samedi 30 avril 2022

« Pense à moi » (les animaux, la guerre et le charme imposé du « politicante »)

 


 

Je songeais à Poutine, ce matin, et à ces « politicanti », comme on les appelle en Italie, qui feraient n’importe quoi pour nous détourner de ce qui nous passionne (la contemplation sereine du monde, l’art, la musique, les puzzles, l'exercice critique, les blagues amusantes mais déplacées,  le baby foot, la méditation transcendantale ... j'oublie sûrement quelque chose) -  des enfants capricieux, finalement, qui nous obligent par la force  à admirer leurs prouesses :

- Maman, regarde ce que j’ai fait en Ukraine!

- Bravo! Quel homme …  quelle intelligence …  un vrai tribun … un fin stratège … un Machiavel … et baraqué, de surcroit ... Je suis fière de toi!

Après, je ne sais pourquoi, j’ai pensé aux dauphins dressés par les Russes pour contrer les attaques sous-marines. De là je suis passé à ces animaux serviables utilisés par l’armée en période de guerre et décorés par des médailles d'honneur*. Ensuite je me suis dit : tout compte fait  je préfère les Bonobos, qui arrivent à désamorcer leur agressivité par des accouplement stratégiques. Mais les Bonobos aussi, j’ai rapidement conclu, ont leurs limites. Lorsque les copulations ne suffisent plus, ils ont recours à une pratique moins « friendly » :  la persécution d'un bouc émissaire.

* Des animaux émouvants qui enthousiasment nos amis historiens.

mercredi 27 avril 2022

Le Ministère de la bonne gestion du vivant

 

  Un grand merci aux chasseurs (ce cliché m'a été transmis par Armelle Sêpa)

Dans la conclusion de mon ouvrage Le retour du prédateur je prophétisais la fin de l’opposition domestique/sauvage et l’instauration d’un monde meilleur où touristes, agriculteurs et chasseurs cohabiteront dans l’admiration mutuelle :  

« Dans sa célèbre fresque consacrée aux Effets du bon gouvernement, Ambrogio Lorenzetti nous montre la ville de Sienne, riche et riante, et une campagne opulente qui s’étend à perte de vue. La forêt est réduite à une citation. Aujourd’hui, pour illustrer le « Buongoverno », il faudrait s’y prendre autrement. La campagne devrait plutôt ressembler à une friche industrielle réhabilitée ou, mieux encore, à un  parc naturel, avec ses « crapauducs » pour faciliter les déplacements des batraciens, ses panneaux explicatifs (« là il y avait un four à chaux », « tas de bois en forme de cône : exemple typique de créativité locale » …), ses ethnologues secourables  qui réapprennent aux autochtones les traditions indigènes. La ville, elle, aurait des murs verdoyants, comme les parois végétales  du Musée de Quai Branly. Sur des toits fleuris on verrait atterrir et décoller  des vols de cigognes, de choucas, de pigeons ramiers. Pour les édifices publics, à la place des châteaux et des églises, on pourrait envisager un bâtiment majestueux, du genre « Palais des expositions », issu de la fusion de deux instances obsolètes, le ministère de l’agriculture et celui de l’environnement. Il pourrait s’appeler : « Ministère de la bonne gestion du vivant », voire « Maison de la bonne gestion du vivant » (pour souligner l’aspect «cohésion » et «  concertation » des décisions qui y sont prises) »*.

L’utopie est en passe de se réaliser. Et qui sera à la tête de ce nouveau ministère? Je mise sur Willy Schraen, le président de la Fédération nationale des chasseurs.

Le retour du prédateur. Mises en scène du sauvage dans la société post-rurale, Presses universitaires de Rennes, 2011, p. 123

 

lundi 25 avril 2022

Si un lion pouvait voter


 

Paris, 24 avril vers 18 heures. Pigeon attendant avec impatience le résultat des élections présidentielles

Si un lion pouvait parler, écrit Wittgenstein dans ses Investigations philosophiques, nous ne pourrions le comprendre. Son vote aussi resterait énigmatique.

samedi 23 avril 2022

Pornographie de guerre. Que faut-il montrer?


J’y avais pensé mais je n’osais pas en parler. C’est la question des images qui nous sont proposées pour documenter les atrocités de la guerre en Ukraine. Elles sont précieuses. Elles nous incitent à la prise de conscience et à l’action. On ne peut qu’admirer les journalistes courageux qui mettent  en danger leur vie pour rendre visible ce que les envahisseurs russes cherchent à dissimuler. Dans l’émission radiophonique Radio Anch’io du 22 avril  une de ces journalistes – un pédigrée irréprochable, correspondante de l’étranger en Afghanistan, Somalie, Algérie, otage en Irak -  nous invitait à faire la part entre les images utiles et nécessaires, et les images sensationnalistes – liées à la logique de la société du spectacle – censées plaire à un public de voyeurs en quête d’émotions fortes.  Elle a parlé, comme je le fais pour l’exhibition gratuite de la souffrance animale,  de «pornographie ». Ses collègues, et notamment le directeur du quotidien La Stampa,  n’ont pas trop aimé son intervention. Je dirais qu’ils ne l’ont  même pas comprise. Et pourtant c’est un vrai dilemme : comment distinguer  la documentation sincère et nécessaire d’un fait tragique de sa mise en spectacle pour augmenter l’audience ?

jeudi 21 avril 2022

Le vote des brebis et celui des loups. (Peut-on encore ironiser en matière d’écologie ?)


Le sentiment religieux quitte les églises pour investir les prés et les forêts. La nature est de plus en plus sanctuarisée,  sacralisée. Et qui dit sacralisation dit gestion du sacré. Il  y a l’inquiétude pour le sort de la planète (réflexe légitime et largement partagé) et il y a les gestionnaires de l’ordre écologique, les « Éco-curés ». J’ y pense en lisant ce passage iconoclaste de Michel Houellebecq* présentant la controverse autour de la gestion des espaces verts de façon très imagée :

_ Absolument ! Au cap d’Agde c’est pareil, il paraît qu’ils ont interdit au public la zone de dunes. La décision a été prise sous la pression de la Société de protection du littoral, qui est complètement aux mains des écologistes. Les gens ne faisaient rien de mal, ils partouzaient gentiment ; mais il paraît que ça dérange les sternes. Les sternes, c’est une variété de piaf. Au cul les piafs ! » s’anima Bruno. « Ils veulent nous empêcher de partouzer et de manger du fromage de brebis, c’est des vrais nazis. Les socialistes sont complices. Ils sont contre les brebis parce que les brebis sont de droite, alors que les loups sont de gauche ; pourtant les loups ressemblent aux bergers allemands, qui sont d’extrême droite. À qui se fier ? » Il hocha sombrement la tête. 

 

* Les Particules élémentaires, Flammarion, 2021, p. 354

mardi 19 avril 2022

C’est extra(communautaire). Présences étrangères dans les jardins romains

 

Jardin romain d'avant la globalisation

 

Il faut faire vite. À partir du  8 mai l‘Italie interdira l’importation et le commerce d’animaux exotiques et sauvages. Les raisons de cette initiative sont à la fois d’ordre sanitaire et moral*. On a peur des zoonoses et on trouve de plus en plus discutable que l’on  oblige les canaris à dansoter dans des cages et les poissons rouges à tourner en rond  dans des bocaux (ils ont la mémoire courte, c’est vrai, mais pas au point d’oublier que c’est toujours le même parcours). Tout le monde n’apprécie pas cette restriction qui met fin à une circulation millénaire. C’est le cas des commerçants d’espèces « aliènes »** bien entendu, mais aussi celui des innombrables propriétaires de tortues, perroquets, reptiles et autres chinchillas (500 millions de spécimens au niveau erupéen). Il y aurait beaucoup à dire sur cette clôture des frontières. Pour l’instant, je me limiterai à remarquer qu’elle est dans l’air du temps.

Après une parenthèse fusionnelle et cosmopolite,  notre société retrouve des réflexes identitaires. Bannis à l’époque où nous étions des hippies, le localisme et  la xénophobie recommencent à titiller les esprits. L’Autre nous perturbe et nous déstabilise. Il se croit tout permis.

Il n’y a qu’à  regarder ces perroquets moines qui occupent sans gêne les jardins historiques de la capitale. On dirait qu’ils sont chez eux. Et nos geais alors ?  Et nos pics rouges ? Et nos tourterelles ?

 

* C’est juste l’application d’une disposition de la Communauté européenne.

** On les appelle comme ça, c’est déjà tout dit.

samedi 16 avril 2022

Tous les animaux sont égaux ?


 

 

Vladimir Poutine dans un portrait du XVème siècle  

 

Mettre Poutine et Marine Le Pen sur le même plan serait absurde, les différences sont nombreuses et sautent aux yeux (les cheveux, par exemple). Ce qui les rapproche est juste leur passion pour la « Patrie » et la référence constante aux intérêts du « Peuple ». Le peuple est une entité abstraite et à géométrie variable qui périodiquement, lorsque les choses ne marchent pas, aime se mettre dans les mains d’un dictateur*.

Ces tribuns qui, tout en disposant d’une fortune convenable, se permettent de parler au nom du peuple, me font penser à La ferme des animaux,  et tout particulièrement au personnage de Napoléon, le cochon qui dirige la révolte contre les fermiers et finit par instaurer un régime tout aussi tyrannique que le précédent, voire plus. 

Ce que je ne trouve pas clair, chez Orwell, c’est le fait d’avoir choisi des cochons pour représenter les méchants. S’agit-il d’un pur hasard  (il avait opté pour des canards, puis pour des lapins peut-être, mais à la dernière minute …) ou c’est le fruit d’un préjugé spéciste ?

* Je colporte un cliché arbitraire et superficiel ("qualunquista" dirait-on en italien) recueilli au bar du Commerce.

mercredi 13 avril 2022

L’agneau pascal ? C’est bon pour les loups

 

« Le plus grand prédateur de l'agneau n'est pas le loup... mais Pâques ! » déclare Brigitte Bardot sur Twitter, en nous montrant ainsi qu’il n’y a rien d’islamophobe  dans sa détestation de l'Aïd-el-Kébir. En fait, y a-t-il des résidus sacrificiels dans la consommation pascale des agneaux ? C’est plus que vraisemblable. La mort d’une victime innocente, comme nous le rappelle René Girard, nous apaise et nous purifie. Mais comment profiter du pouvoir cathartique de la mort d’un herbivore innocent lorsqu’on est contre la chasse, la corrida, l’alimentation carnée etc. ? La réponse est simple : en déléguant l’acte sacrificiel aux grands prédateurs. C’est l’idée centrale de Faut que ça saigne, ouvrage éminemment pascal, dont je cite un passage  : 

" Le Sang et le sacré. On dit  que les arcades des églises gothiques s’inspiraient de l’architecture des forêts où se déroulaient les anciens rituels. Quittant le renfermé des basiliques,  devenu « environnementaliste » et se réfugiant dans les bois, le sacré postmoderne retrouverait le décor chlorophyllien des  religions archaïques. Il reviendrait au vert des origines, pour ainsi dire. Mais la couleur de base du sacré, en réalité, est moins le vert que le rouge. C’est le rouge du sang sacrificiel. Le rouge du sang métaphorisé par le vin et conservé dans le tabernacle. Le rouge du sang des martyrs. Le rouge du sang de San Gennaro qui tous les ans ou presque se remet à gargouiller pour la plus grande joie des Napolitains. Le rouge des tableaux des peintres animaliers  qui évoque le moment « sublime » et « solennel » de la mort de la proie. Le rouge des œuvres qui dénoncent aujourd’hui le caractère sacrilège de cette mort gratuite.  C’est aussi, en creux, le rouge des blessures du gibier exorcisées par le taxidermiste qui veille scrupuleusement à leur effacement (on ne les voit plus mais on y pense forcément). Et dans ces autels à ciel ouvert  que sont devenus les alpages, c’est le rouge brunissant des carcasses des agneaux, des ânes, des vaches offertes sur place, sur  internet ou sur les pages des journaux,  au regard des fidèles. Des fidèles émus, mais fatalistes : qui à tué la victime ? Ce n’est plus l’homme. Ce n’est même plus son chien, ni son fusil, ni son couteau. C’est le fatum. C’est  « la Sélection naturelle ». Ce sont « les Lois de la nature »" *.

*Faut qu’ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éd. Dépaysage, 2020, p. 85

 

lundi 11 avril 2022

Jean Lassalle, le pastoralisme et le statut des chiens

 


 

 

Est-ce que les bergers d’autrefois traitaient bien leurs chiens ? Ça se discute. Pour les ethnologues néo-bucoliques c’est une évidence. Pour les autres c’est plus nuancé. J’y pensais ce matin, en apprenant  que Jean Lassalle a qualifié de « chien » le journaliste Renaud Dely dont il n’apprécie guère les analyses. Dans un premier temps je me suis dit : « Il est un peu anachronique, ce Lassalle, il n’a pas encore compris que dans le terme "chien"   il n’y a rien de péjoratif ».  Et après, puisque la candidat à l'élection présidentielle se réclame de ses racines pastorales, j’ai pensé: « Tiens, c’est la preuve, peut-être, que les bergers d’autrefois  traitaient leurs chiens comme des chiens ». 

Articles supplémentaires chargés.

jeudi 7 avril 2022

Analogie et métamorphose (annonce )

 

Séminaire - De l’humain animalisé au vivant humanisé (troisième année : risques et avantages de la proximité ontologique)

 

Bâtiment EHESS-Condorcet

Salle 25-A 
EHESS, 2 cours des humanités 93300 Aubervilliers

 

lundi 11 avril, de 12:30 à 14:30

 

                                   


Hilma Af Klint - The Swan, No. 12, Group IX SUW, 1915

Nadia Breda

 

Analogie et métamorphose. Applications ethnographiques et racines théoriques goethéennes de Par-delà nature et culture de Philippe Descola vues d’Italie.


La traduction en italien de Par-delà nature et culture de Philippe Descola a donné lieu à un grand débat et inspiré toute une série d’études, d’appropriations, d’adaptations. Nadia Breda, responsable de l’édition italienne, reviendra sur ces relectures de l’approche descolienne avec des exemples concrets et des suggestions issues de ses recherches de terrain. Elle nous proposera de réfléchir tout particulièrement autour de  l’analogisme comme champ de médiation ontologique propice à la confrontation avec les expressions symboliques de la  tradition occidentale.

 

mardi 5 avril 2022

Le Grand Prix des saucisses

 


Deux coupes chez le boucher. C’est pour primer les meilleures saucisses artisanales de l’année.

Les saucisses en sont fières.

dimanche 3 avril 2022

De la viande in vitro à la sexualité in vitro?

 
Photo du premier steack in vitro tel qu'il a été  produit par mark Post en 2013. J'ai emprunté cette image au site de l'INRAE : https://www.inrae.fr/actualites/viande-vitro-voie-exploratoire-controversee
 
Dans L’éloquence des bêtes*, j’évoque le processus de « sanctification » prôné par Tolstoï qui mène du renoncement à la viande (très moral), au renoncement à la sexualité (encore plus moral). Les deux renoncements ne vont pas forcément ensemble. On peut être à la fois un·e végétarien·ne draconien·ne, j’imagine, et un·e copulateur·trice compulsif·ive. Mais la question de ce lien, ne serait-ce que sur le plan symbolique,  n’est pas dépourvue d’une certaine pertinence :

« Le rapprochement entre consommation de viande et consommation sexuelle n’est certainement pas récent, comme n’est pas récent le sentiment de perfectionnement, donc de supériorité morale, lié au dépassement de ces « besoins ». Lev Tolstoï, dans une apologie du végétarisme intitulée Il primo gradino (La première Marche)**, professe l’abandon de l’alimentation carnée en tant que premier pas vers le renoncement aux plaisirs de la chair, idée qui, dans la plupart des cas, reste implicite, passée sous silence ou niée***. Mais, de façon plus générique,  c’est dans les travaux des spécialistes de l’inconscient que le lien entre nourriture et sexualité semble se combiner dans une configuration significative. (…) Le refus de l’alimentation carnée théorisé par les ennemis des bouchers, partie émergente d’un plus large discours sur l’alimentation tout court, semble exprimer, parfois, des refus bien plus drastiques : refus du corps, refus de la sexualité ou de certaines formes de sexualité, refus de la reproduction dans ses conséquences déformantes et animalisantes. Dans l’abstinence pratiquée par les Catholiques, écrit Colette Méchin (son article montre les liens, dans l’imaginaire occidental, entre la "force" des aliments carnés et l’énergie assimilée par le mangeur), il s’       agissait, par le refus de consommer certains produits d’origine animale, (…) de maîtriser ses pulsions sensuelles et sexuelles »****.  « C’est tout à fait ça, je ne veux pas avoir de corps, et j’aurais voulu être Dieu »,  avoue avec transport la patiente d’un psychanalyste citée par Noëlle Châtelet dans son ouvrage Le corps à corps culinaire»*****.
(Extrait du chapitre : « Du plaisir du chasseur aux souffrances de l’écologiste », p. 140-141.


*L’éloquence des bêtes. Quand l’homme parle des animaux. Paris, Métailié, 2006.

** Manca, Genova

*** S’opposer aux plaisirs de la chair, aujourd’hui, est considéré comme plutôt démodé, un peu comme se vanter de sa virginité ou déclarer son opposition au suffrage universel.

****Colette Méchin, La symbolique de la viande », in Monique Paillat éd.  « Le Mangeur et l’animal. Mutations de l’élevage et de la consommation », Autrement, Paris, 1997, p. 121-134

***** « Il est question du dégoût, de la répugnance pour les nécessités corporelles impliquées par la survie : le caca, les règles … »  Paris, Seuil , 1987, p. 125, ibid. Châtelet cite l’ouvrage de E.et J. Kestemberg et S. Décobert, La faim et le corps, Paris, PUF, 1972, p.60

vendredi 1 avril 2022

Dans le jardin de la nature

 





Walton Ford, 2017 : Eureka

« La télévision l’intéressait moins. Il suivait cependant, le cœur serré, la diffusion hebdomadaire de La Vie des animaux. Les gazelles et les daims, mammifères graciles, passaient leurs journées dans la terreur. Les lions et les panthères vivaient dans un abrutissement apathique traversé de brèves explosions de cruauté. Ils tuaient, déchiquetaient, dévoraient les animaux les plus faibles, vieillis ou malades ; puis ils replongeaient dans un sommeil stupide, uniquement animé par les attaques des parasites qui les dévoraient de l’intérieur. Certains parasites étaient eux-mêmes attaqués par des parasites plus petits ; ces derniers étaient à leur tour un terrain de reproduction pour les virus. Les reptiles glissaient entre les arbres, frappant oiseaux et mammifères de leurs crochets venimeux ; à moins qu’ils ne soient soudain tronçonnés par le bec d’un rapace » . Michel Houellebecq,  Les particules élémentaires, Paris Flammarion (2021), p. 47.