mercredi 30 octobre 2019

De l’humain animalisé au vivant humanisé


 
Fritz von Uhde, 1848-1911, The performing dogs (1880)
Je quitte pour un instant les considérations arbitraires, polémiques  et carnavalesques qui caractérisent  ce blog pour annoncer le début de mon nouveau  séminaire à l’EHESS.  Nous laissons derrière nous  (ne serait-ce qu’officiellement) le monde du remords et de la mauvaise foi* pour nous pencher sur l’évolution croisée des statuts  ontologiques : autrefois on animalisait les humains (on le fait encore, de temps à autre …), aujourd’hui on humanise les non-humains. Le programme est vaste.

Séminaire EHESS-IIAC-LACI
De l’humain animalisé au vivant humanisé
Séance du 4 novembre 2019 de 15h à 17h (salle 2, 105 bd Raspail 75006 Paris)


Raphaël Larrère


Peut-on parler de formes de conscience dans le règne animal ?

Après avoir exposé la problématique qui a inspiré l’expertise collective récemment réalisée par l’INRA sur les capacités cognitives et émotionnelles des animaux, en seront présentés les principaux résultats qui permettent de considérer que certains animaux sont dotés de formes de conscience semblables à celles des humains. Il conviendra alors de discuter des limites de cet exercice, puis d’en dégager trois leçons principales : 1) Ces résultats apportent de l’eau au moulin de ceux qui considèrent qu’il y a plus à respecter chez les animaux que la simple sensibilité ; 2) La condamnation épistémologique de l’anthropomorphiste mérite d’être nuancée ; 3) Cette continuité entre les intériorités de certains animaux et celle des humains, relèverait en quelque sorte d’une validation scientifique de l’ontologie que Descola qualifie d’animisme.
* L’ancien séminaire s’appelait : « L’appropriation de la nature entre remords et mauvaise foi »



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