samedi 27 août 2022

Pauses et demi soupirs

 

 

1234 billets depuis l'ouverture de ce blog (un beau numéro progressif). Je mérite une pause d'au moins une semaine. À très bientôt.

mercredi 24 août 2022

Vive les papillons (et au revoir les edelweiss)

 

 

Bouddleja dolomitica

 

Dans le Parc National des Dolomites on trouve des espèces rarissimes : la Campanula de Moretti (Campanula morettina), la Speronella alpina (Delphinium dubium), la Cortusa de Mattioli (Primula matthioli). On y trouve même de l’absinthe pour distiller des breuvages réconfortants* et des chardons pour cailler le fromage. Et moi, l’autre jour, qu’ai-je trouvé à mille mètres d’altitude tout près des sapinières ?  Merveille des merveilles : un massif de buddleia. Elle se propage partout, comme les animateurs-nature et les eco-touristes**

 

* C’est strictement interdit.

** Je lui ai fait part de mes inquiétudes, elle m’a répondu : « Espèce de ségrégationniste, moi aussi je participe à la bodiversité ».

lundi 22 août 2022

Le penchant politique des roses et les sciences sociales

 

Roses

Est-ce que les roses sont de gauche ou de droite ? Voilà une question parfaitement idiote que j’ai déjà posée à propos des chiens.  Et sont-elles gentilles ou méchantes ? C’est une question tout aussi imbécile (sauf lorsqu’on est animiste* – si les plantes « pensent », si elles sont « intelligentes » pourquoi n’auraient-elles pas des orientations politiques ?). Autrefois, on prêtait aux créatures du Bon Dieu des qualités intrinsèques. Certaines d’elles symbolisaient la grâce et la pureté morale, d’autres  avaient une nature maléfique (la mandragore,  par exemple, ou l’if). Après sont arrivées les sciences sociales. Pourquoi le serial-killer penche-t-il vers l’assassinat ? Parce qu’il est né comme ça, disait-on dans le passé, ou parce qu’il est habité par le diable. Aujourd’hui on cherche les causes de son excentricité dans sa biographie. Pourquoi les demi-sœurs de Cendrillon étaient aussi perfides ? À la base il y a surement des raisons sociologiques, des traumatismes, des injustices subies … . On ne naît pas sadique, on le devient.  Et d’ailleurs, plus je pense à leur cas, plus elles me font de la peine**.

* L'animisme c'est autre chose, je fais semblant de ne pas le savoir.

**Cendrillon, d’une manière ou d’une autre, l'avait sans doute cherché.

samedi 20 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième session (8). L’ami de la nature en magicien

 Danse incantatoire pour la réproduction des champignons

J’ironise sur les amateurs d’espèces exotiques mais j’en suis un. Tout dépend du sens que l’on met dans le mot « exotique ». À l’époque des Grandes expéditions, les explorateurs revenaient avec des beautés exotiques qu’ils plantaient dans leur jardin. Moi, c’est pareil : je fais de l'exotisme de proximité. J’ai mon jardin des explorateurs, tout comme les Brestois. J’ai commencé par un genévrier trouvé dans les hauteurs que j’ai installé en bas, tout près de la route. Son agonie a duré très longtemps, des années entières. Avec les cyclamens ça a mieux marché. En dépit de leur exil elles refleurissent tous les ans. Leur résilience atténue mes sentiments de culpabilité (fallait-il les laisser chez elles?*) et prouve que, parfois, on peut s'épanouir même loin de chez soi**.  J’ai déjà parlé de l'églantine. En revenant de mes  promenades en montagne, avec un geste plus proche de la magie que de la botanique,   je disperse partout la mousse des champignons que j’ai ramassés.  Je me sens ridicule mais je persiste. C’est pour me déculpabiliser. Comme beaucoup de mes contemporains, je simule des échanges et des restitutions avec le monde naturel parfaitement inefficaces qui feraient ricaner le primitif le plus superstitieux***.


*  Il y en avait beaucoup, me dis-je  pour justifier mon prélèvement,  même trop …

** En France, par exemple

*** Il ne faut pas dire « primitif », je sais.

jeudi 18 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième session (7). Désherbages sauvages


 Image empruntée au site : https://www.piantefaro.com/azienda/

On a beau avoir une histoire. Encore faut-il que ça se sache.  En faisant le tour du jardin je découvre quelques plantinettes que j’ai l’habitude d’ignorer. Elles sont tout aussi « ataviques » que leurs consœurs mais, pendant que je m’occupe des autres, je ne leur prête aucune attention. Il s’agit des  plantes standard que tout le monde devait avoir dans son jardin dans les années 1970-1980. Je fais juste leur liste pour m’en débarrasser au plus vite. Je  puise dans un catalogue pour retrouver leur nom : le millepertuis (une belle tâche de jaune dans la verdure monotone),  le cotonéaster (une belle tache de rouge dans la verdure monotone) ;  le pin nain argenté  (une belle tache argentée dans la verdure monotone, et il ne demande pas trop d’entretien). Je les côtoie et je les ignore, comme ces livres que personne ne consulte pendant des années et que les bibliothécaires, faute de place,  doivent éliminer. Ils appellent ça le « désherbage ». Pas de lecteurs ? Pas d’histoire? No future.

Il y a quelques temps, j’avais commencé à désherber. Le cotonéaster a reçu un sacré coup. Le millepertuis s’apprêtait à subir le même sort lorsqu’une voix solennelle, comme celle qui a arrêté le bras d'Abraham dans une circonstance bien plus sérieuse*  m’a intimé : « Mais tu es bête ?  C’est comme jeter un meuble bar en teck des années 1970. C’est vintage. Tu as un jardin “ tendance ” et tu le démantèles ? Espèce de plouc. ».

* C'était la voix de mon Surmoi, probablement.

mardi 16 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième séssion (6). Le murier, la Wilderness et le mythe

 


Cette histoire de géraniums flambant neufs qui ne sauraient pas remplacer ceux de l'année précédente me fait penser au lien entre la Wilderness et le mythe. Ce qui fait le charme d’une plante sauvage est, en quelque sorte, son intemporalité. Personne ne l’a manipulée. Elle reproduit à l’identique le modèle archétypal. Plus la plante de notre jardin s’éloigne du moment inaugural de sa plantation, plus son mythisme augmente. C’est ainsi que les plantes les plus anciennes deviennent à leur façon « intemporelles », donc « sauvages ». C’est un paradoxe : bien que gorgées d’histoire (et à cause de ça, justement), elles quittent le temps historique pour rejoindre le temps du mythe. Le mythe, comme le dit Roland Barthes, « naturalise » :  il rend naturel ce qui est de l'ordre de l'histoire. C’est le cas du murier qui déploie ses ramures au sommet de mon jardin.

Des muriers, moi, je n'aime que les fruits. Ce murier-ci n’en a jamais fait un seul. Il est apparu soudainement, sans besoin de notre intervention, à une époque où je n’étais pas là.  Mon père y tenait et on a décidé de le garder. Tous les ans je lui faisais une coupe « à la Yul Brynner »*.  Ça se pratiquait normalement, dans le passé, pour nourrir les vers à soie qui raffolent des feuilles de cet arbre chinois.  Depuis quelques temps j’ai laissé tomber. Sa chaume a pris un espace disproportionné et il faudra bientôt intervenir. Je ne sais pourquoi, il me fait penser aux géraniums de l’époque où je n'aimais pas les géraniums. Je l’associe aussi au caniche royal (la tonte périodique, vraisemblablement) et je l’aurais remplacé volontiers avec une espèce plus élancée. 

Pourquoi mon père y tenait ? J’ai une réponse farfelue : par atavisme. On dit que mes arrière grands parents possédaient une filature dans la campagne véronaise pour le tissage de la soie. Un fils dégénéré aurait perdu cette filature au jeu. Ce n'est qu'une  légende, peut-être, mais qui contribue largement au mythisme de mon murier.

 

* Comme on suggérait à mon coiffeur qui, en suivant la consigne, me tondait la boule à zéro.

dimanche 14 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième session (5) Des géraniums sans histoire

 

Floristik24.it - fiore artificiale di geranio

 Les géraniums, du point de vue de mon plan, posent quelques problèmes. Mon projet démiurgique ne consiste pas seulement à conserver la mémoire de mon microcosme domestique. L’objectif est de prolonger autant que possible l’élan originel, celui de mes prédécesseurs. La vie des plantes et des objets qui étaient déjà là, ou qui ont été intégrés par la suite comme des trouvailles plus ou moins réussies, fait partie de cet élan. Je sais bien que, comme le rappelle Freud, l’objectif de tout organisme est de retrouver l’inertie du départ, à savoir la mort. Mais chaque organisme veut mourir de sa propre mort, celle qui est inhérente à sa nature. On peut l’aider à couronner son  projet en le préservant d’une mort « artificielle », d'une mort « par autrui  ». S’il cherche à se reproduire, par ailleurs, c’est qu’il  veut pérenniser sa présence. Le laurier qui, en vieillissant, multiplie ses rejetons comme un chat traditionnel, le noyer qui avant de crever prend la précaution de nous laisser des descendants, participent  à la lutte contre l’entropie et à l’illusion de la continuité.

Entretenir les géraniums est facile. Les reproduire aussi. Mais, à la différence des roses, on ne peut pas les laisser dehors pendant l’hiver. Et pendant l’hiver moi je ne suis pas là.

« Ce n’est pas grave, m’a-t-on dit. Tes géraniums  sont assez médiocres. Tu n’as qu’à les changer tous les ans, ça ne coûte pas très cher ».

Je regarde mes géraniums. Oserai-je leur annoncer :« Vous êtes médiocres, vous ne coûtez pas très cher, je vous laisserai givrer lorsque viendra Noël,  bye bye ? ». Bien sûr que non. Je partirai donc comme un lâche en les abandonnant à leur destin. J’apaiserai ma conscience en me disant que je les connais à peine et que leur degré d’historicité est presque nul.

vendredi 12 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième session (4). Un vrai mec n’aime pas les fleurs


Puisque, à l’instar de ma mère, je n’ai pratiquement rien à dire sur les autres roses, je reviens aux géraniums. Pourquoi les trouvais-je « vulgaires » ? En raison de leur popularité, je pense. C’est comme pour les moules. Si elles étaient rares elles coûteraient une fortune tellement elles sont excellentes. À l’époque de mon antipathie pour les géraniums, nous avions cherché à acclimater, sous mon influence de jeune bovaryste*, un hibiscus et une bougainvillée qui ne firent pas long feu. Aujourd’hui, j’interprète  cette initiative comme de l’exotisme kitch et prétentieux. Oui, parce que ce n’était pas les géraniums qui étaient kitch, c’était ces fleurs surprenantes, parfaitement hors contexte, aimées par les  frimeurs narcissiques (« Moi je flamboie comme un hibiscus, mon pauvre,  alors que toi, tu n’es qu’un banal géranium ») et par les fauteurs d’invasions biologiques.

Je dois avouer que mon idéal jardinier, au départ, ne prévoyait pas de fleurs. Je ne pensais qu’au  vert dans ses différentes gradations. La domus à la maison - c’est une tautologie -  et la Wilderness dans le jardin. Et la Wilderness, pour moi, était verte. Un jour l’Agnese, qui travaillait chez nous, est arrivée avec des bulbes de je ne sais quelle plante fleurie (Dalias, Pétunias ...). Je lui ai fait mes remontrances. Elle m’a répondu : « Mais écoute Sergio, il y a de l’herbe partout, ici. Ça te sert à quoi ? Aurais-tu par hasard un élevage de lapins ? ».

En mûrissant j’ai commencé à trouver que le vert de la nature n’est pas toujours apaisant, et qu'en tout cas il est encore plus vert quand il est bordé par de belles lignes de géraniums aux couleurs nettes et criardes.

* Ce qui est beau et important se passe ailleurs.

 

mercredi 10 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième session (3). Le temps des roses

 


Elle a toujours été là, adossée au mur du jardin. Une rose jaune citron, aux pétales légers comme ceux du ciste. À un certain moment nous avons dressé une pergola de lierre qui lui enlevait le soleil. Dans ses tentatives d’adaptation elle a grandi démesurément, comme ont dû faire les girafes selon Darwin. Sa tête a fini par dépasser la pergola avec un effet ridicule. J’ai été obligé de la couper. C’était la fin des vacances et je m’apprêtais à rentrer en France.
 

Quelque temps auparavant j’avais reçu la visite d’une amie que je ne voyais pas depuis des décennies. Elle est arrivée avec une petite bruyère. Je ne sais plus si elle m’a dit expressément que c’était pour le cimetière (on était au mois de novembre, il me semble, et c’était gentil) ou si je l’ai pensé très fort. Toujours est-il que j’ai associé cette innocente créature végétale à quelque chose de lugubre. Je l’ai installée dans un grand pot en terre cuite prêt à l’accueillir. Quelques mois plus tard elle était déjà morte (dans le respect d'une contrainte symbolique l'obligeant. je crois, à réaliser la prophétie dont elle était porteuse). Le pot s’est mis en attente de nouveaux candidats.

Avant mon départ j’ai procédé à une sorte d’ordalie : lesquelles, parmi les roses de ce jardin, montrent davantage leur envie d’être là ? On va voir.  J’ai planté au milieu du pot l’extrémité de la rose/girafe que je venais de couper et, tout autour,  celles des autres roses du jardin. Une seule a passé l’examen : la jaune. Depuis elle a grandi, je la surveille, on m’a conseillé de la mettre près du laurier.  Une collègue qui s’y connaît m’a dit que c’est peut être la seule rose  « un peu rare » que j’ai dans le jardin. Elle a juste un petit défaut. Ses bourgeons poussent lents et prometteurs mais, une fois ouverts, leur beauté ne tient que quelques heures. Le soir, les pétales sont au sol et c’est déjà fini.

Lorsque François de Malherbe écrivait « Et rose elle a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin » il n’exagérait pas.  Il parlait en botaniste. (À suivre). 

lundi 8 août 2022

L'inquiétante étrangete deuxième série (2). La vulgarité des fleurs*


 


(Suite) « Les  fleurs bleues », on sait … quoi de plus banal ? Même avec les fleurs on cherche à se distinguer**. On se distingue à la manière de Des Esseintes, le personnage de Joris-Karl Huysmans qui savait se démarquer des  « fleurophiles » ordinaires. On se distingue à la manière des Tyroliens qui mettent des fleurs à leurs balcons pour se différencier de leurs voisins qui ne les mettent pas. Moi, pour me distinguer, je snobais les roses. Aimer les roses me paraissait trop banal,  une tautologie : « Ah tu aimes les roses ? Ah tiens, il aime les roses celui-ci … Ah bravo. Voilà qui est original ». 

Mais alors, s’il y avait une fleur que je détestais vraiment, c’était le géranium.  Sa tige grassouillette et dégarnie me paraissait déplorable. La couleur de ses pétales trop nette, sans nuances. Je tolérais à peine, éventuellement, le géranium lierre (Pelargonium peltatum), avec plus de verdure et des feuilles en cascade.  Bref, j’étais gonflé. On l’est souvent à l’adolescence, quand on a besoin de montrer sa singularité, de prouver que l’on a un point de vue sur le monde et ses hiérarchies.

Plus tard j’ai changé. Quant aux roses, j’ai fini par reconnaître leur charme objectif. Inutile de faire le petit malin : elles sont très belles et basta. Je rejoignais sur ce point l’opinion de Johann Joachim Winckelmann autour  de l’existence d’une beauté universelle, transculturelle, dont tout le monde saisit l’autorité. En réalité, je crois que mon intérêt (relatif) pour les roses  a démarré avec la disparition de ma mère. Elle était morte, mais les roses étaient encore là. Tout comme sa maison. J’ai commencé par déplacer un rosier qui languissait. Installé dans un gros pot sous le toit, il ne bénéficiait pas de la pluie et il fallait l'arroser sans arrêt (« Maman, mais quand-même, tu aurais pu lui trouver un endroit plus propice … »). Après, ça a été le tour d’une rose jaune qui n’avait aucun problème ou presque. (À suivre)

* Il ne faut pas employer ce mot, je sais. J'y mets plein de guillemets.

** Et ce ne sont pas Pierre Bourdieu ou Jack Goody qui auraient dit le contraire.

samedi 6 août 2022

L’inquiétante étrangeté deuxième série (1)


Pierre-Auguste Renoir. Roses


Cela fait déjà un mois que je suis rentré en Italie pour mes vacances et je n’ai pas encore commencé à parler de mon jardin. Pour accomplir mon travail mémoriel, cependant,  il restait encore quelques plantes à mentionner. Je les entends se plaindre depuis un moment : « Et moi alors ? ».  Quelque chose s’est passé, pendant l’année,  qui rend ce jardin plus précaire et mon envie de le décrire un peu moins justifiée. Le laurier est toujours là. Le merle aussi, mais il a élu résidence plus loin, près de de la vigne. Lorsque j’approche il fait plein de bruit, comme pour dire « Touche pas à mon raisin ». À ce moment même, pendant que j’écris, il s’est mis à chanter. Il me surveille, je crois.

Il faut que je parle des roses. Si elles sont là, c’est grâce à ma mère qui s’en occupait dans la plus totale discrétion (elle parlait sans problème des hortensias mais pas trop des roses, allez savoir pourquoi). En arrivant, je me suis approché de la plante qu’elle préférait : des petites roses de rien du tout. J’ai coupé les fleurs fanées et, en retirant la main je me suis planté  une épine dans un doigt. « Il faut être con ! », me suis-je exclamé. Je ne m’adressais pas à moi même, je m’adressais à la rose : « Il faut être con et méchant. Moi je viens te saluer, je m’occupe de toi, et toi tu me plantes une épine dans la main ? ».  Juste après j’ai compris qu’elle ne voulait pas me blesser. Elle voulait me retenir. Attirer mon attention. Elle voulait me dire : « Prends garde, sois prudent ».

jeudi 4 août 2022

Arte Sella et l’effet Duchamp

 

En se promenant entre le bois et les clairières, le visiteur d’Arte Sella - exposition d’art dans la nature désormais célèbre - est parfois saisi par le doute : est-ce que l’objet que j’ai en face (une pile de bois, une palissade, un muret, un engin agricole, une fontaine),  est l’œuvre sournoise d’un artiste contemporain ? Ou alors n'est-ce qu'un modeste témoignage de la vie rurale sans la moindre ambition artistique ? J’y pense à propos de ce panneau. Il illustre, a priori,  l’évolution écologique du lieu. Mais, avec un peu d’imagination, il pourrait constituer l’appropriation d’un éco-artiste dénonçant la dérive des référentiels en matière de « nature sauvage » : autrefois on affichait des chevreuils et des chamois. Maintenant on affiche des sangliers. Du gibier menacé au gibier menaçant. À la prochaine étape, à la place du panneau, il y aura peut-être un miroir avec écrit : « Attention, touristes ».




mardi 2 août 2022

Une dévoration aux portes de la ville


 

« Une meute de loups dévore un cerf aux portes de la ville ». C’est beau. C’est même fantastique. On se croirait au Moyen-âge alors que c’est maintenant, chez nous. La nature sauvage revient, elle pénètre dans nos villes et s’installe. C’est comme ça, il faut s’adapter et accepter l’inéluctable. Les anciens « nuisibles » nous⁹ rejoignent, finalement, et nous continuerons ensemble, les uns à côté des autres dans le respect mutuel. 

Bonjour les renards, salut les blaireaux, et vous aussi, les porcs-épics, les putois, les diablotins de Tasmanie, vous êtes les bienvenus. On va co-évoluer dans l’optimisme et la joie sous la direction bienveillante de ceux qui ont compris les erreurs du passé (on est toujours en retard, notamment dans les campagnes)  et nous aideront à nous améliorer.