Véronique Dassié
Les forêts entre centralité et périphérie
En Europe, les forêts sont envisagées de longue date comme des lieux périphériques, de la marge et des frontières. Une forme de hiérarchisation des terres, du cultivé au sauvage, semble les avoir inscrites dans une relation concentrique aux espaces habités européens, entre le saltus gallo-romain et la silva royale de l’ancien régime, loin des préoccupations des êtres humains civilisés. Pourtant, elles occupent aujourd’hui le devant de la scène des préoccupations environnementale et font l’objet d’attachements renouvelés. Elles deviennent centrales dès lors qu’il s’agit de penser « la nature ».
Ma communication reviendra sur cette oscillation entre périphérie et centralité forestière en analysant les conflictualités et tensions patrimoniales qu’elles suscitent aujourd’hui et la manière dont les ethnographes ont traité ces espaces avant d’en faire un nouvel objet d’attention.