Lorsqu’on visite la villa palladienne de Maser, dans la campagne de Trévise, on est accueilli par trois petits chiens pas redoutables du tout. Ils restent-là à prendre le soleil, sans rien dire. Vous leur faites signe : « Ah que tu es sympathique ». Ils s’en fichent éperdument. L’intérieur de la villa est tout aussi solaire et proportionné que la façade extérieure. Il faut chausser des pantoufles, pour ne pas abimer le sol*. Rendu ridicule par ces charentaises dignes d'une pièce de la Commedia dell'Arte, on patine comme on peut dans les quelques pièces ouvertes au public (pas nombreuses, pour être franc). Dans la salle dite du chien (elle s’appelle également la Stanza della Sacra Famiglia con santa Caterina) je tombe sur le même chien qui nous a snobés à l’entrée, mais peint par le Véronèse. En quittant la villa je demande à la dame de la réception : « Vous connaissez la race des petits chiens là-dehors? Ils ressemblent terriblement aux chiens de la fresque ». « Ce sont des bâtards. Leurs parents sont arrivés ici il y a quelques temps. On les a gardés ». Je sors perplexe : ou elle m’a menti, ou il s’agit d’un cas de métempsychose.
* On nomme d'ailleurs Palladiennes ce genre de surfaces obtenues par l'agglomération de marbres précieux.
Ils devaient être de retour d'un long voyage diplomatique. Ce sont plutôt eux qui ont choisi de garder les personnes installées dans leur villa.
RépondreSupprimerCarole Le Pape