Dans son ouvrage Donner La Vie, Donner La Mort. Psychanalyse, Anthropologie, Philosophie (Paris, La Bibliothèque du Mauss, Le bord de l’eau, 2014), Lucien Scubla pointe un paradoxe : les analyses anthropologiques et même psychanalytiques ont tendance à refouler une évidence : dans les sociétés traditionnelles, en raison de leur pouvoir physiologique, les femmes sont connotées du côté de la naissance, des soins, de la réparation, de l’apaisement. Elles sont les « gardiennes de la vie ». Ce n’est pas le cas des hommes à qui on demande, lorsque c’est nécessaire, de savoir donner la mort. Pendant longtemps, cette donnée de base a joué un rôle fondamental dans l’organisation symbolique des groupes humains les plus disparates.
Aujourd'hui, il est normal que même les femmes revendiquent le droit de donner la mort. Aux Etats- Unis, cela fait plus de dix ans qu’elles ont obtenu le droit de servir dans les unités de combat de l'armée, y compris dans les positions les plus exposées au front. En France – c’est une vieille statistique - Le nombre de chasseresses a augmenté d'environ 25% en 10 ans, passant de 25 000 en 2014 à 31 200 en 2023.
J’ai du mal à imaginer une société à venir où il y aura plus de chasseresses que de chasseurs. Mais on ne sait jamais.
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