Animaux allégoriques ( Pere Abadal y Morató XVIIème siècle).
1) Dans de
nombreuses langues, c'est bien connu, on utilise des noms d'animaux pour désigner
familièrement les organes génitaux (les fruits et les légumes ont également un
certain succès).
2) Tout aussi
fréquente est l'utilisation des
qualificatifs "bête", ou "animal", pour définir un
individu qui n'est pas très futé.
3) Dans le langage courant, on a tendance
à attribuer aux organes génitaux
une certaine bêtise*. Et il y en a autant pour le masculin que
pour le féminin. En français par exemple, de quelqu'un que nous n'apprécions
pas, nous pouvons dire tout aussi bien : "C'est un couillon" que "Il est con". "Non fare il mona", dit-on en Vénétie, ce qui signifie
:"Ne fais pas le con". La formule "Non dire cazzate" est
classique chez mes compatriotes et signifie, littéralement : "ne dis pas des biteries". Les italiens disposent aussi
de la formule "rincoglionire"
qui signifie "devenir
couillon" voire, peut-être, "redevenir couillon", comme si la
"couillonitude" était à la fois le point de départ et le point d'arrivée
du genre humain.
Lorsque je lis la
rubrique de La Repubblica consacrée
aux animaux ("Lillo est un rat, Lallo un chat, et
pourtant ils s'aiment comme deux frères siamois ..."*), j'ai la nette
sensation de rincoglionire. Ce retour à l'hébétude (ou à la clairvoyance?)
prénatale m'angoisse et me rassure à la fois.
Mircea Eliade qualifiait ce
sentiment de Regressus ad uterum.
*Le contraire est vrai aussi, mais jusqu'à un certain point.
* La rime est involontaire et le chat ne
s'appelle pas Lallo. Cf : http://video.repubblica.it/edizione/genova/sanremo-la-sorprendente-amicizia-tra-un-gatto-e-un-topo/253018/253213?video=&ref=HRESS-22
A ce sujet, Georges Brassens, nous a offert un de ses joyaux : "le blason".
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas ce morceau, peut-être moins "radiophonique" que d'autres. Je me demande comment Georges Brassens serait reçu aujourd'hui, à l'époque du politiquement correct (je pense notamment aux réactions du public féministe).
SupprimerC'est aussi une façon de nommer l’innommable le fait de donner des noms d'animaux aux organes génitaux... Il faut voir tous les noms donnés aux règles. Les Russes, les Anglais débarquent etc...
RépondreSupprimerOui, que serait devenu le gorille...
SupprimerJ'ajouterai : "Avoir ses ours"
RépondreSupprimerGeorge Brassens n'aurait plus besoin de Charles de Gaulle pour être censuré ?
RépondreSupprimerMon féminisme personnel entérine ce blason. S'il s'était agi de Georgette Brassens, n'y verrait-on pas un tendre et poétique hommage lesbien ? (un peu narcissique, certes).