lundi 30 juin 2025

Bonjour les Françaises, bonjour les Français. Aujourd’hui il fait chaud.

 


J’écoute le journal radio français (je préfère ne pas être distrait par les images de la télé). En replay, j’écoute aussi le journal italien. Et je compare.  J’aime bien l’esprit des journalistes français, ils arrivent à nous dire des choses importantes en gardant un minimum de distance personnelle qui frôle parfois l’ironie. Tout en respectant le script qu'ils ont sous les yeux, ils laissent entendre que derrière l’information  il y a un individu qui la transmet, avec sa personnalité et ses points de vue. Mes concitoyens transalpins, dans le style qu’on leur demande d'adopter, ont un ton plus officiel et patriotique*. Ils semblent parler  au nom de l’État. Ils sont toujours fébriles, excités, comme s’ils étaient en train de courir à côté des coureurs dont ils relatent les exploits, ou de combattre à côté des combattants dont ils rapportent les péripéties.

Cela dit, l’autre jour, je cherchais à me renseigner  sur ce qui se passe dans le monde. France Inter a démarré en parlant de la canicule. Ça ne s’arrêtait plus : reportages dans les écoles et sur les parkings autoroutiers,  entretiens avec les spécialistes, conseils … . Au même moment, la canicule sévissait aussi en Italie. Très sobrement, la radio Italienne n’en a parlé qu’après treize minutes, et très vite.   « Mais les Italiens, dira-t-on, sont habitués à la chaleur et moins sensibles à la notion de prévention. Chacun ses priorités ... ». D'accord, ce n'est qu'une question d '« ethnostyle », peut-être, mais il faut rester vigilant : je crains le moment où les informations météorologiques occuperont la totalité du journal radio.

* C’est dommage parce que les Italiens aussi, quand ils veulent, savent manier l’ironie  avec une certaine compétence. 

2 commentaires:

  1. La commedia dell’arte, qui joue sur le contraste entre les apparences et la réalité, atteste depuis un moment le sens de l’ironie des habitants de la botte, (dont vous êtes un exemplaire représentant)
    Et les effets des Arlequins présentateurs de journaux que vous décrivez suggèrent aussi une vaste comédie à laquelle nous participons tous, plus ou moins dupes.

    Armelle Sêpa.

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  2. Vos mots me font penser à la pièce « Arlequin valet de deux maîtres » de Carlo Goldoni. Les journalistes aussi ont deux maîtres (ce qui confirme leur côté « Arlequin ») : le patron du journal d’un côté, le public de l’autre. Réussir à ironiser dans un cadre pareil est une vraie performance.

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