(Suite du billet précédent). Or, il s’ avère que ce monsieur irascible qui faisait régner l’ordre dans la bibliothèque municipale était, justement, propriétaire d’un grand chien de défense. Il s’agissait d’un berger belge plus noir que le diable. Comme c’est souvent le cas, ce chien ressemblait à son maître. Il était massif et tirait la laisse au point de s’étrangler en émettant des vociférations riches et variées. Retenu par le géomètre (qui était peut-être un comptable), il aurait mis de l’ordre dans la vie de toute créature lui passant sous le nez. Parfois il y parvenait. Il avait réussi, par exemple, à raccourcir l’existence du vieux setter d’un employé du tribunal, croisé lors d’une promenade et égorgé sur place sans aucune difficulté ("Un setter anglais? C'est fastoche!"). Depuis, il circulait avec une muselière qu’on lui enlevait seulement en plein air (à suivre).
mardi 30 juin 2020
Récompenses (la valeur d’une vie 2)
(Suite du billet précédent). Or, il s’ avère que ce monsieur irascible qui faisait régner l’ordre dans la bibliothèque municipale était, justement, propriétaire d’un grand chien de défense. Il s’agissait d’un berger belge plus noir que le diable. Comme c’est souvent le cas, ce chien ressemblait à son maître. Il était massif et tirait la laisse au point de s’étrangler en émettant des vociférations riches et variées. Retenu par le géomètre (qui était peut-être un comptable), il aurait mis de l’ordre dans la vie de toute créature lui passant sous le nez. Parfois il y parvenait. Il avait réussi, par exemple, à raccourcir l’existence du vieux setter d’un employé du tribunal, croisé lors d’une promenade et égorgé sur place sans aucune difficulté ("Un setter anglais? C'est fastoche!"). Depuis, il circulait avec une muselière qu’on lui enlevait seulement en plein air (à suivre).
dimanche 28 juin 2020
Récompenses (la valeur d’une vie)
La bibliothèque municipale de ma ville natale
Les histoires de « récompenses »
et de « créatures d’exception » évoquées dans les billets précédents
ont réveillé chez moi un ancien souvenir.
Il remonte à l’époque où je préparais ma maîtrise, en Italie. Pendant l’été, l’université étant
fermée, je passais mes matinées à la bibliothèque municipale pour lire la
presse locale du XIXème siècle (du point de vue ethnologique, c’est tout aussi enrichissant que
faire du terrain). Parmi les aficionados il y avait un drôle de retraité, je ne sais plus s’il était géomètre ou comptable. Il parcourait les
journaux avec fébrilité. Il ne
parlait pas, mais ses soupirs saccadés, sortes de râlements, attiraient l’attention. Sans lever le regard, il surveillait tout le monde. Dès qu’un
lecteur s’adressait à son voisin pour
demander des informations, il fonçait sur lui comme un chien de garde en criant
(j’exagère à peine) : Ma dove crede
di essere ? Questa è una biblioteca pubblica. Esca subito di qui !
(« Mais où vous croyez-vous ?
Ici on est dans une bibliothèque publique. Sortez immédiatement !). J’avais
lu, à l’époque, qu’un chercheur américain - un psychologue je crois -
prétendait avoir repéré chez les
propriétaires des grands chiens de défense la tendance à s’immiscer dans la vie d’autrui (oui, parce que le
penchant à « fliquer » son prochain, selon lui, répondait à une
configuration psychologique)*. (À suivre).
* Cela pourrait ouvrir sur un débat intéressant sur les vocations.
vendredi 26 juin 2020
J’ai raison et basta! (être ours dans les Pyrénées)
"Magnifiques créatures" pâturant dans les environs de Plougastel*
J'ai posé sur Twitter (je cherche à me moderniser ...) la
question suivante :
« Peut-on
comprendre, sans passer
pour des collabos, les raisons de ceux qui ont tué l’ours dans les Pyrénées ? »
Quelqu’un (nommé
Alyce) m’a répondu : « Non, on ne peut pas comprendre. La prison pour
celui qui a tué cette magnifique créature et basta ! ».
Sur le plan
juridique je n’ai rien à objecter. Que l’on soit berger, policier, ou militant
animaliste, on n’a pas le droit de se faire justice tout seul. Cette convergence avec mon interlocutrice, cependant, ne m’empêche pas de chercher à comprendre le sens des comportements humains dans les pâturages ariégeois. J'ajouterai que l’argument de la
« magnifique créature » me laisse perplexe. Et si la créature
n’était que « moyenne », voire « bas de gamme » comme par exemple un mouton?
*Je ne suis pas l'auteur de ce très beau cliché.
mercredi 24 juin 2020
Des mafieux dans les Pyrénées
Vieux mafieux pyrénéen s'apprêtant à empocher une récompense.
La prime pour les
informations permettant de démasquer les « assassins » de l'ours
retrouvé mort il y a quelques jours dans les Pyrénées devient de plus en plus alléchante.
Dans l’entretien que Madame Lamya Essemlali, présidente de
l’association Sea Shepherd France
a donné au mensuel Outside je lis le
passage suivant :
« Déjà l’annonce de notre
offre de récompense a sensibilisé l’opinion publique et augmenté la pression
sur l’État qui doit assumer ses responsabilités dans une région où la mafia
anti ours fait régner la terreur. Les tensions y sont tangibles, dans un climat
d’impunité totale. Notre message est clair : les responsables doivent être
confondus et assumer leurs actes ». *
J’aurais voulu exprimer mes doutes
– je veux dire les doutes d’un anthropologue – sur la pertinence de cette manière un peu trop rapide de décrire
une communauté, ses motivations,
son ethos. J’aurais aussi aimé, juste pour mettre les choses en
perspective, évoquer d’autres cas
de stigmatisation des populations indigènes et de recours à des informateurs
locaux pour briser l’ « omertà »**.
Le fait est que j’ai peur. Je
viens de lire que l’association Sea Shepherd prévoit des initiatives légales contre la Présidente du Conseil Départemental de
l'Ariège :
« Madame Téqui tient par
ailleurs dans son communiqué des propos diffamatoires à l'encontre de Sea
Shepherd. Propos pour lesquels nos avocats se chargeront de répondre ».***
Donc j’ai peur : et si,
après avoir proposé mon analyse, je devais me retrouver moi aussi au tribunal, à
côté de Madame Téqui? J'ai donc décidé de me taire. Ce sera l’omertà****.
Je ne peux que saluer, au
passage, la redoutable efficacité de
l’association Sea Shepherd.
*https://www.outside.fr/ours-abattu-sea-shepherd-offre-15000e-de-recompense/
** Ce n’est pas moi qui utilise
ce mot, c’est madame Essemlali.
*** https://seashepherd.fr/index.php/actu-editos/actualites/211-news-19062020-fr-01
**** Je suis italien, d'ailleurs, donc c'est un réflexe naturel, spontané ...
**** Je suis italien, d'ailleurs, donc c'est un réflexe naturel, spontané ...
lundi 22 juin 2020
Être végan à Belfort
Je découvre la photo du lion de Belfort décapité par un
groupe d’activistes végans*. Ils ont laissé un message, paraît-il, où ils
revendiquent « la destruction
d’un symbole humiliant de la tyrannie carnivore ». Incrédule, je relis deux ou trois
fois cette déclaration pittoresque, à mi-chemin entre l’hymne patriotique et le gag
surréaliste. Ils doivent être des préados, je
me dis. C’est l’âge où on aime proférer des gros trucs insensés et après on se
laisse entraîner par la sonorité des
mots. S’ils étaient plus âgés, il y aurait de quoi s’inquiéter. Je pense aux pauvres végans belfortains
qui, dans leur grande majorité, n’ont rien à voir avec ce geste
obtus et iconoclaste. Je comprends ensuite que c'est un canular.
* Cette histoire troublante (et passionnante, en ce qu'elle a d'emblématique et de peu croyable à la fos), m'avait échappé. Merci à Steve Lazzaris de me l'avoir signalée.
vendredi 19 juin 2020
Ours modernes et ours d’autrefois
L’ours traditionnel menait sa vie de prédateur. On le considérait comme un nuisible, un ennemi. L’ours moderne, en revanche, est devenu notre délégué dans les espaces boisés : à l’instar du loup, il exerce pour nous la fonction prédatrice (on n’aime pas la violence, c’est vrai, mais il faut bien que ça saigne …). Il est tellement proche des humains, désormais, que son abattage est qualifié d’assassinat. On offre même des récompenses (30.000 euros, tout récemment), pour retrouver ses "assassins". Trop chargé de renvois historiques et d'implications symboliques, cet appel à la délation* mérite quelques réflexions supplémentaires. J'y reviendrai après-demain.
*C'est comme ça qu'il est perçu par plusieurs commentateurs.
mercredi 17 juin 2020
Le crucifix est un trophée? « Faut qu’ça saigne » dernier épisode.
L’idée centrale de
« Faut qu’ça saigne » m’est venue dans une boucherie (ce qui n'est pas étonnant). Sur le mur, l’un à droite et l’autre à gauche
du boucher, trônaient un crucifix et une tête de chamois. Du coup, le présentoir
où brillaient les morceaux de viande m’a fait penser à une sorte d’autel. Rien d’orchestré, certes, rien de
volontaire, mais la charge symbolique de ce rapprochement impie a commencé à
travailler dans mon esprit : et si le crucifix aussi, à sa manière, était
un trophée ? Et si le trophée aussi, à sa manière, était un
crucifix ? C’est autour de
cette mise en parallèle
apparemment absurde que j’ai construit mon bouquin.
samedi 13 juin 2020
Ce que vous n'avez pas pu entendre au dernier colloque de la SEF
Capture d'un anthropologue dissident au cours d'une campagne de moralisation des rapports entre les humains et les non-humains.
Je croyais poser une question centrale à propos de la
gestion du discours sur l’animal dans les sciences humaines et sociales (question
éthique et déontologique). Pour
cette raison j’ai répondu favorablement
à une proposition qui m’avait été personnellement
adressée par les responsables du dernier colloque de la SEF : « Les animaux en ethnographie : quelles
méthodes d’enquête, quelles postures éthiques ? » Muséum National d’Histoire
Naturelle de Paris, 21 et 22 novembre 2019.
Voici le résumé :
« Nouveaux collaborationnismes. Reste-t-il une place pour
l’ethnographie de la chasse ? »
Il y a encore quelques années, l’anthropologie de la
chasse gardait toute sa légitimité. Moins noble que l’étude des sociétés de
chasse-cueillette ou de l’imaginaire cynégétique médiéval, elle constituait
néanmoins un domaine de recherche
respectable. Un peu « ringard » et
« passéiste », selon certains,
mais susceptible, en raison de la marginalité historique de son
objet, de donner des informations précieuses sur
les connaissances naturalistes vernaculaires, sur la sociabilité rurale, sur
les dynamiques identitaires, sur les manières « non modernes » de se
représenter les frontières ontologiques. Le discrédit qui pèse sur la chasse
aujourd’hui semble déteindre sur
les chercheurs qui s’en occupent. D’où cette question de caractère général :
peut-on se pencher sur ces mondes obsolescents (l’univers de la chasse mais aussi celui de la corrida, du
cirque, du Palio de Sienne etc.)
sans passer pour des nostalgiques et des complices ?
Ma proposition n'a pas été retenue, ce qui semble confirmer la pertinence de ma question.
Plus j’y pense, plus je trouve que cette question
mériterait, à elle seule, un
colloque tout entier.
jeudi 11 juin 2020
"Je suis encore plus gentil que Saint François" (Faut qu’ça saigne 4) *
On peut aimer les animaux tout en étant loup-garou sur les bords
Encore un mot sur l’attachement multiforme que l’on peut ressentir pour son prochain, humain et non-humain. La vulgate animalitaire (représentée par des institutions du genre People for the Ethical Treatment of Animals, la fondation Brigitte Bardot, 3O millions d’amis etc.), met en avant l’empathie et la bonté, célèbre l’altruisme et fustige la cruauté. C’est louable et sacro-saint. Mais dans les impulsions qui nous poussent vers l’Autre, il n’y a pas que de la solidarité franciscaine. Si dans un certain domaine de notre expérience (celui du rapport aux animaux, par exemple) nous nous montrons charitables, c'est peut-être que nous avons choisi d'autres lieux pour exprimer notre agressivité, d'autres catégories sur lesquelles déverser notre haine et notre misanthropie (le boucher, le chasseur, le Musulman ...).
Le monde n'est pas dichotomique, les
Saint François d’un côté, les Loups-garous de l’autre. Dans chacun d’entre nous les deux tendances cohabitent, ce qui change est juste le dosage. Le problème est que le discours ambiant ne donne la parole qu’à Saint
François laissant le Loup-garou dans l’ombre, ou projetant son profil malsain sur les « autres »,
les redoutables « ennemis des animaux ».
Dans le prochain billet j’illustrerai par un exemple personnel les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on se permet de jeter un regard froid et analytique sur les relations constructives que nous entretenons avec les autres animaux.
Dans le prochain billet j’illustrerai par un exemple personnel les difficultés que l’on peut rencontrer lorsqu’on se permet de jeter un regard froid et analytique sur les relations constructives que nous entretenons avec les autres animaux.
*À propos de Faut qu'ça
saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, à paraître fin juin 2020
mardi 9 juin 2020
Le bêtisier de Mai 2020 (suite et fin)
Être vivant à part entière (et à roulettes)
J'ouvre une parenthèse ludique pour revenir sur les épreuves du cours "De l'humain animalisé à l'animal humanisé". Voici deux pépites issues du dernier tamisage :
1) "Sur le plan
législatif, les animaux sont passés de immeubles (catégories des objets
inanimés) à meubles (êtres vivants à part entière)".
2) "Philippe
Dujardin réfléchit aux conditions de constitution des groupes sociaux. Selon
lui, l’homme est une entité de base de ces derniers".
samedi 6 juin 2020
« Faut qu’ça saigne ». (3 : pourquoi montrer et pourquoi regarder?)*
Ce n'est pas la vraie tête d'un cerf décapité, c'est juste une copie. Faux trophée dans un commerce brestois.
(Suite du billet précédent). Je continue donc avec la présentation de mon essai d’anthropologie conjecturale. Au lieu de m’extasier sur les bienfaits de la nouvelle alliance entre les hommes et les animaux, au lieu d’ajouter ma voix au débat actuel sur la bonne et sur la mauvaise mort animale, je suis parti du constat que cette mort, qu’elle soit bonne ou mauvaise, garde un charme obscur. Elle le garde même chez ceux qui la dénoncent et qui la pleurent. Ce constat se base sur une série de faits que je commente depuis un long moment : le retour dans les espaces publics et privés des animaux taxidermisés, l’intérêt équivoque pour les matériaux visuels consacrés aux sévices infligés aux animaux, la nonchalance qui accompagne les massacres perpétrés par les grands prédateurs dans les prés et les alpages.
(Suite du billet précédent). Je continue donc avec la présentation de mon essai d’anthropologie conjecturale. Au lieu de m’extasier sur les bienfaits de la nouvelle alliance entre les hommes et les animaux, au lieu d’ajouter ma voix au débat actuel sur la bonne et sur la mauvaise mort animale, je suis parti du constat que cette mort, qu’elle soit bonne ou mauvaise, garde un charme obscur. Elle le garde même chez ceux qui la dénoncent et qui la pleurent. Ce constat se base sur une série de faits que je commente depuis un long moment : le retour dans les espaces publics et privés des animaux taxidermisés, l’intérêt équivoque pour les matériaux visuels consacrés aux sévices infligés aux animaux, la nonchalance qui accompagne les massacres perpétrés par les grands prédateurs dans les prés et les alpages.
D’où vient cette attraction ? Des pulsions sadiques et nécrophiles qui
traversent l’esprit de tout être humain, même du plus charitable ? J’ai exploré ailleurs cette piste, qui
reste prometteuse malgré son évidence.
Ici je m’en tiens à une hypothèse utilitariste : si la mise en spectacle de la mort animale
occupe tant d’espace sur la scène contemporaine, c’est qu’elle répond à un
besoin. Ce besoin dépasse – voici ma première conjecture – la dénonciation des
actes de cruauté. Il dépasse
aussi le voyeurisme. (À suivre).
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
jeudi 4 juin 2020
« Faut qu’ça saigne ». Autour d’une publication imminente (2)*
Frère Ciccillo cherche à parler avec les faucons (image extraite de : Des oiseaux petits et gros de Pier Paolo Pasolini, 1966).
(Suite du billet précédent). La question qui alimente
ce petit ouvrage est celle-là même qui inspire
ce blog : et si, derrière le discours officiel que nous tenons sur les
animaux, il y avait des
motivations plus obscures ? Oui, parce que c’est facile de dire « J’aime les
animaux ». C’est tellement facile qu’il est rare, aujourd’hui, de rencontrer
quelqu’un qui ne les aime pas. Mais le mot « aimer » est trop
générique pour signifier vraiment quelque chose. On peut aimer les animaux à la
manière de Saint François, parce qu’ils font partie de la création. Mais on
peut aussi les aimer de façon
narcissique, parce qu’ils nous permettent d’exhiber notre « franciscanisme »
(« J’adore montrer que j’aime les animaux et que je ne fais pas de
différences entre les humains et les non-humains… »). On peut les aimer parce qu’ils sont des subalternes et
cela nous réconforte de dominer quelqu’un. On peut les aimer parce qu’ils font
peur à notre voisin, qui le mérite, ou parce
qu’ils acceptent patiemment d’être bichonnés, pomponnés, même stérilisés, lorsque c’est nécessaire, c'est à dire castrés. On peut les aimer parce qu'on aime les scènes tragiques que leur souffrance et leur mort nous permettent de représenter. (À suivre).
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
* À propos de Faut qu'ça saigne. Écologie, religion, sacrifice, Éditions Dépaysage, fin juin 2020
mardi 2 juin 2020
« Faut qu’ça saigne ». Autour d’une publication imminente (1)
Il devait sortir en
mars, puis en avril, puis … là, en principe, ça y est, c’est prévu pour le 26
juin. Il s’agit d’un petit ouvrage,
hétérodoxe comme ce blog, juste un peu plus structuré, où je pose des
questions sérieuses en m’octroyant des libertés qui trouveraient difficilement
leur place dans un cadre strictement académique. Il est né tout seul, pendant que je
préparais une autre étude, moins impulsive, qui verra la lumière au mois de
septembre. Je tiens aux deux pour des raisons différentes.
Je l’ai appelé
« Faut qu’ça saigne! Écologie, religion, sacrifice » en hommage au
célèbre tango de Boris Vian
:
C'est le tango des
bouchers de la Villette
C'est le tango des
tueurs des abattoirs
Venez cueillir la
fraise et l'amourette
Et boire du sang avant
qu'il soit tout noir
Ce que j’aime dans cette trouvaille
surréaliste, c’est qu’elle résume de façon lapidaire l’enthousiasme pour la
« scène sanglante » que je décris et que je cherche à expliquer dans cette étude peu dogmatique*. Pour anticiper les critiques, j’ai cru opportun de rajouter un sous-titre : « Essai
d’anthropologie conjecturale ». **
Je préciserai ma démarche dans les prochains billets.
*Un enthousiasme qu’il
serait hypocrite de rejeter sur
les autres et que je contribue à propager.
** "Oui, c'est de l'anthropologie conjecturale, je sais. Et c'est moi qui l'ai dit le premier".
** "Oui, c'est de l'anthropologie conjecturale, je sais. Et c'est moi qui l'ai dit le premier".
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