

jeudi 6 septembre 2018

Encore sur Hulot et le proto-écologisme du chasseur


 

Dans les pays de langue germanique l’idée que le chasseur contribue à la préservation des écosystèmes est couramment admise. Chez nous, les Latins, cela sonne comme un alibi.  Peu importe, en fait, que les prétentions du chasseur soient justifiées ou non (parfois, incontestablement, elles le sont, souvent elles ne le sont pas *). Ce que l’on à du mal à tolérer, en réalité, c’est que le  chasseur-écologiste éprouve du plaisir dans l’exercice de ses « fonctions » (alors qu’il devrait être rongé par un sentiment de culpabilité).  Un point de vue de Latins et, peut-être ... de  Catholiques ?

Sur l’écologisme ambigu du chasseur contemporain je renvoie à mon article :
« L'invention du chasseur écologiste : Un exemple italien », Terrain, Boire, Oct. 1989, p. 130-139. Voici le lien : https://journals.openedition.org/terrain/2963


* Le plaisir de chasser précède  l’émergence de la question environnementale. Le chasseur ne s’est pas mis à chasser du jour au lendemain pour préserver la biodiversité.

mardi 4 septembre 2018

Hulot et les chasseurs




Lobbyiste du Sud-Ouest*

Cette histoire de Nicolas Hulot me trouble. Le comble, pour lui, a été de trouver chez Macron des lobbyistes liés au monde de la chasse. Je partage son sentiment et j’apprécie sa décision.  L’opinion publique aussi, je dirais. En travaillant depuis des années sur l'univers de la chasse, cependant, je me demande s’il faut nécessairement  réduire la communauté des chasseurs (qui  héberge incontestablement un certain nombre de fétichistes des armes à feu, de Rambos et de matamores ) à une bande de lobbyistes, de sadiques  et d’incompétents. J’y reviendrai.

* Q. - Que savait-il, ce palombier,   du monde des oiseaux ? R. - Beaucoup de choses (y compris la manière de bien les cuisiner). 

dimanche 2 septembre 2018

Pauvres balais (pour la réhabilitation des frelons)





Frelons opportunistes pillant avec zèle et méthode  une poire de mon jardin


Frelon : de l'ancien français furlone, du latin médiéval fursleone, de l'ancien bas francique hurslo.

Synonymes
cabridan (en Provence)
cul-jaune (dans l’est de la France)
gravalon (Bresse jurassienne)
guichard (?)
lombarde (en Bresse)
talène (en Suisse)

- Un frelon qui bourdonne.
- Le champ mort et désert, où les frelons autrefois bourdonnaient seuls autour des fleurs grasses, dans le silence écrasant du soleil.— (Émile Zola, La Fortune des Rougon, 1870)

- (Figuré) Gens incapables et envieux qui décrient les ouvrages d’autrui et qui les pillent*.


« Incapables » et « envieux ». Pauvres frelons ! Il faut être méchants comme des teignes pour laisser traîner dans les dictionnaires ces rapprochements injurieux. 
Pauvres teignes ! Il faut être sots comme des oies pour laisser circuler sur le net ces comparaisons infamantes. Pauvres oies ! il faut être cons comme de balais  pour  etc. etc.
Pauvres balais ! 
* Extrait du Wiktionnaire, dictionnaire libre.