Cœur de bœuf
Autrefois on pouvait baptiser une tomate "cœur de bœuf" sans
se faire gronder par les amis des animaux. La référence à la partie anatomique d'un animal pour
dénommer une variété végétale ne
scandalisait personne. Sur le plan symbolique elle ajoutait tout juste au légume (ou au fruit, il y a débat là-dessus), la vigueur
du bœuf et la puissance nutritionnelle du sang. Mais la société moderne, comme
l'a si bien illustré Norbert Elias, tend de plus en plus à censurer (édulcorer,
"euphémiser", dans son vocabulaire) les associations d'idées trop liées au domaine du
physiologique. Il n'empêche que l'opération inverse, revenant à
"végétaliser" les références au monde animal, montre aussi ses limites. Quoi qu'en
pensent les animalistes, la formule "Richard cœur de lion" n'est pas
remplaçable par "Richard cœur
de tomate".
C'était peut-être aussi un cœur d'artichaut. Belle association pour des brochettes.
RépondreSupprimerJe n'y avais pas pensé: les artichauts aussi ont un cœur. Comme d'ailleurs les problèmes et les réacteurs nucléaires.
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