mercredi 5 novembre 2025

Le cerf est nu (6). Il n'y a pas que le cerf qui brâme

 

 

Théophile-Alexandre Steinlen Chat et Chatte (1903)

(Suite) Préambule 1) : Dans mon post du 15 septembre je taquinais un journaliste qui faisait des acrobaties pour ne pas utiliser le mot « chienne » qui lui paraissait trop connoté. Je découvre que moi aussi, tout en faisant mon désinvolte, je ressens un certain embarras en utilisant le mot « chatte » pour parler de la femelle du chat*.

Préambule 2) : Je reviens souvent sur la « sylvofilie » ambiante : actuellement, tout ce qui vient de la forêt (de la sylva) est noble alors que ce qui a été soumis au processus de domestication ne l’est pas. Je développe ce sujet dans Faut qu’ça saigne en insistant sur le décalage, en termes de « droit à la vie », entre le statut de l’ours et celui d’un âne ou d’un mouton.

Il s’avère qu’un autre animal, à côté du cerf, émet des hurlements impressionnants au moment du rut. Il s’agit de la chatte. Or, personne, à ma connaissance, n’organise des expéditions touristico-didactiques pour aller écouter le brame de la chatte. C’est plutôt le contraire. Ses miaulements pleins de désir sont très embarrassants, notamment lorsqu’on est à plusieurs à l’entendre simultanément, comme à la terrasse d’un restaurant. Ces gémissements lascifs sont d’autant plus insupportables qu’ils suscitent chez nous, automatiquement, l’identification. On a beau faire de l’humour, ou chercher à lancer une conversation intéressante pour détourner l’attention … la chatte insiste et on aurait envie de se barrer. Pour arrêter ce rappel véhément à nos pulsions refoulées, certains maîtres et maîtresses ont recours à la stérilisation.

En plein air c’est autre chose. Wilderness is beautiful. L’aube et le crépuscule sont les moments idéaux pour se rendre tous ensemble dans les bois écouter les mugissements du cerf en chaleur (À suivre).

* En Italie, par contre, je peux employer le mot « gatta » sans problème*. Ce qui varie d’un pays à l’autre est juste l’espèce : je pourrais vous proposer toute une série de noms d’animaux et même de végétaux désignant, en italien,  des parties anatomiques du corps humain bien connues.

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