jeudi 30 mai 2019

Fidélité

 https://napoli.repubblica.it/cronaca/2019/05/27/news/ischia_piange_nicoletta_cane_super_fedele
On meurt et c’est tout. Voire on meurt et l’âme quitte le corps pour se déplacer ailleurs.  Refusant ces deux points de vue Nicoletta s’est rendue  tous les jours, pendant dix ans, sur la tombe d’Alfred, son maître bien aimé.*
* Le journaliste de La Repubblica  définit Nicoletta « un bellissimo meticcio ». En fait, Nicoletta est charmante, mais elle n'a rien de spécial. J’attire l’attention sur cet oxymore involontaire : à l'époque du politiquement correct "métisse" reste un terme péjoratif qui doit être compensé par "bellissimo". 

mardi 28 mai 2019

Vive l’Italie ? Ça se discute




 
On a beau ironiser sur Matteo Salvini (récemment,  le site officiel du démagogue lombard a été inondé de petits chats numériques). Un tiers de mes compatriotes a voté pour lui.
Ceci me laisse sans mots. Mais il ne faudrait pas, c’est une réaction élitiste.

dimanche 26 mai 2019

Le charme discret des bombes à fragmentation



 
Je lis dans Libération un entretien avec  Claude d’Anthenaise qui commente l’œuvre de Théo Mercier, un jeune créateur très inspiré par les cabinets de curiosités et la notion de « domestication ».  D'Anthenaise décrit le potentiel scénographique du Musée de la Chasse et de la Nature, dont il est le directeur, devenu au fil du temps un important centre d’art contemporain : «  Mais les armes plaisent aussi beaucoup aux artistes, remarque-t-il avec un brin d’ironie.  Il y a un potentiel émotionnel énorme dans une collection d’armes : lorsqu’on expose par exemple une œuvre fragile à ses côtés, ça la tonifie ». 
Ces propos me reviennent à l’esprit  en croisant un monument aux morts dans les environs  du boulevard Raspail. Les armes plaisent en général, effectivement, ou du moins elles fascinent. Neutralisées, désamorcées, elles perdent leur pouvoir mortifère mais gardent intact leur « mana ». Elles sont appréciées par les municipalités, qui s’en servent pour décorer leurs mémoriaux. Elles sont aimées par les religieux parce qu’elles donnent à leurs cérémonies un surplus de solennité.  Elles sont admirées par la citoyens qui visitent les dits mémoriaux. Il y a à croire qu’elles plaisent  aussi aux morts  dont  les noms, peints en or, brillent pimpants dans le marbre. 

jeudi 23 mai 2019

Le local et le global


Moineau appâté par une miette que je viens de lui proposer
Je regarde ce moineau et je pense à l’exotisme. On est fasciné par ce qui vient de loin. Lorsque j’entends parler des rêves chez les Aborigènes australiens, par exemple, ou des réminiscences intra-utérines chez les Inuit,  je trouve que c’est envoûtant. Ah, que c’est différent chez eux ! Et je me dis : « Toi, en revanche, tu travailles sur des trucs locaux. C’est moins mystérieux, c’est moins anthropologique ». Je ne suis pas sûr que ce soit complètement vrai.  Ce moineau, en tout cas, plus je le regarde plus il me paraît impénétrable.

mardi 21 mai 2019

La symbolique de l’ours




 

Voici la dernière série de propos surprenants issus du cours d’ethnologie « De l’humain animalisé  à l’animal humanisé »

« Depuis des milliards d’années l’animal est au plus proche de l’homme ».
« Ces dernières années l’homme reconnaît de plus en plus la cause animale, par exemple au niveau cosmétique où des animaux sont utilisés pout tester des produits ».
« L’ours, qui était avant le symbole de la pédophilie (Boucle d’Or) et de la virilité mal placée est devenu quelque chose de doux et mignon (peluche, Freddy Bears,  Winnie l’Ourson,  Oursons à la guimauve) ».

dimanche 19 mai 2019

Peut-on hiérarchiser le droit à la vie des différentes espèces?


Mésange (je crois) poursuivant sereine son projet existentiel.
 
 

Chat  poursuivant serein son projet existentiel.  

vendredi 17 mai 2019

L'homme et l'animal : où passe la frontière?


Image empruntée au site : https://www.ohmymag.com/chien/les-20-plus-belles-photos-de-chiens-qui-rient-aux-eclats_art92018.html




Je ne résiste pas à la tentation de livrer ces nouvelles merveilles issues d’un cours d’ethnologie consacré à nos rapports avec les animaux:



« L’animal, de par son ancienne condition d’instrument du capitalisme, est inférieur, diront certains ».

« Les hommes cherchaient à tout prix à se différencier de l’animal notamment grâce à l’agriculture ».

« L’animal a toujours fait partie de la société. L’humain le considérait comme un semblable mais avec des capacités en moins comme par exemple rire ».








mercredi 15 mai 2019

Les bienfaits de l’ Église


Image empruntée  à https://www.youtube.com/watch?v=_ueqDLLx8so


Voici deux nouvelles merveilles issues d'un examen d'ethnologie et concernant l’univers des chasseurs-cueilleurs.

1) « Les chasseurs-cueilleurs se sont sédentarisés avec le temps pour éviter de tuer trop d’animaux ».
2) « Les premiers hommes étaient des chasseurs-cueilleurs ; ils se déplaçaient donc pour trouver de quoi se nourrir tels un troupeau ou une meute ; les humains ressemblaient donc énormément aux animaux. Mais l’arrivée de l’Église a tout remis en cause ».

dimanche 12 mai 2019

Le sens de la famille


Famille avec chiens
Voici, sans commentaire, deux perles sorties d’un examen d’ethnologie  consacré aux rapports homme/animal
« Une des choses qui distinguent les animaux des hommes c’est l’utilisation des couverts de table ».
« De nos jours, nous sommes incapables de tuer notre animal de compagnie car il fait partie de la famille ».

vendredi 10 mai 2019

Pour un animisme bien tempéré

 

J.M.W. Turner, The Golden Bough, vers 1834, huile sur toile
Juste une annonce  concernant le prochain séminaire "L"appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi".  (EHESS, 105 bd Raspail 75006 Paris salle 3, de 15h à 17h)

Sergio Dalla Bernardina
 
L’âme chez les plantes et ses avantages.

Nous avons été animistes et nous sommes peut-être en train de le redevenir. En attendant, le flou catégoriel nous arrange.

mercredi 8 mai 2019

On a beau être bio, lorsqu’on est boucher on est boucher



Paris : un boucher bio agressé par des militants vegans (La Dépêche de mardi 7 mai, Sainte Gisèle).
« "On dit", écrit Porphyre, végétarien de l’antiquité, "que les hommes primitifs menaient une vie malheureuse, car leur superstition, loin de s’arrêter aux animaux, s’étendait aussi aux plantes. En effet, pourquoi la mise à mort d’un bœuf ou d’un mouton serait-elle un plus grand mal que la coupe d’un sapin ou d’un chêne, puisqu’il y a aussi une âme implantée dans les arbres ?" » James Frazer, Le Rameau d’Or, Le roi magicien dans la société primitive. Tabou et les périls de l’âme [1935, 1927], Paris, Robert Laffont, 1981, p. p. 271 .
Cette question n’est pas absurde. Et si j’étais un marchand de légumes bio je commencerai à m’inquiéter.

lundi 6 mai 2019

Du politiquement correct chez les botanistes ?



Cercis siliquastrum
En France on l’appelle l’arbre de Judée.
En Italie on l’appelle l’arbre de Judas.

Ce n’est pas la même chose.

samedi 4 mai 2019

Chats sans frontières





Colonie de mammifères (des chats selon toute vraisemblance) dans le désert australien


Dans un article récent Anna Mannucci trace un parallèle entre l’extermination des Tasmaniens par une bande de colons australiens en 1830 (des taulards, pour la plupart)  et la suppression programmée de deux millions de chats marrons* portant atteinte à la biodiversité du continent australien.   Passionnant et discutable à la fois**.



* Le marronnage est le phénomène par lequel les animaux domestiques retournent à la vie sauvage. 

 **https://www.corriere.it/animali/19_maggio_01/australia-pronta-sterminare-due-milioni-gatti-entro-2020-a076afca-6c3a-11e9-b9a1-817a86aa5964.shtml

jeudi 2 mai 2019

Columba palumbus





Ce pigeon ramier  surpris à Brest, tout près de la poste, le 30 avril 2019, pèse entre 460 à 570 grammes. Son envergure est de 75 à 80 centimètres et sa longueur de 40 à 42 centimètres. Il a de faibles chances d’être anglais car « la population britannique ne quitte son île qu'exceptionnellement à l'occasion, rarissime, d'un enneigement prolongé ». Source : Wikipédia*

*Je suis le premier à reconnaître le faible intérêt de ces informations.