Ai-je le droit moral d’éliminer physiquement les taupes qui envahissent mon jardin ? Je me suis posé cette question après avoir consulté le net à la recherche d’un « dispositif » (terme très à la mode) pour empêcher que mon jardin ne devienne une taupinière. La tendance générale, en matière de bestioles envahissantes, est à la non-violence. Il y en a qui proposent de les dissuader par des vibrations sonores (avec quelles conséquences pour la santé humaine et non-humaine ? On le saura dans quelques années). On suggère également une série de plantes décourageant l’installation des talpidés, tout en précisant qu’elles ne marchent qu’à moitié. D’autres proposent des pièges qui ne blessent pas l’animal et permettent de le transférer, la nuit tombée, dans le jardin du voisin (où l’herbe, on le sait, est toujours plus verte).
Je vois venir la création d’un service vétérinaire pour taupes accidentées : une fois la santé retrouvée, elles pourront être réintroduites dans l’écosystème et fidélisées au territoire par la diffusion souterraine d’une musique « taupiaire » conçue à cet effet.
Une solution bio et sûre : mes chats.
RépondreSupprimerMais cette prédation, puisqu’elle représente un service rendu à l’ « odieux être humain », ne semble plus s’inscrire dans le cycle naturel de la vie (et de la mort), contrairement à celle des ours et des loups, avec qui il nous est demandé de cohabiter (et de nous offrir éventuellement en sacrifice, au moins à travers nos animaux d’élevage).
Alors qu’il n’y a plus de nuisibles, mais seulement des chainons de l’écosystème, on peut observer un glissement vers la stigmatisation paradoxale de ces collabos que sont les chats.
Soudain, ces précieux agents de salubrité sont tenus pour principaux responsables de la disparition des oiseaux (à la place des pesticides et de l’agriculture industrielle…).
Armelle Sêpa.
Vous épargnez les chasseurs qui, en matière de petits oiseaux menacés, sont tout aussi stigmatisés que les chats (alors que les raisons objectives de l’appauvrissement faunistique sont sous les yeux de tout le monde). Obligés injustement de porter le chapeau, ces prédateurs à deux et quatre pattes pourraient faire cause commune sous le slogan : « Chasseur et chat, même combat » (alors que les premiers, trop fréquemment, tirent sur les seconds).
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