- Fritz von Uhde, 1848-1911, The performing dogs (1880)
Je quitte pour un instant les
considérations arbitraires, polémiques et carnavalesques qui caractérisent ce blog pour annoncer le début de mon
nouveau séminaire à l’EHESS. Nous laissons derrière nous (ne serait-ce qu’officiellement) le
monde du remords et de la mauvaise foi* pour nous pencher sur l’évolution
croisée des statuts ontologiques : autrefois on animalisait les humains
(on le fait encore, de temps à autre …), aujourd’hui on humanise les
non-humains. Le programme est vaste.
Séminaire EHESS-IIAC-LACI
De l’humain animalisé au vivant
humanisé
Séance du 4 novembre 2019 de 15h
à 17h (salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris)
Raphaël Larrère
Peut-on parler de formes de
conscience dans le règne animal ?
Après avoir exposé la
problématique qui a inspiré l’expertise collective récemment réalisée par
l’INRA sur les capacités cognitives et émotionnelles des animaux, en seront
présentés les principaux résultats qui permettent de considérer que certains
animaux sont dotés de formes de conscience semblables à celles des humains. Il
conviendra alors de discuter des limites de cet exercice, puis d’en dégager
trois leçons principales : 1) Ces résultats apportent de l’eau au moulin de
ceux qui considèrent qu’il y a plus à respecter chez les animaux que la simple
sensibilité ; 2) La condamnation épistémologique de l’anthropomorphiste mérite
d’être nuancée ; 3) Cette continuité entre les intériorités de certains animaux
et celle des humains, relèverait en quelque sorte d’une validation scientifique
de l’ontologie que Descola qualifie d’animisme.
* L’ancien séminaire
s’appelait : « L’appropriation de la nature entre remords et mauvaise
foi »