Souvent, rappelait le sociologue Paul
Yonnet dans Jeux, modes et masses,
1945-1985, (Gallimard, 1986) les chiens
d’appartement remplacent des humains qui sont partis vivre ailleurs (des enfants
devenus grands, par exemple). Ce n’était pas le cas de Noé, un cocker noir qui
cohabitait avec ses maîtres dans une grande ville de l’Italie
du nord. Je n’ai jamais rencontré un chien plus capricieux. Il se prenait pour
un humain, je crois, et pas n'importe lequel. Je dois avouer que je ne l’aimais
pas trop. Un jour ses propriétaires, occupés dans la cuisine, m’avaient laissé tout seul avec lui dans la salle à manger. Je
l’ai regardé dans les yeux et d’un ton solennel je lui ai dit : « Toi,
tu es vraiment un enfant gâté ». Il s’est mis à crier comme si je lui
avais écrasé une patte. Ce fut très embarrassant.
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