jeudi 30 mai 2019

Fidélité

 https://napoli.repubblica.it/cronaca/2019/05/27/news/ischia_piange_nicoletta_cane_super_fedele
On meurt et c’est tout. Voire on meurt et l’âme quitte le corps pour se déplacer ailleurs.  Refusant ces deux points de vue Nicoletta s’est rendue  tous les jours, pendant dix ans, sur la tombe d’Alfred, son maître bien aimé.*
* Le journaliste de La Repubblica  définit Nicoletta « un bellissimo meticcio ». En fait, Nicoletta est charmante, mais elle n'a rien de spécial. J’attire l’attention sur cet oxymore involontaire : à l'époque du politiquement correct "métisse" reste un terme péjoratif qui doit être compensé par "bellissimo". 

4 commentaires:

  1. Ca me fait penser à un passage de Confessioni d'un Italiano de Nievo, que j'ai lu récemment. Carlino, le narrateur, revient au château de Fratta après avoir discuté avec Napoléon et trouve le cadavre du chien, qui est revenu alors que son maître avait fui lors de l'arrivée des Français et a été tué d'un coup de baïonnette.

    « Sul cadavere già verminoso di Marocco aveva preso stanza il gattone soriano, suo compagno di tanti anni, e non c’era verso di poternelo snidare. [...] Lo feci staccare a forza, e comandai che Marocco fosse seppellito là dove aveva ricevuto il funesto premio della sua fedeltà. Il contadino gli affondò per tre braccia la buca e poi gli buttò sopra la terra e credette di aver fornito la bisogna. Ma per mesi e mesi continui bisognò ogni mattino rimettere quella terra al suo posto perché il gatto fedele occupava le sue notti a rasparla fuori per riposare ancora sugli avanzi dell’amico. Cosa volete? io rispettai il dolore di quella bestia, né mi bastò il cuore di trafugargli quelle spoglietanto dilette a lui e cosí lungamente incomode all’olfatto dei castellani. Le feci coprire con una pietra. Allora il gatto vi posò sopra giorno e notte lamentandosi continuamente, e girando intorno al sepolcro con un miagolio melanconico. Là visse ancora qualche mese, e poi morí [...]. Diranno poi che i gatti non hanno la loro porzioncella d’anima! Quanto ai cani la loro fama in proposito è bastevolmente assicurata. Il loro affetto ha posto tra gli affetti familiari ; l’ultimo posto certo, ma il piú costante. Il primo che fece festa al ritorno del figliuol prodigo, scommettoio che fu il cane di casa ! E quando mi si gracchia intorno sull’inutilità ed il pericolo di questa numerosa famiglia canina che litiga all’umana il nutrimento, e le inocula talvolta una malattia spaventosa e incurabile, io non posso far a meno di sclamare : – Rispettate i cani! – forse adesso si può star in bilico, ma forse anche, e Dio non voglia, verrà un tempo che si giudicheranno migliori affatto di noi ! »

    Le confessioni d'un Italiano, Mondadori, 1997, "Capitolo decimo", p. 486-487.

    Je crois que Nievo y revient plus loin mais je n'ai pas retrouvé le passage.

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  2. « Le confessioni d’un italiano » était notre lecture obligatoire au « ginnasio », à côté des « Promessi sposi ». Je l’ai donc survolé comme on fait avec les lectures obligatoires. Je me souviens tout juste de « la Pisana », personnage qui m’avait charmé, j’en déduis, et qui me rappelait vraisemblablement d’autres « Pisane », mais dont je ne saurais dire un seul mot. Je trouve le passage que vous évoquez très touchant et d’une extrême modernité.

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  3. Il semble que vous soyez dans le même cas que tous les autres Italiens à qui j'en ai parlé. En classe préparatoire, on nous le présentait comme un des deux livres fondateur de la langue et de la littérature italienne, avec les "Promessi Sposi", mais sans jamais nous le donner à lire (à cause de la langue je suppose). Je me suis dit qu'il fallait en lire au moins un des deux. Beaucoup de passages m'ont marqué mais celui-là m'est resté en mémoire car il est en effet d'une remarquable modernité. De manière générale, Nievo a une clarté de vue admirable, sur la situation politique de son temps et sur la vie de manière générale. Le texte est un peu moralisateur mais c'est de son siècle je suppose. J'ai eu cependant du mal avec le personnage de la Pisana et ses stranezze. Elle était sans doute inspirée par un type de jeune fille très italien qui ne correspondait à rien pour un Français comme moi. J'ai préféré sa soeur, la Clara, et son amour contrarié avec le docteur Lucilio.

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    1. Je crois savoir où j’ai enterré le livre. Cela me donne envie de l’exhumer. (Pas de traces de Clara, dans mes souvenirs).

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