Je lis dans un quotidien italien: « non resiste alla scomparsa della sua umana e si lascia morire” “ il ne résiste pas à la disparition de son humaine et se laisse mourir ». Au départ je ne comprends pas : qu’est-ce que ça veut dire « son humaine ? ». Mais, oui, c’est évident, on parle d’un chien ou d’un chat qui a perdu sa maîtresse. On dit « son humaine » pour ne pas dire « sa maitresse », qui sonne mal. Le raisonnement est sans faille : si moi j’ai le droit de dire « mon chat », pourquoi lui n’aurait-il pas le droit de dire « mon humain » ? On peut apprécier cette nouvelle manière de s’adresser aux animaux. Personnellement je la trouve hypocrite On cherche à abolir par le langage une distance objective, un rapport asymétrique ancré dans la nature des choses. « Les rapports de pouvoir n’ont rien de fatal », commentera l'auteur de l'article *, sortons des schémas du patriarcat». D’accord, mais évitons aussi de dissimuler le caractère contraignant des frontières ontologiques. Quittons le patriarcat, mais aussi le paternalisme.
Je croise un chat. Il me regarde. J’ai envie de le vouvoyer.
* Que j’instrumentalise ici, lui prêtant des intentions qui ne sont peut-être pas les siennes. Dans son humanitarisme il va sans doute me pardonner.
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